"Olivier Faure a tué le NFP (Nouveau Front populaire) pour discuter avec Attal et Retailleau", a taclé le député LFI Paul Vannier, lieutenant de Jean-Luc Mélenchon.
"Gouverner avec ceux qui pensent qu'il y a en France des Français de papier et que certains régressent vers leurs origines ethniques? Eh oh, réveillez-vous! Respectez-vous! Respectez les électeurs!", a renchéri le coordinateur de LFI Manuel Bompard en référence à des déclarations du ministre démissionnaire LR Bruno Retailleau.
Mise en garde écologiste
Même chez les Ecologistes, parti qui est habituellement un point d'équilibre entre la gauche radicale de LFI et celle, plus sociale-démocrate du PS, la sortie d'Olivier Faure a provoqué des froncements de sourcils.
Les Verts avaient tendu dans la semaine la main au bloc central, mais n'avaient pas inclus les LR dans le cercle possible des négociations, leur reprochant leur attitude à l'égard du front républicain pendant les législatives.
"Attention. Vigilance", a conseillé Marine Tondelier à Olivier Faure sur BFMTV, précisant qu'elle allait rapidement s'entretenir avec le patron du PS, dont elle est proche.
"Emmanuel Macron souhaite sûrement la mort du NFP mais le Parti socialiste ne peut pas tomber dans ce piège", a prévenu la cheffe des Ecologistes en reprochant au PS de "mal commencer ses négociations" en lâchant trop de lest.
Le président de la République "enferme le Parti socialiste dans ce camp de ceux qui méprisent les classes populaires", a-t-elle asséné.
"Tondelier se retourne contre le PS. Ils ont voulu nous isoler mais c'est le PS qui va s'isoler", savoure un cadre LFI.
Jusqu'à jeudi, par leur refus net de tout compromis avec le bloc central, les Insoumis étaient en effet dans une position minoritaire au sein du NFP.
"Tout le monde a conscience de la gravité de la situation. Ça confère une responsabilité particulière. Donc oui il faut discuter", temporise cependant le sénateur et porte-parole communiste Ian Brossat auprès de l'AFP, en rappelant cependant les "lignes rouges" fixées par son parti, la principale étant l'abrogation de la réforme des retraites.
Les écologistes et les communistes n'ont pour l'instant pas été conviés à l'Elysée. Et Olivier Faure a fait savoir qu'il le déplorait.
Alors que le congrès du PS, qu'il avait gagné de justesse la dernière fois, se profile pour 2025, beaucoup lisent aussi dans ses prises de position comme des gages donnés à son aile réformiste.
"Il est sous pression et veut gagner son congrès mais il va tout perdre. Son congrès et sa crédibilité", pronostique le cadre insoumis.
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