Barack Obama à nouveau ciblé par la Maison Blanche (et Donald Trump), confrontée à une polémique Epstein sans répit

La Maison Blanche a redoublé d'efforts mercredi pour accuser l'ex-président démocrate Barack Obama de "complot" contre Donald Trump après sa victoire à la présidentielle de 2016, au moment où le républicain tente vigoureusement d'éloigner l'attention du public américain de l'affaire Epstein.

AFP Publié le 23/07/2025 à 23:00, mis à jour le 23/07/2025 à 23:02
La directrice du renseignement national, Tulsi Gabbard, au pupitre de la salle de presse de la Maison Blanche, devant la porte-parole de l'exécutif américain, Karoline Leavitt, à Washington, le 23 juillet 2025 AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS

"L'intention exprimée et ce qui a suivi ne peuvent être décrits que comme un coup d'Etat sur plusieurs années et un complot traître contre le peuple américain, notre République, ainsi qu'une tentative de saper l'administration du président Trump", a lancé la directrice du renseignement national, Tulsi Gabbard, lors d'un point presse à la Maison Blanche.

L'ex-élue démocrate, ralliée au président républicain, avait publié vendredi un rapport où Barack Obama était mis en cause, en lien avec les accusations d'ingérence russe dans l'élection de 2016.

Le chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a dénoncé l'attitude des républicains.

"Quand vous n'avez rien à présenter de concret aux Américains, les républicains font porter le chapeau à Barack Obama. C'est ridicule", a-t-il déclaré mercredi devant la presse.

Agacé

Car ces accusations répétées contre l'ancien président démocrate (2009-2017) interviennent au moment où Donald Trump essaie d'éteindre l'incendie autour de l'affaire Epstein, riche financier mort en cellule en 2019 avant son procès pour crimes sexuels.

Le chef de la minorité démocrate à la Chambre américaine des représentants, Hakeem Jeffries (à gauche), aux côtés des élus démocrates Pete Aguilar et Katherine Clark, lors d'un point presse au Capitole de Washington, le 23 juillet 2025 AFP / Jim WATSON.

La colère gronde en effet depuis plusieurs semaines au sein d'une partie de la base "MAGA" du président républicain, qui n'accepte pas les conclusions d'un memorandum publié début juillet par son administration, selon lequel Jeffrey Epstein serait bien mort d'un suicide, et ne tenait pas de liste de clients pour son réseau présumé d'exploitation sexuelle.

Ces partisans de Donald Trump lui reprochent aujourd'hui de revenir sur ses promesses de campagne en faisant preuve d'un manque de transparence.

Le président s'en est ouvertement agacé en qualifiant ces soutiens de "stupides".

Interrogé sur l'affaire, il a aussi assuré mardi qu'il "ne suivait pas cela de très près". Devant des journalistes dans le Bureau ovale, il s'est ensuite lancé dans des diatribes virulentes contre Barack Obama, selon lui un "chef de gang" coupable de "trahison".

Rival de longue date, le premier président noir de l'histoire des Etats-Unis est une cible de choix pour le milliardaire républicain dans sa volonté de voir sa base délaisser la question Epstein.

Donald Trump parle à la presse à la Maison Blanche, à Washington, le 22 juillet 2025 AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS.

Cette stratégie de "détourner l'attention" s'appuie sur le fait que "les partisans MAGA aiment défendre leur président quand ils estiment qu'il est une victime", a analysé auprès de l'AFP Todd Belt, professeur de science politique à l'université George Washington.

La relation entre Donald Trump et Jeffrey Epstein, figures tous deux de la jet-set new-yorkaise dans les années 1990 et 2000, a été éclairée par de nouveaux éléments la semaine dernière avec la publication dans le Wall Street Journal d'un article attribuant au magnat de l'immobilier une lettre salace adressée au second en 2003.

 

Congrès paralysé

 

Attaqué en diffamation par Donald Trump, le quotidien new-yorkais a publié de nouvelles révélations mercredi.

Selon le "WSJ", le président avait été prévenu en mai par sa ministre de la Justice, Pam Bondi, que son nom apparaissait à plusieurs reprises dans les dossiers de l'affaire Epstein, aux côtés de celui d'autres personnalités de premier plan.

Le quotidien précise que "le fait d'être mentionné dans ces documents n'est pas un signe de comportement répréhensible".

"Ce n'est rien d'autre qu'un prolongement des fausses informations inventées par les démocrates et les médias de gauche, exactement comme dans le scandale du Russiagate d'Obama", a réagi le directeur de la communication de la Maison Blanche, Steven Cheung, en référence aux soupçons de collusion entre Moscou et Donald Trump en 2016.

Non loin de la Maison Blanche, la polémique Epstein continue de paralyser également la Chambre américaine des représentants.

Le président républicain de la Chambre américaine des représentants, Mike Johnson, après s'être exprimé devant la presse au Capitole de Washington, le 23 juillet 2025 AFP / Jim WATSON.

L'élu républicain Thomas Massie, qui s'est déjà opposé à l'administration Trump sur plusieurs sujets ces derniers mois, veut forcer un vote sur une résolution qui appelle à la publication des documents judiciaires sur Jeffrey Epstein.

Le président républicain de la chambre basse, Mike Johnson, fait en sorte de bloquer tout vote sur cette résolution, affirmant qu'une publication sans filtre mettrait en danger les victimes des crimes imputés à Jeffrey Epstein.

Avec ce blocage imposé par le "speaker", les travaux des députés, qui partiront en vacances un jour plus tôt, dès mercredi soir, sont au point mort depuis plusieurs jours.

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