"La beauté est un très grand pouvoir": Avant de présenter la 21e édition de Top Model International à Monaco, Adriana Karembeu déroule le fil de 30 ans de carrière

Animatrice du concours Top Model International qui a lieu ce soir à Monaco, Adriana Karembeu revient sur sa carrière de modèle et son rapport à la beauté.

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Yannis Dakik Publié le 17/05/2025 à 11:00, mis à jour le 17/05/2025 à 11:00
Adriana Karembeu dans un chic hôtel parisien au détour d’une interview pour notre magazine Nouvelle ère en octobre dernier. Archive Luc Boutria

Présentatrice de la 21e édition de Top Model International aux côtés du footballeur Adil Rami, Adriana Karembeu rembobine le fil de sa carrière et s’attarde sur son rapport intime à la beauté. Sur les quelques conseils qu’elle prodigue aux 175 candidats de 40 nationalités qui rêvent d’être couronnés ce samedi soir. Monaco-Matin a rencontré la célèbre mannequin 24 heures avant de monter sur la scène de la Salle des étoiles.

Qu’est-ce que cela signifie, pour vous, être belle ?
C’est compliqué parce qu’être belle c’est mon métier. Dans le métier de mannequin, beaucoup de filles sont belles mais il y a peut-être autre chose que j’y ai mis inconsciemment pour tenir longtemps. C’est de rendre la beauté touchante. Que la beauté peut inspirer ou influencer. La beauté existe sur papier mais il faut qu’elle soit vivante et pour cela, elle doit être sincère. Il y a toujours quelque chose de chaleureux qui m’a touchée quand je regardais des photos de mode. C’est quelque chose qui se travaille. Il y a une sorte de magie qui opère pour que les gens s’arrêtent devant une photo et qu’elle procure une émotion. C’est le but finalement. Comme devant un tableau.

Comment suscite-t-on l’émotion chez l’autre ?
C’est très personnel. Dans le regard face à une caméra ou un appareil, on essaie de transmettre de l’émotion comme un acteur ou une actrice. Il faut rendre la pose vivante pour faire vibrer les autres. Une beauté froide et intouchable reste dans son coin et inaperçue.

Vous parliez de longévité, redoutez-vous le temps qui passe et le fait de vieillir ?
C’est un passage compliqué pour des femmes qui ont été jolies. La beauté c’est aussi un très grand pouvoir. On s’y habitue avec les années quand on est jeune. C’est une facilité, une clé. D’un coup, on se dit qu’on va la perdre. Finalement, ce n’est pas si vrai. Si on est intelligent, on peut chercher d’autres armes. C’est un passage compliqué au début mais on le passe avec calme sérénité et on se donne d’autres moyens parce qu’on n’est pas fait que par notre physique.

"J’étais une jeune fille très timide et réservée avec beaucoup de retenue et de doutes"

Vieillir et être beau s’opposent-ils ?
Tout le monde vieillit, c’est un processus qu’on ne peut pas arrêter malgré la chirurgie esthétique. Mais on peut se donner les moyens de bien vieillir en bonne santé. Quand c’est le cas, on accepte plus facilement le vieillissement et on est heureux. Et c’est le plus important, être en paix et en harmonie avec notre esprit. Ça sonne comme un cliché mais si on ne la trouve pas, on ne peut pas être heureux.

Avez-vous été entourée dans ce milieu, notamment à vos débuts ? Votre maman a été une figure importante pour vous ?
J’aime énormément ma mère mais elle ne partage pas mon quotidien. C’est vrai que c’est important d’avoir des gens autour de nous qui sont extrêmement bienveillants, sincères et qui utilisent la vérité. Qui ne disent pas que des jolies choses et qui ne nous caressent pas toujours dans le sens du poil. C’est essentiel pour moi. Je ne l’avais pas forcément avant, c’est assez récent et c’est très puissant comme énergie positive. Je m’en nourris beaucoup.

