"je me suis fait dépister parce qu'on ne sait jamais"
Il tend sa main et montre un peu petit pansement rose, au bout d’un doigt. Frédéric vient de se faire piquer, dans le cadre d’un dépistage. Le résultat est tombé : ce quadra souriant n’est pas séropositif. Il a fait le test de dépistage du VIH parce "qu’on ne sait jamais". Un moment toujours un peu stressant. Même s’il n’avait pas vraiment de doutes.
Frédéric n’avait pas prévu de se faire dépister ce mercredi. Mais en passant devant les tentes installées devant le supermarché de Fontvieille, il s’est arrêté faire ce test rapide, au résultat presque immédiat. Tout est anonyme, se déroule derrière les toiles des tentes. C’est le principe de l’opération "Test in the City", organisée deux fois par an.
"Si les gens ne viennent pas, nous venons à eux"
"Si les gens ne viennent pas, nous venons à eux", résume la princesse Stéphanie, la présidente de Fight Aids Monaco, qui organise l’événement.
Elle est venue sur place, ce mercredi. Parce que le dépistage est "un acte citoyen". Et parce que même si les conversations tournent moins autour du virus qu’avant, "la maladie continue", poursuit-elle.
"Le sida est moins présent dans les esprits à Monaco grâce à la prévention"
Le sida "est moins présent dans les esprits. Peut-être un peu plus à Monaco qu’ailleurs, parce qu’on fait beaucoup de prévention. Mais dans le monde, on n’en parle plus. Notamment en France, où les budgets des associations sont réduits. C’est quelque chose que les gens veulent occulter. C’est bien dommage : la maladie est encore là". Autour du supermarché de Fontvieille, les bénévoles sont là pour le rappeler. Et inciter les gens à se faire dépister. S’ils acceptent, le moment est propice à l’échange. Les bénévoles font passer des messages de prévention. Un élément clé dans la lutte contre la maladie.
"Beaucoup de personnes ne savent pas qu'elles sont séropositives"
"Beaucoup de personnes ne savent pas qu’elles sont séropositives, lâche Hervé Aeschbach, le coordinateur de l’association. Elles peuvent en contaminer d’autres." Et puis, savoir permet "d’être suivi médicalement, de bénéficier d’un traitement, et de vivre comme tout le monde", poursuit-il.
"Les gens sont conciliants"
Même si, en plusieurs années, personne n’a découvert sa séropositivité lors de ces opérations ponctuelles – il y a eu des "résultats indéterminés" qui ont conduit à d’autres tests.
Lors de la dernière opération, avant l’été, ils ont été 180 à se faire dépister. Et, constate Véronique, venue de Nice pour participer à l’opération, les passants sont plutôt ouverts.
"Beaucoup disent qu’ils n’ont pas le temps, mais les gens sont conciliants", raconte celle qui a passé la matinée sur place. Elle a tout de même dû adapter son discours.
Au début, la quadra évoquait les piqûres. "Cela faisait un peu peur, glisse-t-elle dans un sourire. Alors j’ai insisté sur la rapidité du test."
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