"Où est le pouvoir? Qui représente le peuple? Le souffle de chaque émission est donné par l’actualité": la Niçoise Astrid de Villaines prend les commandes de "L’esprit public" sur France Culture

La Niçoise, auparavant voix de l’émission "Sens politique", a récupéré "L’Esprit public" à la rentrée, une case mythique du dimanche de France Culture pour décortiquer l’actualité nationale et internationale.

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Mathieu Faure Publié le 13/09/2025 à 12:00, mis à jour le 13/09/2025 à 12:00
La Niçoise, auparavant voix de l’émission "Sens politique", a récupéré "L’Esprit public" à la rentrée, une case mythique du dimanche de France Culture pour décortiquer l’actualité nationale et internationale. Photo Christophe Abramowtitz

Malgré son jeune âge, Astrid de Villaines commence à devenir un phare auditif sur les ondes de France Culture. La Niçoise – elle est arrivée à Nice à l’âge de 3 ans et y a fait tout son cursus scolaire jusqu’à l’obtention de son baccalauréat à l’institution Stanilas – incarnait jusqu’ici le rendez-vous Sens politique avant de rejoindre, à la rentrée, L’Esprit public, chaque dimanche. Créé en 1998 par Philippe Meyer avant d’être présentée par Emilie Aubry ou Patrick Cohen, l’émission permet à plusieurs experts de débattre, dans un style proche de la conversation, autour d’un sujet d’actualité. Ce laboratoire d’idées très accessible est fondamental pour beaucoup d’entre nous à commencer par Astrid de Villaines, nouvelle cheffe d’orchestre de la case dominicale.

Comment s’est opérée votre arrivée à la tête de "L’esprit public"?

C’est un souhait de ma part. (rires) C’est une émission que j’ai toujours écoutée depuis l’âge de 17-18 ans, qui m’a construite intellectuellement. J’aimais l’équipe de chroniqueurs autour de la table, ces sociétaires, et je rêvais de la présenter. Alors quand Hervé Gardette, l’ancien présentateur avec qui je partageais le bureau, m’a dit qu’il allait arrêter, j’ai levé la main. (rires)

Quel a été votre cahier des charges, car ce n’est pas forcément évident d’incarner une émission à laquelle on est très liée émotionnellement?

J’ai la chance de jouir d’une grande liberté pour imprimer ma marque. Tout l’équilibre réside dans le fait de s’inscrire dans les pas prestigieux de l’émission, tout en apportant mon ton et ma touche.

Y’avait-il un stress particulier lors de la première, fin août?

Oui, on l’a beaucoup travaillée en amont car on souhaite prendre soin d’une émission qui a 30 ans. Il faut qu’elle nous survive, qu’elle soit là après nous. Le but est de conserver son public tout en allant chercher de nouveaux auditeurs.

Quelle est votre touche?

J’expérimente un seul thème par émission là où, avant, on était plutôt sur une moitié internationale, une moitié nationale. Mais tout est flexible en radio, je m’autorise le luxe de tester les choses. On a la chance d’avoir les quatre meilleurs experts de France sur un sujet et on peut débattre pendant une heure. La période est très technique donc je veux mettre de la pédagogie dans nos débats, nos échanges. Prendre de la hauteur, tout en restant accessible à tous. A l’antenne et pendant la préparation, je pense d’abord à l’auditeur.

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Comment choisissez-vous les sujets?

On décrypte et on analyse l’actualité de la semaine mais on ne s’interdit pas, de temps en temps, de mettre une œuvre (livre, documentaire, série, etc.) et son auteur au centre de la table. On essaie d’apporter des angles pas vus ailleurs, de proposer une autre approche. Là, par exemple, pour ce dimanche, on va essayer de s’intéresser à la crise démocratique que traverse le pays, après la chute du Premier ministre et dans le sillage du mouvement Bloquons tout. Où est le pouvoir en France? Qui représente le peuple? Le souffle de chaque émission est logiquement donné par l’actualité.

Quid du choix des chroniqueurs, des experts, autour de vous?

Je me fixe comme exigences la parité, le pluralisme, les faits et le respect autour de la table. Ensuite, on essaie d’avoir un spécialiste de la thématique abordée, entouré de profils qui peuvent se compléter. Le mélange de compétences est un vrai plus pour l’émission et j’ai la chance de travailler avec une journaliste, Anne-Claire Bazin, qui prépare des fiches et avec qui on réfléchit longuement au titre et à la trame de chaque émission en amont. Je m’autorise à poser des questions simples, ce sont souvent les meilleures questions: celles qui intéressent les gens. Je veux être inclusive, que l’émission reste accessible et qu’elle concerne tous ceux qui s’intéressent au débat public. En tant que service public, c’est notre rôle.

Avez-vous comme ambition d’intégrer de nouveaux chroniqueurs?

C’est toujours prendre un risque de faire rentrer une nouvelle personne, qui n’est pas habituée à la chose médiatique. Je valorise les profils qu’on ne voit pas partout. Je lis beaucoup de revues, de productions de think tank, d’essais pour ma curiosité intellectuelle et, du coup, j’ai une liste de personnalités peu habituées aux médias que l’on pourra inviter durant la saison. La force de l’émission, aussi, est la récurrence des invités. Il faut trouver un juste milieu. On va aussi aller vers des avis divergents, des débats contradictoires, vers un peu d’humour et d’autodérision. Je souhaite que ce soit éclectique.

Ce dimanche de 11h à 12h, sur France Culture: "Exécutif, Parlement, “Bloquons tout": où est le peuple?" Avec Blanche Leridon, directrice éditoriale de l’Institut Montaigne, Samuel Hayat, historien et politiste, spécialiste des mouvements sociaux, Didier Maus, constitutionnaliste, Anne Rosencher, directrice déléguée de l’Express.

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