"Une décision irresponsable qui bafoue la volonté du peuple": Christian Estrosi dénonce la censure du Conseil constitutionnel sur la rétention des étrangers

Ce jeudi 7 août 2025, le Conseil constitutionnel a annulé la mesure clé du ministère de l’Intérieur visant à prolonger la rétention des étrangers jugés dangereux jusqu’à 210 jours, suscitant une vive polémique. Christian Estrosi, maire de Nice, dénonce une décision "irresponsable".

Sylvain Mustapic Publié le 08/08/2025 à 12:45, mis à jour le 08/08/2025 à 12:49
Christian Estrosi dénonce la censure du Conseil constitutionnel sur l’allongement de la rétention des étrangers dangereux, qu’il qualifie de "décision irresponsable bafouant la volonté du peuple". Photo J.-F.Ottonello

Le Conseil constitutionnel a annulé la mesure phare du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau visant à allonger la durée de rétention en centre de rétention administrative (CRA) des étrangers jugés dangereux.

Dans sa décision rendue jeudi 7 août, il a jugé que prolonger la rétention jusqu’à 210 jours, soit sept mois, pour des étrangers en instance d’expulsion condamnés pour des faits graves, n’était pas proportionné à l’objectif de lutte contre l’immigration irrégulière.

Une décision vivement critiquée par Christian Estrosi

Sur X (ex-Twitter), Christian Estrosi, maire de Nice et vice-président du parti Horizons, a vivement critiqué cette décision. "Beaucoup de colère ce soir devant cette décision irresponsable du Conseil constitutionnel. Une fois encore, la volonté du peuple français est bafouée et ignorée", écrit-il.

Il ajoute : "À force d’interdire toute réponse à l’immigration, on fabrique l’État impuissant et on nourrit la colère des Français. Et c’est extrêmement dangereux". Pour lui, "la France doit retrouver sa pleine souveraineté en matière migratoire. Il est grand temps".

Un projet porté par Bruno Retailleau depuis septembre 2024

Ce projet de loi, porté par Bruno Retailleau depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur, visait notamment à étendre à certains criminels la durée exceptionnelle de rétention aujourd’hui réservée aux terroristes, passant de 90 à 210 jours.

Cette mesure avait été défendue dans la foulée du meurtre à Paris d’une étudiante, Philippine, tuée par un individu sous obligation de quitter le territoire.

Le Conseil a rappelé le principe fondamental de la liberté individuelle, estimant que la mesure s’appliquait aussi à des infractions "qui ne sont pas d’une particulière gravité" et sans preuve que ces étrangers représentent encore un danger réel après avoir purgé leur peine.

Réactions contrastées au niveau national

La décision divise: des associations de défense des droits des migrants saluent un frein à une dérive sécuritaire "inefficace et maltraitante", tandis que certains responsables politiques, notamment au Rassemblement National, dénoncent une "décision irresponsable" qui "viole la souveraineté du Parlement".

Et si certains articles de la loi, comme la prise d’empreintes digitales, ont été maintenus, le rejet de cette disposition clé relance le débat sur la politique migratoire et la sécurité.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver pour soutenir la rédaction du groupe Nice-Matin qui travaille tous les jours pour vous délivrer une information de qualité et vous raconter l'actualité de la Côte d'Azur

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Si vous souhaitez conserver votre Adblock vous pouvez regarder une seule publicité vidéo afin de débloquer l'accès au site lors de votre session

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.