Bayrou appelle à ne pas se taire face à l'histoire "terrible de l'esclavage"
Le Premier ministre François Bayrou a appelé, samedi à Brest, à ne pas se taire face à "l'histoire terrible et monstrueuse de l'esclavage", à l'occasion de la journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions.
AFPPublié le 10/05/2025 à 19:09, mis à jour le 10/05/2025 à 19:09
Le Premier ministre François Bayrou, à côté de la sculpture "Mémoires", prononce un discours lors des commémorations de la Journée nationale des mémoires de l'esclavage et de ses abolitions, le 10 mai 2025 à BrestAFP / Fred TANNEAU
"Nous ne devons pas nous taire. Cette histoire de l'esclavage doit être connue (...) Nous devons savoir, et pour savoir nous devons nommer, chiffrer, analyser cette réalité", a déclaré M. Bayrou, s'exprimant face à la rade de Brest, près d'une sculpture monumentale en acier baptisée "Mémoires".
Le Premier ministre a décrit "une histoire terrible et monstrueuse par ses dimensions comme par son objet: environ 4 millions de femmes, d'hommes et d'enfants ont connu l'esclavage de 1625 à 1848 dans les colonies françaises."
"Un label va être prochainement créé afin de rassembler tous ces lieux de mémoire de l'esclavage, lieu de l'esclavage en tant que tel, principalement dans les outre-mer et les lieux évoquant les combats pour l'abolition partout sur le territoire", a-t-il annoncé.
Évoquant la "double dette" imposée par la France à Haïti pour indemniser les anciens propriétaires de terres et d'esclaves, M. Bayrou a adressé un "message de solidarité" "à ce peuple martyr et fraternel" et appelé à "un rapport lucide" avec le passé "fondé sur la vérité".
Le Premier ministre Bayrou (g) et l'ancien Premier ministre et président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, Jean-Marc Ayrault (d), assistent aux commémorations de la Journée nationale des mémoires de l'esclavage et de ses abolitions, le 10 mai 2025 à BrestAFP / Fred TANNEAU.
Emmanuel Macron a annoncé en avril la création d'une commission franco-haïtienne d'historiens pour étudier "l'impact" sur Haïti de la "très lourde indemnité financière" imposée par la France à son ex-colonie en échange de l'octroi de son indépendance.
L'ancien Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, a dit souhaiter que ce "travail permette à notre pays d'engager en direction du peuple haïtien la démarche réparatrice à laquelle l'histoire nous oblige et l'urgence nous appelle."
"Cette histoire est gravée dans la mémoire du peuple haïtien quand, encore aujourd'hui, elle reste absente de la mémoire nationale française", a souligné M. Ayrault.
"Nous ne cherchons pas de repentance. Nous voulons que les jeunes générations regardent l'histoire, notre histoire, en face", a déclaré pour sa part Max Relouzat, fondateur de l'association Mémoires des Esclavages et créateur de l'oeuvre "Mémoires".
Haute de 10 mètres, l'oeuvre en acier a été inaugurée le 10 mai 2015. Le 10 mai est la date anniversaire de l'adoption à l'unanimité par le Sénat, en dernière lecture, de la loi Taubira de 2001 reconnaissant la traite et l'esclavage comme un crime contre l'humanité.
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