Cheval frappé dans les Alpes-Maritimes: la Fondation Brigitte Bardot va déposer plainte, le responsable du centre équestre se défend
La vidéo indigne les réseaux sociaux: le patron du centre équestre de Peillon frappe à coups de bâton une pouliche à la Fête du cheval de Levens. Des plaintes vont être déposées.
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Stéphanie GasigliaPublié le 31/07/2023 à 19:00, mis à jour le 31/07/2023 à 19:22
La vidéo, prise par des témoins, a circulé sur les réseaux et indigné les défenseurs des animaux.
Capture d'écran TikTok
"Heureusement que les gendarmes sont arrivés rapidement, sinon ça se terminait en baston", grogne Odile qui participait à la Fête du cheval à Levens, ce week-end. En fin d’après-midi, samedi, le patron du Centre équestre des Preisses à Peillon veut faire rentrer une pouliche dans un trailer. La propriétaire de la jument lui assène des coups de pied dans la croupe. Lui, la frappe à au moins deux reprises avec un bâton en bois, sur la tête et sur l’encolure. Des coups "violents", selon des témoins. Le tout, filmé à de nombreuses reprises. Et les vidéos sont devenues virales sur les réseaux sociaux suscitant émoi et colère auprès des amis des bêtes.
"On a entendu le bruit des coups de très loin", jure Thomas, un cavalier qui a, ensuite, tenté de s’interposer. "J’ai entendu crier quelqu’un: regarde il a cassé sa pelle sur la tête du cheval... Alors je me suis approchée", témoigne, de son côté, Sandra, présidente de l’association Louspoir, basée à Levens. "Le comité d’organisation est intervenu, très vite, ils ont calmé les choses, mais ils se sont fait insulter. Ils ont même failli se faire taper dessus", enchaîne la jeune femme.
"Pas la première fois"
Antoine Véran, le maire de Levens, ne la contredit pas. "Nous sommes intervenus avec mon fils qui organise l’événement et ce que nous avons vu nous a choqués. Une femme a même été poussée et elle est tombée du camion, elle aurait pu se faire très mal. Il m’a insulté également, je lui ai rappelé que j’étais officier de police judiciaire et que ça pouvait lui coûter cher", souffle le maire. Qui renchérit: "Nous nous sommes ensuite occupés de la jument qui était paniquée, apeurée. Nous avons réussi, sans violence, à la faire entrer dans un autre camion."
Antoine Véran est sur les dents: "Ce n’est pas la première fois que l’on a des problèmes avec lui. C’est un fou, c’est un scandale... On sera derrière les associations, on soutiendra les plaintes qui seront déposées."
Élodie, enquêtrice bénévole pour la Fondation Brigitte Bardot, est sur le coup. Surmotivée après avoir vu la vidéo qui a circulé sur les réseaux et s’être rendue sur place le dimanche. "Je suis en lien avec notre service juridique pour leur communiquer les pièces et les témoignages", dit-elle. "Nous allons déposer plainte directement au procureur pour mauvais traitement commis par un professionnel sur un animal domestique", prévient la Fondation. Idem pour l’association One Voice.
Pas de signalements antérieurs à la Fédé
Laurie, la présidente du refuge Rien que pour eux, est également en train de monter un dossier pour aller porter plainte. " On a déjà recueilli de nombreux témoignages, on en cherche d’autres. Nous voulons monter un vrai dossier afin qu’il ne puisse pas se retrancher derrière un coup de colère unique, ou un coup de fatigue, car nous avons eu des retours: ce n’est pas la première fois", assure la présidente de l’association de protection animale installée à Carros. Une source interne à la Fédération française d’équitation, alertée de "l’incident inacceptable" de ce week-end, indique cependant n’avoir jamais reçu de signalement sur ce centre équestre.
"Des cavaliers disqualifiés"
Cécilia Nanna, propriétaires d’équidés à la retraite ou sauvés de la boucherie, confirme pourtant que ce n’est pas la première fois: "Il y a deux ans, j’étais bénévole et j’organisais les jeux américains à Levens, certains cavaliers de ce centre avaient des comportements violents avec les chevaux, certains avaient même été disqualifiés et le propriétaire des lieux n’en avait rien à faire, il insultait tout le monde."
La jeune femme qui participait à la Fête ce week-end s’interroge: "Ce que je ne comprends pas c’est que les organisateurs l’ont laissé revenir le dimanche après ce qui s’était passé le samedi. Il est arrivé à 8h30 comme si de rien n’était, sans aucune remise en question".
Antoine Véran se défend: "On l’a autorisé à revenir pour les jeunes, on n’a pas souhaité être des censeurs surtout pour ceux qui avaient fait la première partie du concours."
Capture d'écran TikTok.
Le responsable du centre équestre de Peillon se défend
Xavier Millot, responsable du Centre équestre des Preisses à Peillon, n’a pas souhaité répondre à nos questions. Mais il a fait envoyer un "communiqué", via son avocat, avant même la parution de l’article.
Le responsable répond ainsi aux accusations qui sont portées contre lui après la diffusion d’images le voyant frapper une jument à la Fête du cheval à Levens ce week-end: "Au moment de l’embarquement d’une de ses juments par sa cavalière, face à l’attitude véhémente de l’animal (...), il s’est vu dans l’obligation urgente de reprendre la maîtrise de l’animal en utilisant la longe. Beaucoup de curieux se sont mis à l’invectiver et à hurler augmentant la nervosité du cheval (...). Conscient de ce qu’un animal de 500kg, stressé et hors de contrôle, pourrait provoquer comme accidents pour lui-même et surtout pour les autres, il s’empare du premier objet à portée de main, un manche de pelle à crottin. (...) Ne parvenant pas à le maîtriser il se voit forcé de porter deux coups sur l’encolure. Si nous comprenons l’émoi suscité par les images sorties de leur contexte, cela ne doit pas occulter la nécessaire réactivité dans la prise de décision face à l’urgence visant à privilégier la mise en sécurité des personnes et des animaux présents".
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