Elle n’aura finalement pas survécu au terrible choc.
Jeudi soir, Kamilya, 7 ans, était au côté de son grand frère de 11 ans quand elle a été violemment percutée par un motard qui circulait à contresens en faisant une roue arrière, alors qu’elle traversait le passage protégé devant sa résidence de Vallauris, avenue du Tapis-Vert.
"Elle est décédée déjà sur la route"
Dimanche en fin d’après-midi, lors d’un rassemblement organisé au sein de la résidence où vit la famille, son papa a annoncé qu’elle était décédée. "Kamilya est morte. Elle n’est pas décédée aujourd’hui, elle n’est pas décédée hier, elle est décédée déjà sur la route. Qu’elle repose en paix, on m’a dit qu’elle n’a pas souffert a dit Slim, le papa de Kamilya, dans un souffle. Alors on va arrêter de dire qu’elle est morte, qu’elle n’est pas morte... On va la laisser se reposer en paix."
Au côté du papa et de la maman, des proches. Et autour, un immense élan d’amour et de soutien. Quelque 200 personnes - des voisins, des anonymes, Vallauriens ou pas - s’étaient rassemblées à l’intérieur de la résidence Le Hameau de Vallauris pour soutenir la famille endeuillée par ce drame.
"Je ne veux pas qu’on pleure"
Avec beaucoup de dignité le papa de Kamilya a également dit: "Même dans la mort elle n’a pas pleuré. En 7 ans elle n’a jamais pleuré, c’est pour ça qu’aujourd’hui je ne veux pas qu’on pleure ou qu’on montre de la tristesse par respect pour elle."
Il a également tenu à remercier les médecins qui sont restés au chevet de Kamilya à l’hôpital Lenval à Nice. "Ils ont fait tout ce qu’il fallait, même s’ils savaient qu’il n’y avait pas d’espoir. Je vous remercie énormément de votre soutien. Il n’y a rien d’autre à dire. Après le reste, ça viendra avec le temps...", a-t-il déclaré avant de s’éloigner.
"On en marre de ramasser ici des gens sur la route"
Dans l’assistance, la colère est là. Beaucoup de résidents, à l’image de Bernard qui a pris la parole juste après le papa de Kamilya, regrettent que rien n’ait été fait pour garantir la sécurité des piétons sur cette avenue dangereuse et accidentogène depuis de nombreuses années.
"Je crois que Kamilya n’est pas partie pour rien a dit Bernard. Je crois que son départ va faire que les instances, conseil départemental et mairie, se sont décidées à bouger pour sécuriser cette avenue du Tapis-Vert. La population ici en a marre de ramasser des gens sur la route."
"Il faut des sanctions"
"Maintenant nous allons être aux côtés de la famille, les soutenir dans cette terrible et tellement injuste épreuve a exprimé à son tour une voisine de la famille. Nous sommes ici tous traumatisés. Nos enfants jouaient ensemble. Il ne faut plus que cela arrive. Il faut aussi des sanctions envers le ou les responsables."
Si elle ne s’est pas exprimée publiquement lors de ce rassemblement dimanche la colère contre la décision de remettre en liberté le principal suspect était aussi sur toutes les lèvres.
Quelques heures auparavant, le papa avait d’ailleurs fait part sur les réseaux sociaux de sa colère de voir le motard de 19 ans qui a percuté sa fille avait été laissé libre.
Celui-ci a en effet été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire samedi soir.
L’appel du parquet de Grasse, qui conteste le placement sous contrôle judiciaire du motard, sera examiné "dans les meilleurs délais", précise la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence.
Inconnu des services de police et de la justice jusqu’à ce drame, il était jusque-là poursuivi pour "blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois par violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de sécurité ou de prudence par conducteur de véhicule terrestre à moteur".
La qualification pénale des poursuites devrait évoluer dès ce lundi, avec la mort de la fillette, en "homicide involontaire", a fait savoir à l’AFP l’avocat de la famille de Kamilya Me Nabil Boudi.
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