D’ici quelques jours, Saïmon Bouabré sera un joueur de Saudi Pro League (SPL). Le milieu offensif portera le maillot de Neom, club promu dans l’élite et soutenu par le Fonds souverain saoudien (PIF), ce qui en fait l’un des acteurs les plus dépensiers du mercato.
Le natif de Saint-Etienne a passé sa visite médicale hier en Principauté et il rejoindra bientôt ses nouveaux coéquipiers en stage en Espagne. Il s’apprête à dire au revoir à ses partenaires et au Rocher, probablement aujourd’hui, et s’engagera pour cinq saisons.
Son transfert va rapporter 10 millions d’euros (+2 de bonus à l’ASM). Monaco aura aussi un pourcentage à la revente de 20%. Des chiffres et une opération surprenants pour un garçon de 19 ans qui n’a joué que cinq matchs professionnels.
Un salaire multiplié par dix
Ce deal a donc fait beaucoup parler ces derniers jours mais il se justifie par des éléments rationnels.
Considéré comme un crack depuis qu’il a rejoint l’Academy en juillet 2021, ce qui explique aussi le retentissement de son départ, Bouabré a préféré le Golfe au Paris FC, à l’OM ou West Ham, parce qu’il a reçu une très belle offre financière de la part de Neom.
Selon nos informations, le vainqueur de la Gambardella 2023 va multiplier son salaire mensuel par dix sur les bords de la mer Rouge.
Il serait néanmoins réducteur de ne résumer son choix qu’à l’argent. Au Moyen-Orient, il aura l’occasion de s’étalonner face à quelques stars du foot installées dans le championnat. Une idée qui l’a séduit.
Le joueur ne considère pas la SPL comme un championnat de seconde zone avec la présence de Cristiano Ronaldo, N’Golo Kanté, Fabinho, Marcelo Brozovic ou Riyad Mahrez. Les résultats d’Al-Hilal à la Coupe du monde des clubs, quart de finaliste et tombeur de City en huitièmes (4-3 a.p.), ont complété sa bonne appréciation de la ligue saoudienne.
Il considère qu’il va grandir sur le plan personnel, même si sa famille sera à ses côtés. À ses yeux, rien ne l’empêchera de revenir en Europe s’il le souhaite dans quelques années. Il a en tête l’exemple de Gabri Veiga, le milieu espagnol de 23 ans qui vient de quitter Al-Ahli pour le FC Porto.
Christophe Galtier l’a rencontré en personne
Neom aurait une vraie stratégie qui l’a convaincu. Le club du PIF voudrait fonctionner comme une passerelle pour de jeunes joueurs. Son but, les aider à se développer avant de leur permettre un retour en Europe avec de belles plus-values.
Le Forézien a eu des garanties sur son temps de jeu, ce qui n’était pas le cas en Principauté. Toujours selon nos informations, Christophe Galtier, nommé cet été sur le banc de l’équipe saoudienne, s’est déplacé sur la Côte d’Azur pour rencontrer l’international français des moins de 20 ans.
L’ex-coach du Gym a rassuré sa famille et lui a présenté un club structuré comme les meilleures formations européennes. Le technicien a atténué l’image d’un club fantôme au cœur d’une ville futuriste qui n’est pas encore sortie de terre.
Là-bas, il partagera le vestiaire avec des francophones (Alexandre Lacazette, Marcin Bulka et Amadou Koné) ce qui facilitera son adaptation. De nature réservée, il devra s’ouvrir davantage, comme l’a déjà exhorté à le faire Damien Perrinelle, son ancien coach dans le groupe Elite et membre du staff d’Adi Hütter.
À Neom, Bouabré, qui a apprécié les efforts consentis pour l’enrôler, ce qu’il considère comme quelque chose d’unique pour un gamin de son âge, va retrouver Nathan Zézé, un garçon qu’il connaît bien. Comme lui, le défenseur de Nantes (20 ans) a fait l’objet d’un bel investissement cet été, quelque 20 millions d’euros.
À Monaco, il se murmure que le président Rybolovlev aurait facilité le départ du joueur, dans la bienveillance et l’écoute.
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