"Avec Paul, on a parlé de Conte et Mourinho »... Le nouveau défenseur de l’AS Monaco Eric Dier évoque sa nouvelle vie à l’occasion du stage en Angleterre
À Burton Upon Trent, depuis le Clairefontaine anglais de Saint George’s Park, où l’AS Monaco est en stage depuis dimanche et jusqu’à samedi, Eric Dier a accordé l’un de ses premiers entretiens en France à Nice-Matin. Le défenseur anglais de 31 ans, recruté libre en mai, y parle notamment de ses discussions avec Paul Pogba.
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À Burton Upon Trent, Christopher RouxPublié le 16/07/2025 à 22:00, mis à jour le 16/07/2025 à 22:37
Eric Dier a déjà une place importante dans le groupe monégasque. Photo Stéphane Senaux/AS Monaco
Tee-shirt et short de l’ASM, claquettes-chaussettes et téléphone à la main: Eric Dier a rejoint la réception de l’hôtel Hilton en toute décontraction, mardi, à la veille de son premier match* avec les Rouge et Blanc contre Coventry à St George’s Park, le Clairefontaine anglais où les Monégasques sont en stage jusqu’à samedi. Malade et absent contre Bruges, lors de la première rencontre de la préparation, le défenseur de 31 ans "va bien". L’international anglais (49 capes), arrivé libre du Bayern Munich, nous a accordé vingt minutes d’entretien pour évoquer la préparation et ses premiers pas dans sa nouvelle équipe. Un échange où il ne s’est pas livré complètement, malgré la force tranquille qu’il dégage. Comme il s’y astreint depuis son arrivée, avec un état d’esprit salué en interne, l’ancien Spur a parlé collectif.
Eric, vous êtes à la maison pour ce stage. Avouez-le, c’est vous qui l’avez demandé pour faciliter votre intégration?
(Il rit). Non, le club avait déjà tout organisé, mais tout le monde s’amuse à me dire que je suis chez moi.
Comment se passe le stage depuis dimanche?
On s’entraîne, on mange, on dort. On s’entraîne, on mange, on dort. Cela se passe comme ça (sourire). J’essaie d’apprendre les idées du coach et je vais bien sûr essayer de les mettre en pratique pendant les matchs, de faire ce qu’il attend de moi. Tout est nouveau pour moi donc j’essaie d’apprendre tout ce que je peux. En même temps, je me concentre sur ma condition physique. C’est vraiment agréable d’être en camp. Tu passes plus de temps avec les joueurs et le staff. On prend trois repas par jour ensemble, on passe du temps dans la salle des physios ou à l’hôtel. C’est important pour nouer de meilleures relations.
Quelles sont les premières consignes que le coach vous a données?
La façon dont il veut que l’équipe joue est assez claire. Il veut un football proactif, qu’on attaque et qu’on soit très agressifs sans puis avec le ballon, qu’on essaie de jouer un football passionnant en marquant des buts. En ce sens, tout n’est pas nouveau non plus. Je pense qu’il y a beaucoup de similitudes avec ce que j’ai connu ailleurs. À cause de ma maladie, cela ne fait qu’une semaine et demie que je travaille, mais je sais ce qu’il faut faire. Beaucoup de choses peuvent m’inquiéter dans la vie, mais pas ça. Il y aura beaucoup plus de choses à apprendre au fur et à mesure, nous affronterons des équipes qui nous poseront différents problèmes, mais jouer haut sur le terrain, je l’ai déjà fait.
"Je n’ai pas encore affronté Maghnes aux échecs, j’espère qu’il jouera"
Le défenseur anglais de 31 ans a livré ses premières sensations pendant vingt minutes. Photo Stéphane Senaux/AS Monaco.
Quelles activités faites-vous pendant ce stage hors terrain?
J’ai dû chanter hier (lundi) parce que je suis nouveau. C’était amusant. J’ai choisi une chanson de Bob Marley que j’aime beaucoup (Everything’s gonna be alright). Peu importe où vous allez, tout le monde la connaît. Et lorsque vous devez chanter, le mieux, c’est que les autres chantent aussi (sourire). Comme ça, vous n’entendez pas seulement ma voix.
Il paraît que la Playstation et la table de ping-pong sont sollicitées…
Je suis trop vieux pour la PlayStation et je ne sais pas jouer au ping-pong. Enfin, je jouerais bien mais je me suis fracturé le poignet (il s’est blessé au scaphoïde lors de la dernière journée de Bundesliga). Je vois beaucoup de gars jouer mais je ne sais pas qui est le meilleur (sourire). Je jouerais bien aux cartes aussi mais je ne vois personne y jouer. Je sais que j’ai une partie d’échecs ce soir (mardi) avec l’un des kinés. On verra mais je pense qu’il est meilleur que moi (sourire). Il y a un échiquier dans leur salle. Je crois que Maghnes joue aussi. Je ne l’ai pas encore affronté, mais j’espère qu’il jouera.
