"Il fallait y croire": Lisa Pou, la nageuse monégasque, revient sur sa médaille mondiale obtenue en natation en eau libre

lisa pou semble avoir trouvé l’équilibre. La semaine dernière, la Monégasque a réussi à tout aligner pour s’offrir une médaille de bronze dans les derniers mètres de son 10km des championnats du monde en eau libre. La première médaille de l’histoire de la Principauté dans des mondiaux de natation. Pas rien, surtout quand on sait que la nageuse de 26 ans a enchaîné avec une 6e place sur 5km et une 7e place sur le 3km sprint les jours suivants. Bref, une compétition aboutie qui soulage une athlète libérée. Et transparente.

Comment jugez-vous ces mondiaux avec quelques jours de recul?

Je suis très heureuse d'avoir obtenu cette médaille. Mine de rien, c'est passé à une allure folle! Ce sont des moments intenses. Il fallait y croire et j'y ai cru. Je pense que c'est la première fois que j'avais vraiment l'envie d'atteindre un podium. Peut-être que c'est aussi la première fois que j'ai cru que c'était possible. Je ne m'y attendais pas.

Pourquoi?

Une eau aussi chaude, à 30 degrés, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé. Moi je suis plutôt une nageuse d'eau froide. 19 degrés, ça, c'est ma tasse de thé! Au-delà de 23 ça commence à être chaud, donc 30 degrés c'est difficile. Ce n'est pas agréable, je ne referai pas des championnats dans des conditions pareilles. Enfin, s'il y a une médaille à la clé je ne dis pas non, c'est sûr (sourire).

Il s’agit de la première médaille de l’histoire de la Principauté dans des mondiaux. Vous le saviez ?

J’en suis très heureuse! Je ne savais pas que j'allais le faire donc je ne m'étais jamais demandé s'il y avait déjà eu une médaille dans le milieu aquatique pour Monaco. Ça a été une surprise mais je suis bien contente de ça. J'espère refaire de beaux résultats. D’ailleurs, ça peut être aussi un Top 5 ou un Top 10. Il n'y a pas que les médailles qui représentent quelque chose!

C’est un aboutissement?

Ça fait des années qu'on se prépare pour ce genre de compétitions. J'y suis parvenue mais je n'étais pas seule. C'est grâce à Michel (Pou, son papa et entraîneur) que je suis là. Les athlètes n'atteignent pas le haut niveau seuls, leur coach sont là pour les aiguiller et Michel a su le faire. Mes proches aussi. Mais ça n'a pas été une tâche évidente parce qu'il a bien fallu jauger les choses. Cette année a été compliquée pour moi, mon corps a eu du mal de janvier à mars. Je ne pouvais rien en faire, aucune possibilité de fournir des efforts. Il ne me le permettait pas. Donc on a fait en sorte de trouver les bonnes personnes pour trouver les problèmes. Si on m'avait dit en janvier que je me retrouverais aux championnats avec des résultats pareils, je ne l'aurais pas cru.

Ces mondiaux tombaient moins d’un an après des Jeux qui ne vous avaient pas comblés (18e)…

Les Jeux, ça a été une défaite pour moi. Enfin, peut-être pas au final parce que je sais me servir des moments difficiles pour devenir plus forte. Je pense que j'ai bien réussi à le faire sur ce coup-là. Après Paris j’étais au plus bas, donc cette médaille a une saveur particulière. Des gens vont me dire: "Mais tu as fait les Jeux!". Oui, j’ai fait les Jeux et j’en suis très fière, mais je ne travaillais pas pour terminer 18e. Je travaillais pour faire un Top 10 voire mieux. J'ai tout donné et me retrouver à cette place n'était pas acceptable. Malheureusement ça arrive…

Quel sentiment domine désormais?

Du soulagement parce que le travail est enfin récompensé. Ça fait des années que je m'investis au maximum à chaque entraînement. Depuis toute petite j'ai une rigueur folle, sans même avoir d'objectif précis en tête sur le long terme. Les Jeux, ça ne faisait pas partie de mes rêves. Les championnats du monde non plus. À la base, ce n'était pas atteignable pour moi.

Votre plus grande performance?

Oui! C’est ma première médaille individuelle dans un championnat international et c’est un tournant dans mon évolution personnelle. C’est la preuve que je peux faire de belles choses et que je dois me faire confiance.