Ukraine: la pression russe s'intensifie dans la région de Soumy, où Kiev craint un assaut

La Russie a revendiqué samedi la prise d'un nouveau village dans la région ukrainienne de Soumy, où Kiev craint un assaut d'ampleur et vient d'ordonner de nouvelles évacuations.

AFP Publié le 31/05/2025 à 16:20, mis à jour le 31/05/2025 à 16:20
Photo diffusée par le Service d'urgence de l'État ukrainien, le 6 mai 2025, d'un pompier luttant contre un incendie dans un bâtiment après une attaque aérienne à Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine Service d'urgence de l'État ukrainien/AFP/Archives / Handout

Malgré l'intensification des contacts diplomatiques pour trouver une issue à l'invasion russe de 2022, les combats restent féroces en Ukraine.

Le ministère russe de la Défense a annoncé dans un communiqué avoir pris le village de Vodolagy, dans la région frontalière de Soumy (nord-est), après avoir revendiqué la prise d'autres localités de la zone ces dernières semaines.

Il a aussi affirmé s'être emparé d'un village de la région de Donetsk (est), Novopil.

L'essentiel des combats se concentre dans l'est de l'Ukraine, mais Kiev craint une nouvelle offensive russe plus au nord, dans la région de Soumy.

Le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky, a affirmé samedi que la Russie concentrait ses assauts dans plusieurs zones de la région de Donetsk, notamment Pokrovsk et Toretsk, mais aussi sur des "parties de la région de Soumy".

Il a aussi noté que les forces russes intensifiaient leurs assauts bien plus au sud, dans la région de Zaporijjia, où l'Ukraine craint également une offensive.

Toute attaque à grande échelle représenterait un défi important pour l'armée ukrainienne, moins bien dotée et déjà en position difficile.

Plus tôt cette semaine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que Moscou massait plus de 50.000 soldats en vue d'une possible offensive dans la région de Soumy.

Moscou pourrait vouloir créer une zone tampon pour empêcher des incursions ukrainiennes sur son territoire, comme l'été dernier dans la région de Koursk qui fait face à celle de Soumy.

L'administration régionale a annoncé samedi l'évacuation obligatoire de onze villages proches de la frontière.

Elle n'a pas cité la crainte d'un assaut, mais a justifié cette décision par "la menace constante qui pèse sur la vie des civils en raison des bombardements".

Au total, 213 localités de la région sont déjà placées sous ordre d'évacuation, selon les autorités régionales.

L'évacuation obligatoire d'un village est généralement décidée quand les combats s'intensifient, mais ne signifie pas forcément que l'armée russe s'apprête à s'en emparer.

Rendez-vous lundi?

Le porte-parole du service d'Etat des garde-frontières, Andriï Demtchenko, a néanmoins affirmé jeudi à la télévision ukrainienne que la Russie avait massé assez de forces près de Soumy pour "tenter une attaque".

Le président russe Vladimir Poutine au Kremlin, le 29 mai 2025 à Moscou POOL/AFP / Alexander KAZAKOV.

Selon lui, ce "renforcement" a commencé quand les forces de Moscou luttaient contre les soldats ukrainiens dans la région russe de Koursk.

L'armée ukrainienne y avait lancé une offensive surprise en août, mais elle a perdu depuis la quasi-totalité du territoire qu'elle contrôlait.

La Russie a lancé en février 2022 ses troupes à l'assaut de l'Ukraine, pays dont elle occupe actuellement environ 20% du territoire. Ce conflit a fait au moins des dizaines de milliers de morts civils et militaires dans les deux camps.

Les efforts diplomatiques pour y mettre fin s'intensifient ces dernières semaines, mais chaque camp accuse l'autre de ne pas vouloir la paix.

Après que le président américain Donald Trump a estimé que son homologue russe "jouait avec le feu", Moscou a proposé à Kiev de se retrouver pour de nouveaux pourparlers directs lundi à Istanbul, où s'était tenu un premier rendez-vous infructueux le 16 mai.

L'Ukraine, qui accuse la Russie de ne chercher qu'à gagner du temps, n'a pas encore dit si elle acceptait. Elle demande notamment à recevoir à l'avance le "mémorandum" exposant les conditions de Moscou pour une paix durable, ce que le Kremlin a refusé.

M. Zelensky a encore renforcé le doute vendredi sur la venue d'une délégation ukrainienne, en évoquant une réunion "potentielle".

Il a accusé la Russie de faire tout pour que celle-ci "n'apporte aucun résultat".

Photo fournie par le service de presse du service d'urgence de l'État ukrainien, le 30 mai 2025, de pompiers éteignant un incendie après une frappe de drone russe dans la région d'Odessa Service de presse du service d'urgence de l'État ukrainien/AFP / Handout.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dans un appel avec M. Zelensky vendredi soir, a plaidé pour la participation des deux pays lundi avec des "délégations fortes", selon l'agence étatique turque Anadolu.

La composition de la délégation russe lors du premier cycle de discussion, menée par un conseiller de second plan connu pour ses positions nationalistes, avait été interprétée par Kiev comme un signe du manque de sérieux de la démarche russe.

Moscou prévoit d'envoyer la même équipe lundi.

Kiev exhorte la Russie à accepter un cessez-le-feu immédiat proposé par Washington et soutenu par les Européens, mais le Kremlin s'y refuse.

Les frappes se poursuivent par ailleurs dans le pays, faisant selon différentes autorités locales ukrainiennes au moins 6 morts et 25 blessés dans plusieurs régions.

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