Quels joueurs du groupe vont ont impressionné pour l’instant?
Ce n’est pas un secret, il y a beaucoup de talent dans l’équipe. Il serait injuste de citer des noms. Des joueurs sont plus âgés, je les connaissais déjà pour avoir joué contre eux et je suis conscient de leurs qualités. J’ai été aussi très impressionné par de nombreux jeunes joueurs.
Vous pensez aux dribbleurs Akliouche et Ben Seghir?
Ces deux joueurs sont vraiment talentueux. Je suis fan de football et j’adore voir des garçons avec ces compétences, capables de faire la différence et de créer des situations spéciales. Ce sont les éléments les plus importants dans le jeu, car ce sont les plus amusants à regarder. Mais j’ai eu la chance de jouer avec de nombreux joueurs au cours de ma carrière et ce n’est donc pas la première fois que j’en vois. Même si c’est toujours un plaisir.
Vous et Paul Pogba serez des leaders de ce groupe, de quoi parlez-vous tous les deux?
On a discuté de nos anciennes confrontations (en Premier League), on s’est croisés à plusieurs reprises quand nous jouions l’un contre l’autre. On a parlé de (Antonio) Conte et de (José) Mourinho, des entraîneurs qu’on a eus tous les deux. Je le découvre encore mais je vois sa forte personnalité, son bonheur d’être à nouveau dans l’environnement d’un groupe. Je suis sûr qu’il est très motivé à l’idée de retrouver les terrains. J’ai vraiment hâte de jouer avec lui.
Comment Eric Dier peut-il aider l’ASM à mieux gérer ses matchs, ce qui a parfois fait défaut la saison passée?
Je vais me sentir responsable de ça, je veux aider l’équipe à rester concentrée tout un match. Mais la réponse n’est jamais individuelle, elle doit être apportée en tant qu’équipe. Même si être présent à chaque instant et dans chaque situation n’est facile pour personne, on ne peut pas se déconnecter. Il faudra qu’on soit tous vivants et qu’on communique pour interagir, qu’on ressente l’énergie des autres. C’est la chose la plus importante.
"J’aimais beaucoup Vidic, Piqué ou Marquez"
Devenir l’un des meilleurs défenseurs de L1, c’est un objectif que vous vous êtes fixé?
Pas vraiment. Je ne me fixe pas d’objectifs individuels. Pour moi, ce qui compte, c’est l’équipe, qu’elle réussisse et soit performante. Je suis très exigeant envers moi-même pour bien jouer les matchs et m’entraîner sérieusement, mais je ne me soucie pas vraiment de ce qui se passe à l’extérieur.
Vous avez remporté la Bundesliga la saison dernière avec le Bayern, le premier titre de votre carrière. Êtes-vous plus apaisé désormais?
Ce fut un moment extraordinaire et euphorique, le plus beau de ma carrière. Je sais que cela ressemble à un cliché, mais faire partie d’un groupe avec lequel on parvient à accomplir quelque chose, c’est vraiment spécial. Mais, pour moi, c’était aussi un sentiment étrange, quelque chose de drôle, parce qu’une fois en vacances, je ne me suis pas senti différent. Alors que gagner un titre ne m’était encore jamais arrivé, je ne me suis pas dit que je pouvais être plus détendu, paresseux ou suffisant. J’ai eu le même feeling que les étés où je ne gagnais pas. J’ai eu envie de retrouver la compétition et de commencer cette nouvelle aventure. Retrouver ce feeling, cette joie naturelle qu’on ne peut pas simuler, c’est très motivant. Pour moi, l’objectif ici est clair. Je veux qu’on fasse mieux que ce que le club a réalisé la saison dernière dans chacune des compétitions.
Quelles étaient vos idoles de jeunesse?
Enfant, je n’avais pas d’idole dans le foot, mais j’aimais beaucoup Nemanja Vidic, Gerard Piqué ou Rafael Marquez lorsqu’il était à Barcelone. Quand je suis devenu pro, j’ai gardé ce que les autres défenseurs m’ont inculqué. À Tottenham, plus jeune, Jan Vertonghen et Toby Alderweireld m’ont beaucoup appris. Au Bayern Munich, l’année dernière, l’entraîneur Vincent Kompany m’a beaucoup aidé sur des détails, que ce soit dans le positionnement, les solutions à trouver avec le ballon, les mouvements. Il a joué à ce poste et c’était un grand joueur donc il m’a beaucoup apporté.
* Ce mercredi, Eric Dier a disputé son premier match avec l’ASM lors de la large victoire contre Coventry (5-0). Entré en jeu à la pause, il s’est montré solide et très bon dans la relance, au sein d’une charnière qu’il a composée avec Thilo Kehrer.
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