Archive Luc Boutria.

C’est d’autant plus important dans un milieu qui peut paraître froid, difficile et superficiel ?
Il y a de cela mais peu importe le milieu, il faut rester sincère. Il ne faut pas vouloir être comme les autres. C’est important de rester soi-même. Oui, c’est un monde qui peut être difficile mais quel monde professionnel ne l’est pas ? Celui-ci fait rêver, il est assez fou mais beaucoup de métiers sont difficiles.

Souffre-t-on dans ce milieu ?
Oui, on porte parfois des chaussures qui font mal, on porte une robe serrée. Parfois il faut se lever tôt avec de longues journées et puis c’est difficile de garder une vie privée, mais il y a des gens qui se lèvent à 6 heures du matin avec quatre enfants et ils vont travailler tous les jours. Mon travail n’est pas plus difficile. Je ne veux pas me plaindre, c’est un univers magique, extraordinaire et qui nourrit ma vie depuis 30 ans. Qui m’a apporté tellement d’expérience et d’aventure que ce serait culotté de cracher dans la soupe.

Que retenez-vous de votre carrière jusqu’à maintenant ?
C’est une leçon de vie très riche en images, en souvenirs, en rigolades, en moments improbables. Une vie peut-être un peu trop rapide. J’étais une jeune fille très timide et réservée avec beaucoup de retenue et de doutes, mais je me suis construite grâce à ce métier. Il m’a fallu une vie aussi trépidante pour que je puisse me mettre sur mes deux pieds.

"Il fallait beaucoup de réparations en moi pour réussir à être heureuse"

Comment passe-t-on d’une jeune fille réservée à un mannequin avec votre carrière ?
C’est un processus. Ce sont des petits pas en avant, toujours hésitants. Mais j’avais toujours cette force en moi. Peut-être une forme de résilience. J’avais envie d’être heureuse et j’ai compris qu’il fallait beaucoup de réparations en moi pour que ça m’arrive. Ce n’était peut-être pas conscient mais je savais qu’après chaque défi que j’avais face à moi – même des bêtises du quotidien – j’obtenais une récompense. Mon cerveau a vite compris que dire non et reculer n’était plus une option. Même si j’avais très peur, je me lançais quand même. Un échec c’est aussi une victoire. Ce sont ces choix qui m’ont permis de m’en sortir.

Si c’était à refaire, recommenceriez-vous ?
Sans aucune hésitation. Récemment, quelqu’un m’a dit qu’il enviait ma vie. C’est une aventure, des voyages, des rencontres avec des gens extrêmement doués. Il n’y a pas deux journées qui se ressemblent. Évidemment, il faut avoir la nature pour ne pas aimer la routine mais c’est un cadeau extraordinaire.

Vous travaillez avec Top Model International depuis 17 ans, vous reconnaissez-vous chez ces jeunes modèles ?
Bien sûr, même si c’est une autre approche. Quand je passais un concours, on nous lançait tout de suite dans le monde du travail. Ici, c’est un concours un peu plus organisé, beau et travaillé, donc j’imagine que leur stress est encore plus important. Je me reconnais en eux, même si aujourd’hui, les jeunes sont informés, accompagnés avec beaucoup de monde autour d’eux. Ils sont habillés, ont les chaussures qu’il faut. On leur montre comment il faut marcher et poser. On n’avait pas ça il y a 30 ans. Cela m’a pris du temps pour comprendre mon corps et ma propre photogénie et manière de m’exprimer.

Vous avez un rôle de présentatrice mais aidez-vous également les participants ?
On a eu une conférence hier [lire ce jeudi, ndlr] où on a fait de petites présentations. Tout à l’heure, on va pouvoir leur montrer comment marcher et peut-être corriger certaines choses en leur donnant quelques conseils, mais ils ont des gens pour cela. Ils sont entourés pour que tout se passe du mieux possible.

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