Pour la première fois, la présidente de France Télévisions traite CNews de "chaîne d'extrême droite" et charge Vincent Bolloré

"Il faut admettre que CNews est un média d’opinion. Qu’ils assument d’être une chaîne d’extrême droite!", a martelé la dirigeante, dénonçant aussi "une campagne de dénigrement systématique et quotidienne (…) sur la chaîne de télévision CNews et la station de radio Europe 1".

La rédaction Publié le 18/09/2025 à 08:12, mis à jour le 18/09/2025 à 08:13
La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte-Cunci. Photo Best image/Stéphane Lemouton

La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte-Cunci, a accusé ce jeudi CNews d’être "une chaîne d’extrême droite", une première, dans une interview au Monde, alors que s’intensifie le bras de fer opposant l’audiovisuel public aux médias du groupe Bolloré autour de l’affaire Legrand-Cohen.

"Il faut admettre que CNews est un média d’opinion. Qu’ils assument d’être une chaîne d’extrême droite!", a martelé la dirigeante, dénonçant aussi "une campagne de dénigrement systématique et quotidienne (…) sur la chaîne de télévision CNews et la station de radio Europe 1".

Mme Ernotte-Cunci, entendue mercredi par l’Arcom avec Sibyle Veil, présidente de Radio France, refuse toute sanction contre Patrick Cohen, rappelant que "rien de ce qui est reproché aux uns ou aux autres ne s’est produit sur une antenne".

Elle insiste: "Je suis là pour protéger la liberté des journalistes. La question n’est pas de savoir s’ils ont des opinions, mais d’établir s’ils font bien leur travail. Le comité d’éthique de France Télévisions a rendu un avis extrêmement clair à propos de Patrick Cohen, qui rejoint ma propre position."

L’affaire "Legrand-Cohen" – deux journalistes filmés à leur insu conversant avec des responsables socialistes, et accusés de connivence – a servi de détonateur, selon Mme Ernotte-Cunci : "La galaxie médiatique de Vincent Bolloré veut la peau de l’audiovisuel public, réclame sa privatisation, et l’exprime avec violence."

Et d’alerter: "Une partie du personnel politique prend pour argent comptant ce qui est affirmé, et repris sur les réseaux sociaux, sans vérifier ce qui s’est vraiment passé ; c’est ce qu’on appelle la post-vérité."

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"Peut-on élever un peu le niveau?"

Face aux accusations de collusion entre journalistes et politiques, la patronne du groupe public estime qu’"il ne faut pas tout mettre dans le même sac", soulignant que le niveau de confiance dans l’info du service public atteint "environ 75%", contre 60% pour les chaînes privées et 25 % pour les réseaux sociaux.

"Et depuis la rentrée, les audiences remontent", se félicite-t-elle, évoquant notamment le "20H" de Léa Salamé.

S’interrogeant sur le manque de soutien de l’État, Delphine Ernotte-Cunci rappelle: "Cela fait dix ans que notre financement baisse – s’il n’a pas évolué en euros courants, nous avons absorbé 25% d’inflation."

Elle dénonce aussi la perspective de nouvelles baisses budgétaires: "Cela aura d’importantes répercussions sur notre capacité à investir dans les programmes de flux, la fiction, le documentaire, l’animation."

À la veille de la publication d’un rapport de la Cour des comptes sur la gestion de l’entreprise, elle martèle: "On debat à l’infini de la rencontre entre deux journalistes et deux responsables politiques, mais peut-on élever un peu le niveau? Que se passe-t-il demain s’il y a la guerre en Europe? Qui va défendre la position française? Les chaînes d’opinion prorusses?"

Concernant le projet de rapprochement des entreprises de l’audiovisuel public sous une holding, porté par la ministre sortante Rachida Dati, Delphine Ernotte-Cunci n’y est "plus favorable", estimant que "l’urgence est de donner des garanties sur notre indépendance".

Enfin, sur la renégociation de l’accord collectif en vigueur, elle affirme vouloir "gagner en efficacité, afin de produire nos programmes à moindre coût".

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