"Je ne sais pas s’il est mort, je ne sais pas s’il est blessé"... Aux Comores, la peur pour les proches touchés par le cyclone à Mayotte

Depuis que le cyclone Chido a ravagé samedi l'archipel français de Mayotte, Faiza Soulaimana, une infirmière comorienne de 31 ans, attend des nouvelles de sa tante: "depuis le passage du cyclone, personne n’a pu la joindre".

AFP Publié le 17/12/2024 à 16:18, mis à jour le 17/12/2024 à 16:25
reportage
Cette photographie montre les dégâts à Pamandzi, sur le territoire français de Mayotte, dans l'océan Indien, le 17 décembre 2024, après le passage du cyclone Chido. Dimitar DILKOFF / AFP

Quelques dizaines de kilomètres séparent les Comores, archipel pauvre de l'océan Indien épargné par Chido, du territoire français où le cyclone a fait "plusieurs centaines", peut-être des "milliers" de morts, selon les autorités.

Le département le plus pauvre de France, qui attire de nombreux migrants à la recherche d'une vie meilleure, majoritairement des Comoriens, est coupé du monde depuis samedi. Depuis la ville comorienne de Domoni où l'on peut apercevoir Mayotte par beau temps, Faiza Soulaimana, jointe par téléphone par l'AFP, se dit "très inquiète" pour sa tante "parce qu'elle est diabétique et est sous dialyse".

Partie il y a deux ans à Mayotte pour se faire soigner, sa tante a fini par s'y installer avec ses deux enfants, raconte l'infirmière.

"Aucune nouvelle" 

Les migrants représentent près de la moitié des 320.000 habitants de Mayotte, selon les dernières statistiques françaises de 2017. Parmi eux, 95% sont des Comoriens, dont beaucoup vivent dans des bidonvilles.

"Andhum, mon grand frère, habite à Mayotte depuis moins d’un an. Je ne sais pas s’il est mort, je ne sais pas s’il est blessé", se lamente un homme de l'île de la Grande Comore, la plus grande de l'archipel.

"Personne dans mon village n’a pas pu avoir de nouvelles des proches installés à Mayotte depuis le passage du cyclone", poursuit-il, préférant rester anonyme pour ne pas porter préjudice à son frère, migrant sans-papiers.

Une semaine de deuil national aux Comores

Les Comores ont déclaré lundi une semaine de deuil national après le passage du cyclone Chido. Oussein Mahmoud, 48 ans, exprime son inquiétude pour son meilleur ami, Janot, qui a déménagé sur l'île de Petite-Terre à Mayotte.

"Je n’ai pu avoir aucune nouvelle de lui. Ma femme non plus n’a pas de nouvelles de sa famille là-bas", raconte-t-il à l'AFP. Un collectif, "Solidarité Chido", s'est formé pour venir en aide aux sinistrés comoriens à Mayotte, a indiqué Sitti Djaouharia Chihabiddine, une des initiatrices du projet.

Elle non plus n'a aucune nouvelle de certains proches, qu'ils vivent "dans des maisons en dur" comme son frère ou dans "un bidonville" comme une proche à elle. Une source proche des autorités de Mayotte a affirmé à l'AFP samedi qu'entre 100.000 et 200.000 personnes seraient des migrants en situation irrégulière sur l'archipel français.

Peu de migrants se sont rendus dans les refuges avant l'arrivée du cyclone, "sûrement par peur d'être contrôlés", a ajouté cette source. "Tous les bidonvilles sont détruits, ce qui suggère un nombre de victimes considérable".

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