Fasciné par la violence et la mort, déjà exclu deux fois temporairement... ce que l'on sait sur Q., l'adolescent de 14 ans qui a poignardé à mort une surveillante en Haute-Marne

Le procureur de la République de Chaumont Denis Devallois a évoqué le profil de Q. ce mercredi soir lors d'une conférence de presse. 

"Aucun signe évoquant un trouble mental"

Selon Denis Devallois, le suspect ne présente "aucun signe évoquant un possible trouble mental". Il rappelle qu'il a confié aux enquêteurs "avoir eu l'intention de tuer" et n'a manifesté ni regrets ni compassion pour la victime. 

L'adolescent "ne supportait plus le comportement des surveillantes qui auraient eu, d'après lui, une attitude différente selon les élèves", détaille Le Parisien.

Selon le procureur, le suspect "établit peut-être un lien" avec "le fait d'avoir été sermonné par une surveillante le 6 juin parce qu'il embrassait sa petite amie dans le collège" même s'il précise que ce n'est pas celle qui a été sa victime ce mardi 10 juin. 

C'est après ces "sermons" qu'il aurait "ressassé" avant de passer à l'acte. 

"Fasciné par la violence et la mort"

Si le président Emmanuel Macron a estimé mercredi que l'accès des plus jeunes aux réseaux sociaux est porteur d'"épidémies de violences" qu'il faut "absolument réguler", promettant leur interdiction prochaine aux moins de 15 ans, le procureur, lui, a expliqué que le mis en cause "utilise peu les réseaux sociaux".

Q. a avoué avoir une "fascination pour la violence et la mort" et une inclinaison pour les jeux vidéo violents mais sans être "addict". 

L'adolescent avait été exclu temporairement et à deux reprises en novembre et en décembre, pour un coup de poing et pour avoir frappé un élève de 6e. 

Le procureur a évoqué un suspect "en perte de repères quant à la valeur de la vie humaine".

Une peine de réclusion criminelle en raison de sa minorité

Une minute de silence en mémoire de Mélanie, la surveillante de 31 ans poignardée, a été observée ce mercredi midi dans tous les établissements scolaires du pays, à la demande de la ministre de l'Education nationale Elisabeth Borne.

Les proches de la victime ont annoncé une marche blanche au départ du collège de Nogent, vendredi à 18H00. Une cagnotte lancée pour aider le conjoint et l'enfant de Mélanie avait récolté ce jeudi matin plus de 10.000 euros.

Sur la grille du collège de Nogent, des familles, passants ou proches, ont déposé des roses blanches, des bouquets, et parfois un message de soutien. Une cellule psychologique y est activée au moins jusqu'à la fin de la semaine, a indiqué le rectorat.

En raison de sa minorité, le suspect encourt une peine de 20 ans de réclusion criminelle au lieu d'une peine de prison à perpétuité.