Ce colloque, animé par Denis Carreaux, directeur des rédactions du Groupe Nice-Matin, a permis aux acteurs du territoire d’échanger autour de trois tables rondes: comment la mobilité électrique se développe-t-elle? Comment décarboner les déplacements longue distance par le covoiturage ou une plus grande intermodalité dans nos trajets? Et enfin, quelles solutions existent déjà pour réduire les émissions de CO2 liées au transport de marchandises? Des débats enrichissants et des solutions concrètes car, la route représentant 80% des trajets quotidiens des Français, sa décarbonation apparaît comme un enjeu essentiel et collectif.
Il y a moins de cinq ans, la mobilité électrique était principalement cantonnée aux centres urbains. Mais depuis deux ans, la longue distance est possible et elle connaît une croissance significative. Face à l’urgence de réduire nos émissions quotidiennes de CO2, l’électromobilité s’impose comme la première solution concrète. Les ventes de véhicules électriques sont en plein essor, marquant ainsi un premier cap franchi vers 2035, date à laquelle l’Union Européenne prévoit l’arrêt de la vente des véhicules thermiques. Comment organiser cette transition majeure dans notre société?
Le transport représente 30% des émissions de gaz à effet de serre. Or, “78% de ces émissions viennent des voitures pour les déplacements du quotidien”, expose Stéphane Lhermitte, directeur régional adjoint de l’Insee PACA. Dans la région Sud, près d’1,8 million de personnes se déplacent pour aller travailler. “Cette part de déplacements est plus importante que dans le reste de la France, car l’urbanisation très élevée entraîne d’importants flux de circulation.” Et ces trajets courts sont généralement la porte d’entrée dans l’électro-mobilité.
250 bornes sur le réseau VINCI Autoroutes en Région Sud
“On a deux réalités: il y a beaucoup de déplacements courts notamment dans les zones urbaines, il faut donc un aménagement du territoire optimal, explique Blaise Rapior, directeur général réseau Escota de VINCI Autoroutes. Mais il faut aussi traiter la longue distance – alors qu’on s’est longtemps focalisé sur la courte distance ces dernières années.” Son constat est à la fois sans appel et rassurant: “Aujourd’hui, ce n’est plus une aventure de pionnier de faire de la longue distance en électrique!” La France est actuellement au deuxième rang des pays les mieux équipés d’Europe, derrière les Pays-Bas et devant l’Allemagne, avec 150 000 bornes. À l’échelle de la région, “les vingt-trois aires de services du réseau Escota comptent 250 bornes de recharges ultra-rapides (permettant de se recharger en 20 minutes en moyenne, et de rouler sur 400km pendant 3 heures), cela représente une dizaine de bornes par aire contre huit au niveau national”, précise Blaise Rapior. Autre conséquence: cela “force” le conducteur à effectuer une pause réglementaire car actuellement 1 Français sur 3 ne s’arrête pas sur un trajet longue distance. Cela signifie donc une augmentation du trafic de 50% à venir sur les aires. “Cela fait du monde à occuper pendant au moins vingt minutes, sourit Blaise Rapior. Nous repensons ainsi ces espaces comme des aires de vie avec davantage d’activités et de services.”
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