Inondations en Espagne: "Je suis née ici et j'ai tout perdu", à Sedavi les inondations laissent une ville affligée

Les rescapés des impressionnantes inondations de Valence racontent les jours qui suivent le passage de la Goutte Froide. Alors que les recherches se poursuivent pour retrouver des survivants et que le nombre de morts a dépassé le triste nombre de 200, les habitants soudés tentent de déblayer les routes et de reconstruire leur vie.

La rédaction avec AFP Publié le 04/11/2024 à 16:26, mis à jour le 04/11/2024 à 16:26
Les habitants des communes sinistres se soutiennent et tentent de déblayer les routes et les maisons. Photo Fabien Cottereau/AFP

"Je suis née ici et j'ai tout perdu": la maison de Teresa Gisbert n'a plus de porte et les souvenirs qu'elle a sauvés s'entassent dans une rue boueuse de Sedavi, près de Valence, une commune ravagée par les inondations ayant dévasté le sud-est de l'Espagne.

Sa voix brisée résonne entre les murs vides de sa maison basse typique des villages valenciens.

Une marque sombre à plus d'un mètre de haut sur le mur de son salon témoigne du niveau de l'eau montée mardi dans son logement situé dans le la ville de 10.000 habitants, à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Valence.

Teresa Gisbert, 62 ans, et son fils se sont d'abord installés sur une terrasse surélevée avant de se réfugier chez un voisin devant l'ampleur des intempéries, et assurent ne pas avoir été prévenus suffisamment à temps.

"Ils nous ont dit Alerte pluie, mais ils auraient dû nous parler d'inondation", déplore cette femme frêle, qui oscille entre larmes et mots réconfortants pour ses voisins mal en point.

"Nous avons passé un très mauvais moment. Merci pour les anges qui nous apportent de la nourriture, qui nous ont aidés", dit-elle en désignant les bénévoles.

"C'est très dur"

Deux d'entre eux, originaires de Valence, continuent de l'aider à vider une à une les pièces de son logement dans lequel se trouvent encore des objets couverts de boue.

Sa maison étant hors d'usage, elle loge avec son fils chez un ami. "J'y vais en dépannage, car je n'ai même pas d'endroit où dormir", confie la mère de famille, les yeux embués.

Six jours après les violentes inondations qui ont touché le sud-est de l'Espagne, le bilan provisoire pour la seule province de Valence s'élève à plus de 210 morts --sur les 217 victimes en tout dans le sud-est de l'Espagne.

Dans les rues de Sedavi, les objets récupérés des habitations éventrées s'empilent.

Pepita Codina s'emploie à balayer les restes de boue qui ont inondé le rez-de-chaussée de sa maison. L'eau a ravagé sa cuisine, son salon et nombre de photos de famille.

"Tout est à jeter" dans le réfrigérateur, déplore cette retraitée de 66 ans. Néanmoins, elle se sent chanceuse d'avoir échappé à la mort avec son mari en se réfugiant à l'étage de sa maison.

A quelques mètres de sa rue, le corps d'une personne emportée par le courant a été retrouvé et un voisin est toujours porté disparu.

Voitures retournées, immondices à chaque recoin. Jamais José Ferrandis, 81 ans, n'aurait imaginé voir Sedavi dans cet état de désolation.

"Le problème, c'est que c'est venu d'un coup", explique-t-il en référence à la montée rapide des eaux. Son fils "a presque tout perdu", dit-il, résigné.

Pepita Codina, elle, n'arrive pas à oublier l'image d'une femme sans vie dont le corps est resté trois jours dans la rue. "C'est très dur", souffle-t-elle.

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