Franck Dubosc surprend avec ""Un ours dans le Jura", un thriller à l’humour noir avec Laure Calamy
Avec son film « Un ours dans le Jura », l’acteur, également réalisateur du film, nous livre une partition surprenante et très habile. Une vraie belle surprise.
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La rédactionPublié le 01/01/2025 à 12:00, mis à jour le 01/01/2025 à 12:00
(Photo Julien Panié)
Les Français sont ainsi, quand on range quelqu’un dans une case, il est souvent difficile de l’en sortir. Pour d’aucuns, Franck Dubosc est cet acteur de comédie populaire comme "Camping", capable d’incarner le vieux séducteur un peu beauf à la perfection. Ce qui n’est pas totalement faux quand on se penche sur sa filmographie. Et pourtant, quelle belle et agréable surprise de le voir débouler dans les salles en ce premier jour de l’année avec son troisième film en tant que réalisateur, "Un ours dans le Jura", dans lequel il donne la réplique à Laure Calamy, Benoît Poelvoorde, Emmanuelle Devos et Kim Higelin. On ne savait pas trop à quoi s’attendre et, force est de constater, que Dubosc a brillamment réussi son coup. Son film est surprenant, intelligent, drôle, sombre, avec des références pointues.
L’histoire d’un couple, vendeurs de sapins, qui découvre dans une voiture accidentée avec laquelle ils sont rentrés en collision, deux morts et deux millions d’euros. Le couple décide de garder l’argent, de cacher les cadavres et de payer son fioul tout en devant dribbler l’enquête de gendarmerie... "J’ai failli appeler le film ‘‘L’Argent ne fait pas le bonheur, mon cul’’, sourit Franck Dubosc lorsque nous l’avions rencontré en marge du festival Cineroman de Nice, en octobre, où il était venu présenter son film. Je voulais voir ce que l’on pouvait faire avec une telle somme. C’est aussi l’histoire d’un couple qui se retrouve grâce à l’argent. Tout le monde a un prix, et chacun est un petit peu pourri dans ce village du Jura et tout le monde veut croquer sur le magot."
Dans cette comédie noire, qui nous fait rapidement penser au génial "Fargo" des frères Coen sorti en 1996, on est happé par le style, le ton, l’humour, le casting, les détails, la bande sonore. On va le dire, Franck Dubosc nous a agréablement surpris avec ce film. Une réalisation dont on ne soupçonnait pas qu’elle puisse appartenir au registre de Dubosc, compte tenu de ce à quoi il nous avait habitués. Dubosc est sorti de sa zone de confort, et nous avec.
Une forme d’émancipation
"J’aime le cinéma, je ne suis pas forcément cinéphile, mais je ne suis pas client du cinéma que je fais en tant qu’acteur, par exemple. Aller dans le cinéma de genre en tant que réalisateur, ça me tente, en revanche. Il y a une forme d’émancipation en vieillissant. Cela ne veut pas dire que je m’écarte de la comédie."
Cette histoire, qui dépeint la vie difficile de Monsieur et Madame Tout-le-monde, fait donc faire un pas de côté à son auteur. Un acteur, réalisateur, qui sait où il veut aller et avec qui. Diriger Benoît Poelvoorde, par exemple, n’est pas une chose aisée. "C’est une tornade, il était très sain sur le film, en forme, avec beaucoup d’envie. Il fait rire tout le monde, donc c’est fatigant. Mais quand on dit action, là, ce n’est plus fatigant, c’est une vraie machine. Il fallait que je sois très concentré sur mes acteurs et Benoît aime assez ça. Il était comme un enfant, il avait très envie de bien faire."
Une réalisation précise, truffée de subtilités
Franck Dubosc a franchi un palier avec un tel film. Une réalisation précise, truffée de subtilités, de détails, de clins d’œil. Peut-être que le film ne trouvera pas un écho populaire, comme avec son premier film, "Tout le monde debout", qui a rassemblé plus de 2,5 millions de personnes en salles, mais il marquera un tournant dans la carrière du réalisateur. "C’est un film de genre, je ne vais pas toucher la France entière, j’ai juste envie d’être aimé par ceux qui aiment ce cinéma-là. J’ai envie de convaincre ceux qui n’y croyaient pas, aussi. Le résultat me plaît en tout cas, j’assume et je plaide coupable et cela m’enlève beaucoup de stress. Je ne prends jamais mal quand on me dit que ce projet surprend les gens. J’ai toute une carrière qui amène le public à me cataloguer dans un registre comique même si ce film reste une comédie, il y a des moments où on rit vraiment. C’est vrai que le début, très sérieux, sème le doute. Quand le film va avoir son début de notoriété, les gens vont savoir qu’ils ont le droit de rire plus vite que prévu."
