Bien plus qu’une confirmation, d’y voir l’expression d’une certaine maturité, d’une logique sportive qui ne se nourrit plus que du très haut niveau. Après un premier titre élite, cet été, Lenny Brisseault a donc remis le couvert, le week-end dernier à Salon-de-Provence, en s’imposant - avec autorité - lors des championnats de France des lancers hivernaux. Mettant au passage une jolie claque à son record personnel (74,46m, MPF). Voilà qui ne peut qu’étayer ses convictions les plus férocement enracinées, et dit forcément quelque chose des ambitions que le garçon peut nourrir à l’orée de cette nouvelle olympiade. "J’y suis allé serein, sans prise de tête. Initialement, je comptais me focaliser exclusivement sur la saison estivale, mais à l’entraînement, j’avais de bonnes sensations. J’ai donc changé mes plans et j’ai visiblement bien fait…"
Une perf’ qui valide également ce choix radical, fait à l’automne dernier, lorsqu’il s’était ménagé un break dans sa carrière, accordé une pause de trois mois, entre septembre et décembre. Un "exil" au parfum exotique, en Malaisie, pour "respirer". Faire autant souffler le corps qu’oxygéner l’esprit. "J’avais besoin de poser un peu le javelot. J’ai beaucoup lancé ces dernières années, et il y avait longtemps que je n’avais pas fait de vraie coupure. J’en avais vraiment besoin pour repartir sur de bonnes bases. Et pour l’instant, ça semble être payant…"
L’étudiant en école de commerce [il achève un master en finances internationales, à l’Edhec] a donc su écouter sa petite voix intérieure. Mais compte bien, désormais, mener à terme des projets ancrés jusque dans son code génétique (lire par ailleurs).
D’espérer, pour ça, qu’en s’appuyant sur cette inlassable quête de perfection dans la maîtrise du geste, il autorise la pointe de son javelot à percer l’horizon de ses rêves. Les siens se cristallisent, naturellement, autour des JO de 2028. Mais il le sait, il ne verra Los Angeles que s’il brise, d’ici là, un véritable plafond de verre. Que s’il parvient à propulser son engin au-delà de la limite des 80m. Là où se noue la légitimité des plus grands, où se situent en général les minima pour les grands évènements.
Les Jeux universitaires, l’objectif de l’été
"J’ai de la marge, clairement. Ça fait deux ans que je suis régulier à plus de 73m, et avec un peu d’affinage technique, ça peut - très vite - aller beaucoup plus loin. J’en suis convaincu, à condition d’être dans le bon timing. En tout cas, ça me donnerait plus de crédibilité pour l’équipe de France, et pour entrer dans les meetings les plus prestigieux".
Pour l’heure, Lenny se concentre sur des objectifs à plus court terme. Dont cette Coupe d’Europe des lancers à Nicosie [Chypre], pour laquelle il n’a appris sa sélection qu’en milieu de semaine. Et où il a l’idée "de faire la meilleure place possible". Mais le jeune homme (22 ans) compte surtout briller aux Jeux universitaires, programmés en Allemagne, du 21 au 27 juillet. Et, pourquoi pas, "décrocher ensuite une qualif’ pour les Championnats du monde de Tokyo". "On repart sur un nouveau cycle, et je compte saisir la moindre opportunité qui donnerait plus de sens encore à l’échéance olympique."
Impossible d’être plus clair…
commentaires