"On a eu de la grêle et de la neige, c’était le chaos": ces Azuréens ont participé à l'Ultra Trail du Mont-Blanc et ils racontent cette expérience totalement dingue
Organisé il y a une semaine, l’Ultra-Trail du Mont-Blanc est un mythe. Plusieurs Azuréens sont venus à bout des 175 km et 10.000m de dénivelé à Chamonix. Ils racontent cette folie.
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Vivien SeillerPublié le 04/09/2025 à 20:48, mis à jour le 04/09/2025 à 20:48
Vincent Fabre a découvert l’UTMB… avec un Top 50 ! Photo Bastien Piron
Au-delà d’être azuréens, ces trois-là avaient un point commun: ils ne connaissaient pas la température de l’eau au moment de se jeter dans le grand bain. Vendredi dernier, ils ne se sont sûrement pas croisés tant la foule était dense, mais ils étaient bien sur la ligne de départ de leur premier UTMB. L’acronyme d’une course de référence: l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, ses 175km et ses 10.000m de dénivelé. Un drôle de chantier.
"Je suis arrivé 1h30 avant le départ sur la ligne et c’était déjà plein", image Vincent Fabre, traileur installé (et licencié) à Tourrette-Levens. Comme chaque année, le centre de Chamonix était bondé et les 2500 inscrits prêts à s’attaquer au mythe. Considéré comme l’un des quatre monuments du trail (avec la Diagonale des Fous, la Western States et la Hardrock 100), l’UTMB n’ouvre pas ses bras à n’importe qui. Si certains y voient une course de masse hors de prix, d’autres rêvent d’y participer et ne regrettent pas une fois le défi accompli.
Pluie, grêle et neige
"C’est difficile de résumer ça avec un seul mot, mais c’est inoubliable, témoigne Catherine Tomasoni (44 ans), elle aussi licenciée au Dynamic Trail de Tourrette-Levens. C’est une aventure, un vrai trail de haute montagne!"
Qui réserve des surprises et des pièges qu’il n’est pas toujours aisé de déjouer. "Quand tu as déjà fait 7000 ou 8000m de dénivelé, ce qui reste est compliqué, admet Nicolas Allemeersch, trentenaire originaire de Cannes. La descente après Vallorcine était vraiment difficile (km 160 environ). Il y avait des gros cailloux et des racines, tu ne pouvais pas du tout courir. Et quand tu as déjà plus de 20h de course dans les jambes, tu n'es plus trop lucide."
"Le plus marquant, ça a été les conditions climatiques pendant la nuit, juge Vincent Fabre (28 ans). On a pris la pluie jusqu’au 50e km. On a aussi eu de la grêle et de la neige. La température ressentie était de -6 degrés." De quoi venir chatouiller le mental. "C’était le chaos sur un des ravitaillements! Tu vois la tête des gens déjà marquée après 30km, tout le monde a froid, grelotte, il n’y a aucun sourire… Les commissaires nous ont obligés à mettre les tenues chaudes. Ce passage, ça te mettait en condition. Comme pour te dire: ‘‘Voilà, c’est ça l’UTMB!’’"
Trompettes et déguisements
Par sécurité, l’organisation a décidé de raboter une partie du parcours. De nombreux coureurs élites ont même abandonné. "Les sentiers étaient pleins de boue", décrit Nicolas Allemeersch. Les supporters, eux, ne se sont pas refroidis: la "course de quartier", comme certains la surnomment, attire des milliers de fadas. Trompettes, drapeaux et déguisements ont animé le tracé. "C'était incroyable, traduit Fabre. Même sous la pluie en altitude, certains faisaient une fondue! Tu n'es jamais seul, on se croirait au Tour de France (sourire). Parfois, il n’y avait même pas de passage: les gens étaient au milieu des sentiers et s'écartaient quand tu arrivais. Tu sens que c’est la plus grosse course du monde, la capitale du trail!"
"Tu es reçu comme un roi"
Calée plus loin dans le peloton, Catherine Tomasoni a eu droit à un soutien quasi identique. Et apprécié le brassage avec les autres courageux. "Que tu sois un élite ou un dossard inconnu, c’est la même chose. Dans les refuges, tu es reçu comme un roi. Et puis c'est une course mondiale, tu vois la différence: il y a des Chinois, des Japonais, des Éthiopiens…"
Tout le monde sur un pied d’égalité ou presque. Classé parmi les meilleurs, l’amateur Vincent Fabre a eu l’honneur de courir quelques minutes avec Courtney Dauwalter, légende de la discipline. "C’est elle qui vient te parler, pas l’inverse. Elle est très ouverte! C’était un truc de fou, on dirait qu’elle était heureuse. Elle n’avançait plus, mais elle était heureuse (sourire)." Comme tous ceux qui ont passé la ligne, conscients d’avoir été bercés par l’aventure d’une vie.
Leur RÉSULTAT : Nicolas Allemeersch a terminé 32e sur 1664 arrivants (24h08’08’’), Vincent Fabre 48e (24h56’33’’) et Catherine Tomasoni 1545e (46h17’53’’).
Nicolas AllemeerschDR.
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