1.700 morts, la Croix-Rouge lance un appel aux dons, l'aide internationale s'organise... le point sur le séisme qui a endeuillé la Birmanie et la Thaïlande
Malgré l'arrivée progressive de l'aide internationale, les experts craignent que le bilan humain soit encore revu à la hausse en Birmanie, où une grande partie de la population vit le long de la faille de Sagaing, point de rencontre des plaques indienne et eurasienne.
La rédaction (avec AFP)Publié le 30/03/2025 à 11:50, mis à jour le 30/03/2025 à 12:22
Malgré l'arrivée progressive de l'aide internationale, les experts craignent que le bilan humain soit encore revu à la hausse en Birmanie, où une grande partie de la population vit le long de la faille de Sagaing, point de rencontre des plaques indienne et eurasienne.
D'autant que le conflit civil, qui dure depuis le coup d'État de 2021, a décimé le système de santé, exposant le pays à une crise d'ampleur.
La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a lancé dimanche un appel pour récolter en urgence plus de 100 millions de dollars pour venir en aide aux victimes.
"Pour renforcer notre soutien, la FICR lance un appel en urgence pour récolter 100 millions de francs suisses (115 millions de dollars) afin de venir en aide à 100.000 personnes (20.000 foyers)", a expliqué le plus grand réseau humanitaire au monde.
Survenu vendredi en milieu de journée (heure locale), le tremblement de terre de magnitude 7,7, peu profond - ce qui a augmenté son impact - a été suivi quelques minutes après par une secousse de magnitude 6,7.
Depuis, des répliques restent perceptibles, ressenties encore dimanche matin, aggravant la détresse des habitants.
Ye Aung retrouve son épouse Phyu Lay Khaing sortie des décombres de leur immeuble effondré après le séisme, à Mandalay en Birmanie le 29 mars 2025Photo AFP.
Le tremblement de terre, le plus puissant qu'ait connu la Birmanie en plusieurs décennies, a été ressenti jusqu'à Bangkok, la capitale thaïlandaise, où une tour de 30 étages en chantier s'est effondrée comme un château de cartes. Les autorités locales ont annoncé onze morts, mais environ 80 ouvriers resteraient coincés dans les décombres, et les chances de les sortir vivants s'amenuisent heure après heure.
La junte birmane a indiqué dimanche que le séisme avait environ 1.700 morts, 3.400 blessés et 300 disparus dans le pays. Mais l'ampleur de la catastrophe reste toujours difficile à évaluer avec précision, dans ce pays isolé et fracturé, où les généraux combattent des dizaines de groupes armés dans plusieurs régions.
Il existe une probabilité de 35% que le bilan des victimes se situe dans une fourchette de 10.000 à 100.000 personnes, selon le modèle de prévision de l'Institut géologique américain (USGS).
A Mandalay, la deuxième ville de Birmanie, proche de l'épicentre, le séisme a provoqué l'effondrement d'immeubles d'habitation et de ponts, ou crevassé les routes.
Cessez-le-feu partiel
Une réplique a frappé l'ancienne capitale royale vers 07H30 (01H00 GMT), poussant des occupants de la réception d'un hôtel à se précipiter vers la sortie, ont constaté des journalistes de l'AFP. Une autre secousse, d'amplitude 5.1 selon l'USGS, s'est répétée vers 14H00 (07H30 GMT), créant une vague de panique similaire.
Ailleurs dans la ville, les secours s'organisent pour aider les victimes et rechercher des survivants.
Sur un site d'examen pour moines bouddhistes, des équipes birmanes et chinoises se coordonnent pour trouver des signes de vie dans les gravats. Au moins 180 moines étaient en train de passer un test quand le séisme a frappé, provoquant l'effondrement de toute une partie du bâtiment.
L'opération a permis de retrouver 21 personnes vivantes, et 13 mortes, selon un responsable.
San Nwe Aye, la sœur d'un moine de 48 ans disparu, attend désespérément des nouvelles. "Je veux entendre le son de sa voix en train de réciter une prière", explique-t-elle. "Je suis heureuse à chaque fois que je le vois."
Les agences internationales ont prévenu que la Birmanie n'avait pas les moyens d'affronter une catastrophe de cette taille.
Avant le séisme, les Nations unies estimaient que quinze millions de Birmans, soit environ un tiers de la population, seraient concernés par le risque de famine en 2025.
Une "grave pénurie" de fournitures médicales affaiblit l'assistance déployée sur place, a prévenu samedi l'ONU, soulignant que les secouristes manquaient notamment de "kits de traumatologie", de poches de sang, de produits anesthésiques et de certains médicaments essentiels.
Les opérations de secours sont en outre compliquées par les dégâts subis par les hôpitaux et autres infrastructures sanitaires, ainsi que par les routes et les réseaux de communication.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué qu'elle avait envoyé en urgence près de 3 tonnes de fournitures médicales vers les hôpitaux de Mandalay et de Naypyidaw où sont pris en charge des milliers de blessés.
Des pays de la région ont répondu à l'appel au secours lancé par le chef de la junte Min Aung Hlaing - une démarche rare pour le pouvoir militaire qui, par le passé, s'était montré réticent à réclamer un tel soutien cas de catastrophe naturelle.
Aide internationale
La Chine a déclaré avoir envoyé 82 sauveteurs et s'est engagée à fournir 13,8 millions de dollars d'aide humanitaire d'urgence. Un avion chargé de kits d'hygiène, de couvertures, de nourriture et d'autres produits de première nécessité a atterri samedi à Rangoun, en provenance d'Inde. La Corée du Sud, les États-Unis et l'Union européenne, notamment, ont aussi annoncé une aide.
Du côté des adversaires du pouvoir, des combattants anti-junte ont déclaré samedi un cessez-le-feu partiel de deux semaines à partir de dimanche, a annoncé le Gouvernement d'unité nationale (NUG), un organe d'opposition fondé par d'anciens députés du parti pro-démocratie d'Aung San Suu Kyi, pour beaucoup en exil.
A près de 1.000 kilomètres de Mandalay, à Bangkok, des secours espèrent toujours extraire vivant des ouvriers du site de la tour de 30 étages en construction qui s'est effondrée sous l'effet du séisme.
L'opération a mobilisé de grosses pelleteuses mécaniques, des chiens renifleurs et des drones à imagerie thermique pour repérer des signes de vie.
La secousse, extrêmement rare à Bangkok, a également provoqué des fissures et fragilisé la structure de nombreux bâtiments. Les autorités locales ont annoncé le déploiement de spécialistes pour réparer 165 immeubles dimanche.
Au moins 17 personnes ont été tuées dans la capitale thaïlandaise, ont annoncé dimanche les autorités municipales, tandis que 83 sont toujours portées disparues.
La plupart des morts sont des ouvriers tués dans l'effondrement de l'immeuble de construction dans le quartier de Chatuchak, proche d'un marché prisé des touristes.
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