Catherine Deneuve, Lambert Wilson, Lætitia Casta, Dali Benssalah, Antoine de Caunes, Gérard Lanvin, José Garcia, voilà plusieurs mois que la plateforme Audible, spécialisée dans les podcasts et livres audios, s’associe aux grands noms du cinéma pour raconter des histoires.
Que ce soit l’univers Marvel ou des chefs-d’œuvre de la littérature comme 1984 de George Orwell, Audible permet de narrer autrement des histoires.
Ce mardi, c’est un monument de la littérature qui arrive sur la plateforme: Orgueil et préjugés de Jane Austen paru en 1813.
Derrière les aventures sentimentales des cinq filles Bennet, Jane Austen dépeint fidèlement les rigidités de la société anglaise au tournant des XVIIIe et XIXe siècles.
Pour son adaptation sonore en huit épisodes, Lyna Khoudri et le Niçois Lucas Bravo prêteront leur voix à l’un des couples les plus emblématiques de la littérature: Elizabeth Bennet et Mr Darcy. Aïssa Maïga, elle, campe Mrs Bennet.
Œuvre très souvent adaptée au cinéma et à la télévision, c’est par la voix que l’on va (re) découvrir cette histoire mythique qui a plus de deux cents ans.
Un travail sur la voix
Pour des acteurs confirmés, habitués à se jouer du décor, de leur corps, des costumes, être contraints à n’utiliser que leur voix, surtout pour une série d’époque, est un nouvel exercice.
"Quand la physicalité n’est pas engagée, il faut se concentrer sur les autres outils et notamment la voix, confesse Lucas Bravo. On fait jouer d’autres muscles, on approche un rôle autrement."
Pour Aïssa Maïga, dont c’était également une grande première, il a fallu travailler sur la confiance en soi. "J’avais forcément beaucoup moins d’outils que face à une caméra, tempère l’actrice. Il y a un travail plus en profondeur à faire sur le champ vocal, on fait appel à son imaginaire aussi, et notre rapport à l’espace n’est pas le même. On ne peut pas se confronter aux réactions des autres car on enregistre chacun de notre côté."
Déstabilisante au départ, cette nouvelle configuration de travail n’a pas représenté un obstacle majeur pour notre duo d’acteurs, parfaitement guidé par la réalisatrice.
"C’était notre cheffe d’orchestre, je n’avais pas forcément la mélodie en tête car j’enregistrais de mon côté mais j’avais une confiance aveugle en son travail", lance Lucas Bravo.
"Travailler uniquement avec la voix permet d’aiguiser cet outil différemment. On peut bosser sur la profondeur, sur la nuance vocale. On a le temps de poser sa voix, de prendre le temps, c’est un vrai plaisir", poursuit le Niçois.
Pas facile pour autant d’interpréter un personnage, surtout quand il est aussi mythique que Mr Darcy ou Miss Bennet et quand on est privé d’images et de costumes.
"J’ai eu des apparitions de figures maternelles africaines en préparant le rôle bizarrement, sourit Aïssa Maïga. Miss Bennett est une femme solaire, j’ai découvert qu’elle n’avait pas que des côtés toxiques. J’étais d’ailleurs très étonnée, et heureuse, qu’on me propose un tel rôle, je ne savais pas que j’avais les contours d’une rombière (rires). Mais plus globalement, c’est rare d’avoir des comédiens non blancs dans des récits d’époque donc ma surprise était double car instinctivement, c’est un rôle dans lequel je ne m’étais jamais projetée."
Une redécouverte de l’œuvre
Lucas Bravo, lui, en grand romantique, est arrivé avec des étoiles dans les yeux sur ce projet. "J’ai lu l’œuvre à 15 ans dans le cadre de mes études et cela ne m’avait pas marqué mais j’ai souvenir d’un contrôle sur le sujet (rires). Ce n’est que plus tard, avec plus de maturité, que je l’ai redécouvert. La lecture en a été différente. C’est un roman iconique, universel et le film m’a subjugué aussi, il a été très marquant lors de sa sortie en 2005 [avec Keira Knightley et Matthew Macfadyen, ndlr]".
Aïssa Maïga a surtout aimé l’aventure professionnelle. "La place de la respiration est devenue un élément de costume, ma voix a pris un relief particulier sur ce projet, c’était très novateur. Et j’ai adoré l’universalité du propos qui semble correspondre à une réalité africaine par moments, c’est la preuve d’un texte exceptionnel."
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