C'est l'une des actrices américaines les plus francophiles et francophones, mais Jodie Foster a attendu d'avoir 62 ans pour tourner son premier "grand rôle en français" dans Vie Privée, présenté hors compétition à Cannes.
Elle avait "peur" et cherchait derrière la caméra "quelqu'un qui (la) soutiendrait", a expliqué l'actrice de Taxi Driver et du Silence des agneaux à l'AFP, dans son français parfait, lors d'une rencontre avec la presse ce mercredi 21 mai.
Jodie Foster interprète, dans ce drame psychologique de Rebecca Zlotowski, pur produit du cinéma tricolore, une psychiatre qui perd les pédales en menant une enquête sur l'une de ses patientes, morte subitement.
Celle qui a joué aux côtés de Robert de Niro, Mel Gibson ou Anthony Hopkins donne cette fois la réplique à des stars françaises: Daniel Auteuil, qui joue son ex, Virginie Efira et Mathieu Amalric, dans le rôle de la patiente et de son mari, ou Vincent Lacoste, dans celui de son fils.
L'actrice américaine a appris la langue de Molière, alors qu'elle était adolescente, au lycée français de Los Angeles.
Lors du tournage de Moi, fleur bleue en 1977 (déjà un film français, réalisé par Eric Le Hung), Antenne 2 l'avait interviewée en français alors qu'elle n'avait que 14 ans et demi. Une archive irrésistible.
"Je cherchais un vrai film français"
À Paris ou à Hollywood, "c'est toujours des plateaux de cinéma, c'est toujours des gens, à 3h du matin, qui râlent parce que le café n'est pas chaud, expliquait Jodie Foster ce mercredi... Ça fait partie de la culture du cinéma."
"Mais il y a des choses qui sont différentes", souligne-t-elle. "Vous (les Français), vous avez des équipes très petites. Même quand on fait des films indépendants, ils ne sont pas aussi petits (aux États-Unis) que chez vous. Et le rôle de l'auteur est bien moins affirmé outre-Atlantique, au profit du producteur."
Jodie Foster avait déjà tourné en français en 2004, un rôle secondaire dans Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet. Depuis, elle a reçu des propositions, mais souvent pour des premiers films, propositions qu'elle a déclinées.
"Je cherchais un vrai film français. Je ne voulais pas que ce soit une sorte de coproduction française et américaine, avec un gros budget, qui parle d'espions, avec de belles robes et tout... Ça ne m'intéresse pas! Je voulais que ce soit un vrai film d'auteur, avec un vrai metteur en scène", développe-t-elle.
Américaine amoureuse de la France, l'actrice a contourné les questions politiques qui se sont imposées à Cannes depuis le discours anti-Trump de Robert de Niro à l'ouverture du festival.
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