Concerto n°5
Ce fameux concerto est d’abord l’écho de l’enthousiasme du compositeur pour Bonaparte. certes, le musicien n’a plus ses illusions de naguère, mais à l’heure où il écrit son Concerto (1810), l’épopée napoléonienne se poursuit, et, dans le premier mouvement surtout, c’est peut-être un peu cette marche d’apothéose qu’il glorifie malgré lui. Ensuite c’est le souvenir d’un bel amour, du fol espoir pour Thérèse de Brunswick, qui anime cette œuvre; le musicien sait bien maintenant que tout est fini et pour la troisième fois au moins, il comprend qu’il ne peut se retrouver que dans son art: “Tu ne peux plus exister pour toi”, écrit-il, “mais seulement pour les autres; pour toi, il n’y a plus de bonheur que dans ton art”. De ces deux déceptions, ou plutôt de ces deux regrets, que magnifient la volonté et le génie, va jaillir- c’est le terme qui convient le mieux s’agissant du Cinquième concerto- une œuvre profonde, violemment personnelle et enthousiaste malgré tout. Ce dernier Concerto que Beethoven donna au piano mérite bien- une fois n’est pas coutume!- ses surnoms de “Concerto héroïque”, “l’Empereur”, “l’Orgueil du piano”. Mais dans sa surabondance de pensée qui n'exclut nullement la clarté de son écriture, le Cinquième Concerto est bien digne surtout du jugement de Bettina Brentano qui affirmait en songeant à Beethoven: “Aucun empereur, aucun roi n’a jamais eu une telle conscience de sa force”.
Symphonie n°7
A l'été 1811, ayant séjourné à Teplitz où il rencontrera la cantatrice Amélie Sebald qui fut son dernier amour, Beethoven se livra tout entier à cette "humeur violente" dont il parle lui-même à propos de la composition de la 7ème Symphonie mise en chantier durant l'hiver suivant, achevée en mai 1812 et créée à Vienne le 8 décembre de la même année. Cet état d'esprit anime toute l'oeuvre. "Le miracle de la musique moderne, où l'art le dispute au génie, la science à l'inspiration, versant à flots les plus irrésistibles effets de la mélodie, de l'harmonie, de l'instrumentation et du rythme". Il faut se pénétrer de ce jugement de Berlioz pour bien entendre toutes les nuances de l’œuvre. Le voile sombre qui couvre la pensée du musicien s'écarte un instant et Beethoven jette sur le passé un regard doux et triste. Mais le voile retombe et l'on entend comme un soupir, le même accord qui avait préludé à cette page d'une intense beauté. "Noce villageoise", "Libération de l'Allemagne", "Fête Chevaleresque", "Mascarade", tels sont quelques-uns des titres prêtés à la 7ème Symphonie, et l'on frémit à la pensée que l'un d'eux, par les hasards de l'édition ou les fantasmes d'un éditeur aurait pu se perpétuer! Wagner est mieux inspiré, qui l'appelle "Apothéose de la danse", et Berlioz pourtant prolixe et généreux en épithètes, résume d'un mot son opinion- et la nôtre- "Superbe! ".
Le Week-end Beethoven accueillera les 25, 26 et 27 septembre prochains des membres de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo au sein de l’Auditorium Rainier III, pour une représentation des plus grandes oeuvres du compositeur allemand. Dirigé par Kazuki Yamada, le piano mis en lumière par Krystian Zimerman, fera vibrer les différents concertos et symphonies de Beethoven. Trois soirées de légendes pour un événement classique incontournable dans la Principauté.
Tarifs :
Plein tarif : 35€ (1ère cat.) - 26€ (2ème cat.)- 17€ (3ème cat.)
Enfants/étudiants : 20€ - 13€ - 6€
Groupe : 35€ - 26€ - 17€
Info & Résa :
+377 98 06 28 28 – Atrium du Casino de Monte-Carlo
commentaires