ça ressemble à l'espace, mais ça ne l'est pas complètement. Avec sa société basée à Bordeaux, Air Zero G, Jean-François Clervoy, l'astronaute de l'agence spatiale européenne, propose de vivre la sensation de l'espace pour un prix quarante fois moins cher qu'un vol suborbital, soit 6 000 euros. « L'avion est placé en orbite pendant une vingtaine de secondes. La montée se fait à un angle de 50°, avec le double de la gravité normale. On a l'impression de faire le double de notre poids. Et puis on passe en apesanteur », explique l'astronaute dans la vidéo explicative, tournée en situation dans l'avion de la société Novespace, filiale du CNES.
Cet avion, c'est plutôt un laboratoire volant. Plusieurs équipes de scientifiques utilisent ces vols pour mettre en œuvre leurs expériences. « Pour l'instant, nous avons un public un peu spécial : des scientifiques, des artistes, des journalistes… et puis cinq ou six fois dans l'année, nous ouvrons ces vols au public » explique Jean-François Clervoy.
Si c'est beaucoup moins cher, c'est que ce n'est pas tout à fait l'espace : « On place l'avion dans un arc d'une orbite terrestre, mais on reste dans l'atmosphère, donc ça demande un pilotage particulier pour faire croire à l'avion qu'il est dans le vide. On compense par le pilotage. »
Cette technique a déjà séduit des organisateurs de fête. Le festival électro World Club Dome a lancé son premier World Club Dome Zero Gravity avec une poignée d'élus, au départ de Francfort en février dernier, pour une incroyable soirée partiellement en apesanteur.
Les artistes aussi sont séduits. Tom Cruise a utilisé l'avion dans le film The Mummy, d'Alex Kurtzman : « Tom Cruise m'a dit qu'il voulait l'utiliser depuis longtemps dans les films Mission:Impossible mais le scénario ne s'y prêtait jamais. Là, ils ont réalisé une scène dont le réalisateur était très content ! » Les images du making-off montrent un Tom Cruise béat, comme un gamin un soir de Noël.
Une réaction assez commune, puisqu'Usain Bolt aussi a retrouvé son âme d'enfant. Recruté pour une publicité pour une bouteille de champagne au design spécial espace, le sprinteur était d'abord sur la réserve : « Il était inquiet, comme tous les gens qui travaillent beaucoup. Il a vu très vite qu'il supportait bien, que c'était très cool, et à la fin il s'amusait comme un gamin. Maintenant, il veut revenir avec ses enfants ! »
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