Les dîners qui font jaser ou qui hérissent, au choix. Selon nos confrères de Libération, Edouard Philippe mais aussi Sébastien Lecornu, auraient dîné à plusieurs reprises avec Marine Le Pen et aussi Jordan Bardella, chez Thierry Solère, le conseiller officieux d'Emmanuel Macron qui ferait "l'agent de liaison entre la macronie et l'extrême-droite".
L'un de ces repas s'est déroulé le 12 juin dernier, trois jours après l'annonce de la dissolution par Emmanuel Macron. Ce jour-là, plusieurs témoins ont vu le député européen RN sortir de l'immeuble où réside Solère.
Un "dîner très cordial"
En mars dernier, c'est Sébastien Lecornu, reçu chez Thierry Solère et dont il est proche, qui avait dîné avec Marine Le Pen. Et encore en décembre dernier, c'est Edouard Philippe qui a rendez-vous avec Marine Le Pen. Il est d'ailleurs le seul à reconnaître avoir dîné avec la patronne du RN.
Sur TF1 ce mardi soir, il était interrogé sur le sujet et n'a pas nié cette entrevue. "Nous avons dîné parce qu'on se connaît peu", avait expliqué le chef du parti Horizons. "On a constaté à l'occasion du dîner, qui était un dîner cordial, que nous avions des désaccords très profonds sur de très nombreux sujets", a-t-il ajouté, estimant que cela ne le "dérang(eait) pas".
Des dîners qui, depuis ces révélations, interrogent pour le moins et a été vivement critiqué par une partie des dirigeants politiques et notamment à gauche.
Le président du MoDem François Bayrou a estimé mercredi qu'il s'agissait d'un "mauvais signal à l'égard du pays" de dîner avec Marine Le Pen, regrettant le choix d'Edouard Philippe qui a admis mardi avoir partagé un repas avec la figure du Rassemblement national.
"Il y a entre nous et l'extrême droite un fossé qui est infranchissable", a expliqué M. Bayrou sur BFMTV. "C'est un mauvais signal que de multiplier les signes qui vont dans leur sens", a-t-il ajouté interrogé sur les révélations du journal Libération à propos de dîners organisés au domicile de l'ancien député Thierry Solère. Le même François Bayrou plaide pour un "fossé infranchissable" mais qui accordait son parraînage à Marine Le Pen en 2022, "au nom de la démocratie."
Dîner avec la cheffe de file de l'extrême droite "veut dire peu ou prou qu'on peut imaginer qu'il y ait des rapprochements", a regretté François Bayrou, tout en jugeant "absolument essentiel" d'"essayer de comprendre" les raisons du vote RN.
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