Son huitième polar doit paraître mais il ne sera plus là pour en parler avec sa verve pétillante et sa bonne humeur permanente: Jean Emelina est décédé le 8 mai. Il avait 90 ans.
Jean Emelina, un Niçois originaire de Malaussène. Amoureux de son pays qu’il a servi à sa manière. À travers les lettres. Car s’il maîtrisait les parlers des vallées, ce brillant universitaire a fait connaître dans le monde entier, en particulier sur le continent américain, le résultat de ses recherches et tous les secrets de la littérature classique du grand siècle français, de Racine à Molière. Il était aussi bon pédagogue et présentait à ses étudiants de la faculté des Lettres, dont il fut doyen, toutes les nuances de la littérature contemporaine. Un jour, l’heure de la retraite sonna. Une autre ère au cours de laquelle Jean Emelina se mit à explorer l’univers noir et à suspense du roman policier. Il devint habile auteur avec sept polars et un huitième à paraître.
Ses histoires enlevées et soigneusement rédigées reçurent un accueil chaleureux. Sans doute parce que ses personnages aux caractères finement dépeints et les détails de la région qu’il aimait tant touchaient les lecteurs.
A rebrousse-poil
Une plume alerte autant qu’infatigable. Qu’il mit longtemps au service de Nice-Matin via la rubrique hebdomadaire "A rebrousse-poil", pleine d’humour, signée sous le pseudonyme de Michel Léman.
Ses connaissances linguistiques de l’arrière-pays lui permirent d’intervenir avec autorité argumentée dans les débats universitaires et les jurys de thèses écrites en niçois.
Au final, le nom de Jean Emelina se confond avec une œuvre importante, forte de réflexions et de découvertes, partagée avec de nombreux étudiants et lecteurs. C’est cet homme, riche de cœur et de savoir, qui repose désormais dans le village de Malaussène qui l’a vu naître.
À son épouse, Camille, Pascale, sa fille, Laurent, son fils, ses parents et proches, Nice-Matin présente ses condoléances.
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