JO de Paris 2024: Samir Aït Saïd, l'Antibois qui veut tordre le cou au destin

L’homme fort de la gymnastique française veut tordre le destin qui l’a toujours privé d’une médaille aux JO. L’Antibois, prince des anneaux, se bat ce samedi pour une place en finale.

François Paturle Publié le 26/07/2024 à 16:00, mis à jour le 26/07/2024 à 16:00
Le gymnaste Samir Aït Saïd, qualifié pour les Jeux olympiques de Paris 2024, lors de son passage au Coq Sportif, à Romilly-sur-Seine. Photo Sebastien Botella

Pour la gym, coup d’envoi des qualifications samedi à 11h dans l’enceinte de Bercy. Seul représentant masculin de la gymnastique française, l’Antibois Samir Aït Saïd va se lancer (à 15h30) pour une place en finale aux anneaux le 4 août. Impératif: finir parmi les 8 meilleures notes.

En 2021 à Tokyo, Samir Aït Saïd n’aurait jamais dû participer à la finale aux anneaux. Blessé au biceps deux jours plus tôt à l’entraînement (déchirure), ses proches soutiens lui avaient conseillé de renoncer. Trop risqué. "Je ne pouvais pas abandonner. Je préfère perdre. Mais abandonner, non". L’Antibois se présenta sur l’agrès. A la première prise: violente décharge dans le bras. Le coup de canif.

Mental hors norme

"J’étais à 11 sur 10 au niveau de la douleur". Il ira au bout, malgré tout, pour une minute de torture. Favori pour une médaille, 3e des qualifications, il finira 4e, au pied du podium, transi de déception.

L’Antibois avait déjà vu son rêve olympique brutalement brisé à Rio en 2016 (fracture ouverte du péroné à la réception du saut). Et il ne put s’aligner à Londres 2012, à cause d’une triple fracture du plateau tibial quelques semaines avant la compétition.

Il s’en est remis, à chaque fois. Aït Saïd rentra de Tokyo avec un biceps en mauvais état. Presque un an d’arrêt. Et de soins. Mais Samir est reparti. Parce que c’est Paris. Et parce que c’est lui, cet athlète au mental hors norme, ce garçon attachant, à l’amitié fidèle, devenu Antibois pour ses 11 ans, lui le p’tit gars de Champigny, repéré par le Pole France de Juan-les-Pins cher à Philippe Carmona.

Alors Samir Aït Saïd, 34 ans aujourd’hui, Sam pour les amis, 6 fois médaillé européen et mondial, est là, encore, à Paris, à la conquête de son idéal, cette médaille olympique qui n’a eu de cesse de se dérober.

Théâtre de ses rêves

Porte-drapeau de la sélection tricolore à Tokyo, les Jeux sont à la fois sa souffrance et son élément, le théâtre de ses rêves. Avec son naturel et sa franchise, il s’y sent bien, dans son univers, d’autant qu’il va matcher chez lui, à Bercy, devant ses amis et toute sa famille, lui, désormais papa d’un petit garçon d’un an et d’une fillette de 3 ans qui seront dans les tribunes.

Présent à l’Insep de Paris, sa 2e maison, depuis début juillet, Samir a bossé comme un forcené, avec son staff de confiance, pour être prêt le jour J, ce samedi. "Plus tu souffres à l’entraînement, moins c’est dur au moment de rentrer dans l’arène". Samir Aït Saïd est à Paris le seul gymnaste français masculin ayant réussi à se qualifier pour ces Jeux si particuliers. Lui est toujours debout. Et se sent prêt. Il ne parle pas de pression, évoque le plaisir d’être là, ce "kif absolu", comme il dit. "Je vous jure que je vais tout donner pour aller la chercher cette médaille", lâche-t-il. Il est juste impossible d’en douter.

Retrouvez l’interview en vidéo de Samir Aït Saïd, lors de sa venue le mois dernier sur notre plateau des Yeux dans les Jeux

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