Endoctriné, énigmatique, photo dans son portable... Ce que l'on sait de l'enquête sur l'auteur de l'attentat de Nice
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé, ce vendredi, l’ouverture d’une information judiciaire pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", "assassinats en relation avec une entreprise terroriste" et pour "tentatives d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste". De nouveaux éléments sur son parcours avant l'attaque de Notre Dame sont également révélés.
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Jean-François RoubaudPublié le 14/11/2020 à 10:30, mis à jour le 14/11/2020 à 12:13
Des enquêteurs de la police sur le parvis de la basilique Notre-Dame à Nice, le jeudi 29 octobre, jour de l'attentat terroriste qui a fait trois morts.Photo Patrice Lapoirie
Où en est l'enquête?
L’enquête de flagrance diligentée depuis le jour de l’attentat par le Pnat, confiée à la sous-direction antiterroriste, la Sdat, ainsi qu’à la DGSI, a mobilisé 180 enquêteurs de la DCPJ, 20 fonctionnaires du service central de la police technique et scientifique, 80 fonctionnaires de la DGSI ainsi que plusieurs colonnes du RAID.
Les investigations, en coopération avec les autorités judiciaires italiennes et tunisiennes, auxquelles ont été adressées sept décisions d’enquête européenne et une demande d’entraide pénale internationale, ont notamment permis "de préciser le périple de l’auteur présumé", indique le Pnat.
Désormais, les juges d’instruction vont avoir la charge de détailler "le parcours" de Brahim A., préciser "sa personnalité" et vérifier "s’il a pu bénéficier de complicité ou d’un quelconque soutien dans son projet criminel".
Pronostic vital toujours engagé
Que ce soit en France, en Italie ou en Tunisie. Brahim A., neutralisé et grièvement blessé par huit tirs - sur 14 - de la police municipale, n’a toujours pas été entendu par les enquêteurs.
Hospitalisé jusqu’au 6 novembre à l’hôpital Pasteur 2 à Nice, après avoir été opéré à deux reprises, il a été transféré à l’hôpital Begin, dans le Val-de-Marne. "Il est en l’état inaudible et son pronostic vital reste engagé", révèle le parquet antiterroriste.
Depuis le 29 octobre, l’enquête a entraîné le placement en garde à vue de onze personnes. Elles ont été remises en liberté sans poursuite.
Les deux premières étaient deux hommes qui ont été en contact avec Brahim A. à Nice. Trois autres étaient liés à son périple clandestin.
Les six dernières personnes sont apparues dans l’environnement des cinq premiers interpellés.
Le long et minutieux travail de la police scientifique se poursuit dans la basilique.Photo Sébastien Botella.
"L’émir" qui l’aurait endoctriné en Tunisie
"On ne se radicalise pas en quelques heures en France, pas plus qu’en quelques jours en Italie."
Cette déclaration d’une source proche du dossier semble confirmer que Brahim A. a sans doute quitté la banlieue de Sfax en Tunisie avec la rage au ventre.
Issu d’une famille pauvre, Brahim est un petit voyou, mal dans sa peau, presque analphabète.
Lors d’un simple différend dans le garage qui l’emploie en 2016, il poignarde à la gorge d’un coup de tournevis un client dont il était censé réparer la moto.
Brahim passe quelque temps en maison de correction. Il ne semble alors pas particulièrement pieu. Les femmes, l’alcool, le cannabis et la passion des motos semblent être son seul horizon. Mais ses amis sont témoins d’une lente métamorphose.
Pourquoi une telle démarche presque surréaliste de la part d’un homme décidé à semer la terreur ? Un repérage en vue d’une seconde attaque ?
Les enquêteurs qui, dans le cadre d’une information judiciaire, tentent de comprendre et de reconstituer le parcours du terroriste de la basilique Notre-Dame à Nice sont sans doute devant une nouvelle énigme.
Il avait repéré la basilique la veille de l'attaque
Brahim A. est arrivé à Nice, deux jours avant l'attaque. L'exploitation des images de la vidéosurveillance l'ont repéré à la gare le 27 octobre à 20h31. Il serait arrivé en train, en provenance de Rome.
La veille de l'attentat, il s'est rendu à au moins quatre reprise devant la basilique. Il s'est même assis devant l'église entre 10h53 et 11h04.
Une photographie du tueur islamiste de l'enseignant Samuel Paty et un message audio qualifiant la France de "pays de mécréants" ont été retrouvés dans le téléphone de l'auteur de l'attentat qui a fait 3 morts du 29 octobre à la basilique de Nice, a indiqué dans un communiqué le parquet national antiterroriste vendredi 13 novembre.
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