Un mort et un blessé... Ce que l'on sait au lendemain de la fusillade insensée à Puget-sur-Argens
Samedi soir, un habitant de Puget-sur-Argens a tué un voisin par balle avant d’en blesser un autre. Traqué par l'antenne GIGN d'Orange, il s’est rendu dimanche matin. Le crime pourrait avoir été motivé par la haine des étrangers.
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G. PPublié le 01/06/2025 à 19:30, mis à jour le 03/06/2025 à 18:08
C’est un lotissement d’habitat modeste où tout le monde se connaît. Dans la zone industrielle et commerciale de Puget-sur-Argens, dans l’Est-Var, le petit ensemble des Meissugues (composé d’ateliers et de locaux commerciaux aménagés en logements) est peuplé d’habitants de toutes origines. Ici, Tunisiens, Kurdes et autres travailleurs étrangers cohabitent depuis des années. Tout le monde se parle et se connaît.
Mais samedi soir, un effroyable drame est venu bouleverser à jamais ce petit ensemble résidentiel. Vers 22 h 30, un habitant de 53 ans a ouvert le feu sur son voisin, un Tunisien d’environ 35 ans. Touché par plusieurs projectiles sur le palier de son domicile, ce coiffeur exerçant dans un salon du village est décédé en se vidant de son sang, malgré l’intervention des secours.
Dimanche après, midi, l’entrée du logement (placé sous scellé par les gendarmes) portait encore les stigmates de cette tragédie. "C’est très triste car il s’agissait d’une personne sans histoire et appréciée", explique un voisin.
Frôlé par une balle dans sa douche
Une fois sa première victime atteinte, le tireur ne s’est pas arrêté. Il a tiré à plusieurs reprises dans le lotissement "avec une arme de poing" et "au volant de son véhicule", précisent d’autres habitants. Sur les murs, de nombreux impacts laissent aisément imaginer la violence de la scène.
Un voisin qui se trouvait dans sa douche a même été frôlé par une balle qui a traversé plusieurs murs.
Quelques mètres plus loin, Akif, un travailleur kurde de 33 ans qui était paisiblement installé chez lui voit son salon criblé de balles. Le canapé sur lequel il est assis est, par exemple, transpercé de deux projectiles. En tentant de se dégager, il tombe face à face avec le tireur. Qui ouvre le feu sur lui et le blesse. La balle traverse la main qu’il avait placée près de son visage, dans un geste de protection.
Dimanche après-midi, le miraculé (qui a été conduit par un proche à l’hôpital de Fréjus où il a reçu des soins complétés dans un établissement hospitalier des Alpes-Maritimes) était affairé à compter les impacts de balles dans ses vitres, dans ses meubles et sur sa façade. "Le tireur était visiblement ivre et à la recherche de victimes", se souvient un autre témoin.
L'antenne GIGN d'Orange et un hélicoptère mobilisés
Après la fusillade, le tireur a pris la fuite au volant de son véhicule. Lancés à sa poursuite, les gendarmes ont immédiatement décidé de mettre tout en œuvre pour le stopper. Son profil de tireur sportif expérimenté et armé pouvait légitimement inquiéter les forces de l’ordre. "Nous savions que cet individu était détenteur d’armes de poing et d’épaule, confiait à Var-matin un membre de la gendarmerie nationale. Avec ce genre de profil, il est hors de question de prendre le moindre risque".
Ainsi, un hélicoptère était immédiatement mobilisé, ainsi que l'antenne GIGN d’Orange. "La traque a duré toute la nuit, confiait une source proche de l’enquête à Var-matin, dimanche. L’homme recherché a fini par être retrouvé dans le secteur. Il s’est rendu au petit matin, vers 5h, grâce au travail du négociateur de la gendarmerie nationale". à bord du véhicule, on retrouvera "plusieurs armes de type pistolet automatique, fusil à pompe et arme de poing", selon Pierre Couttenier, procureur de la République de Draguignan.
Le parquet a confié l’enquête de flagrance (pour meurtre et tentative de meurtre commis en raison de l’appartenance ou de la non appartenance, vraie ou supposée de la victime à une ethnie, une nation) à la brigade de recherche de la gendarmerie de Draguignan.
"Des propos menaçants envers les étrangers"
Au lendemain du drame, les habitants du petit logement partageaient une même tristesse pour leur voisin, décédé de manière injuste et brutale. Le traumatisme de cette nuit d’horreur les hantait... Tout comme l’incompréhension.
"Le tireur venait de perdre son activité professionnelle, se souvient une habitante. Il s’est retrouvé contraint de venir vivre dans son atelier avec sa femme". "Il avait en lui une colère de voir le lotissement accueillir des personnes étrangères, confient plusieurs voisins. Il a déjà tenu des propos menaçants envers les étrangers. Mais il lui arrivait aussi parfois d’être gentil. Donc nous ne les avions pas pris au sérieux à l’époque".
"Vidéos au contenu raciste et haineux"
Dans un communiqué de presse publié en fin de journée, dimanche, le procureur Pierre Couttenier donnait des éléments accréditant la piste d’un crime de haine. "La personne mise en cause avait diffusé avant et après son passage à l’acte deux vidéos sur son compte d’un réseau social au contenu raciste et haineux (...). A l’issue de sa garde à vue, laquelle va être prolongée, la personne mise en cause sera présentée à la juridiction dans le cadre d’une information judiciaire qui sera donc requise".
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