Et comme Franck Dubosc aime bien faire attention aux détails, son film sortira en salles ce 1er janvier. Un clin d’œil à son histoire jurassienne où la scène finale se déroule... un 31 décembre.
Notre critique
L’histoire
Michel et Cathy, un couple usé par le temps et les difficultés financières, ne se parlent plus vraiment. Jusqu’au jour où Michel, pour éviter un ours sur la route, heurte une voiture et tue les deux occupants. Deux morts et deux millions en billets usagés dans le coffre, forcément, ça donne envie de se reparler. Et surtout de se taire.
Notre avis
N’y allons pas par quatre chemins. On s’est pointé dans la salle obscure avec une forme d’appréhension. Nous ne sommes pas forcément extrêmement friands des réalisations de Franck Dubosc et on ne savait pas à quoi s’attendre. Et, très vite, « Un ours dans le Jura » surprend. Franck Dubosc a changé. Il a mûri. Ou alors il s’est fait plaisir avec un film peut-être plus personnel dans sa mise en scène. Un mélange de « Fargo », de « Polar Park », avec une ambiance froide, cynique, glaçante et cet humour noir omniprésent, bien porté par une bande d’acteurs au diapason.
Dubosc est parfait mais que dire de Laure Calamy, Benoît Poelvoorde, Joséphine de Meaux ou Emmanuelle Devos. C’est fin, bien écrit, avec des messages subliminaux bien amenés, notamment sur la crise migratoire qui touche l’Europe. Au fond, Dubosc réussit un tour de force, une prouesse, avec un film intelligent, extrêmement bien filmé, avec des détails subtils permanents.
On a été conquis du début à la fin, de la bande-son aux arrière-plans en passant par cette absence de filtre. Difficile de dire si Dubosc a trouvé sa voie car le film devra trouver son public mais quel plaisir de découvrir que l’homme qui se présentait en slip dans un film autour du camping est capable de nous livrer une telle partition. Sans aucune fausse note. Foncez-y, c’est brillant à souhait.
> De Franck Dubosc (France). Avec Franck Dubosc, Laure Calamy, Benoît Poelvoorde, Joséphine de Meaux, Kim Higelin, Emmanuelle Devos... Comédie. 1 h 52.
"UN OURS DANS LE JURA"
"Fargo" à la ferme
L’histoire
Michel et Cathy, un couple usé par le temps et les difficultés financières, ne se parlent plus vraiment. Jusqu’au jour où Michel, pour éviter un ours sur la route, heurte une voiture et tue les deux occupants. Deux morts et deux millions en billets usagés dans le coffre, forcément, ça donne envie de se reparler. Et surtout de se taire.
Notre avis
N’y allons pas par quatre chemins. On s’est pointé dans la salle obscure avec une forme d’appréhension. Nous ne sommes pas forcément extrêmement friands des réalisations de Franck Dubosc et on ne savait pas à quoi s’attendre. Et, très vite, "Un ours dans le Jura" surprend. Franck Dubosc a changé. Il a mûri. Ou alors il s’est fait plaisir avec un film peut-être plus personnel dans sa mise en scène. Un mélange de "Fargo", de "Polar Park", avec une ambiance froide, cynique, glaçante et cet humour noir omniprésent, bien porté par une bande d’acteurs au diapason.
Dubosc est parfait mais que dire de Laure Calamy, Benoît Poelvoorde, Joséphine de Meaux ou Emmanuelle Devos. C’est fin, bien écrit, avec des messages subliminaux bien amenés, notamment sur la crise migratoire qui touche l’Europe. Au fond, Dubosc réussit un tour de force, une prouesse, avec un film intelligent, extrêmement bien filmé, avec des détails subtils permanents.
On a été conquis du début à la fin, de la bande-son aux arrière-plans en passant par cette absence de filtre. Difficile de dire si Dubosc a trouvé sa voie car le film devra trouver son public mais quel plaisir de découvrir que l’homme qui se présentait en slip dans un film autour du camping est capable de nous livrer une telle partition. Sans aucune fausse note. Foncez-y, c’est brillant à souhait.
> De Franck Dubosc (France). Avec Franck Dubosc, Laure Calamy, Benoît Poelvoorde, Joséphine de Meaux, Kim Higelin, Emmanuelle Devos... Comédie. 1h52. Notre avis:
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