Les travaux au tunnel de Tende sont-ils près de reprendre ? Oui… et non. Si le chantier de doublement du tube n'est pas à l'ordre du jour tant que les négociations avec la société de travaux publics pressentie (Edilmaco) ne sont pas abouties, le cas du « Mur de la honte » semble s'acheminer vers une solution. Nommé ainsi par l'élu délégué aux transports à la région Piémont, Francesco Balocco, l'ouvrage d'art, dont il est question, n'est autre qu'un immense mur de soutènement haut de 11 mètres et long de 80 mètres, situé à un kilomètre de l'entrée française de l'infrastructure.
« Mise en sécurité »
Il était censé supporter la route sortant du nouveau tunnel, en vue de la protéger des éboulements et des glissements de terrain. Sauf que des fissures n'ont pas tardé à être observées par les associations et élus de la Roya. Dans le cadre de l'enquête qui avait conduit à la révélation d'un scandale de vol de ferraille, en 2017, des experts préconisaient de le sécuriser - puis de le détruire pour le reconstruire.
Lors de la dernière commission intergouvernementale pour l'amélioration des liaisons dans les Alpes du Sud (CIG), organisée à Paris, la France et l'Italie ont convenu que l'ouvrage, dangereux, devait être abattu. Décision confirmée le 18 décembre dernier, lors d'une réunion à la préfecture de Cuneo où la sous-préfète Gwenaëlle Chapuis était présente.
Au terme de ce rendez-vous, le journal italien Cuneodice rapportait les propos de la maire de Roccavione, Germana Avena : « Les Français vont bientôt effectuer, à leurs frais, des travaux sur le fameux mur de soutènement : la CIG a décidé de le démolir, mais on procédera d'abord à une mise en sécurité, sans nécessité de fermer la route à la circulation ». Et la presse transalpine de préciser que des travaux de « réduction » du mur devraient dans un premier temps être réalisés. Il s'agirait vraisemblablement de casser deux à trois mètres de la partie haute de l'édifice.
Si les Italiens clament ainsi que l'opération sera à la charge exclusive de la France, ni la préfecture, ni le département des Alpes-Maritimes ne souhaitent communiquer sur le sujet. Au motif, notamment, que « les travaux se situent dans le périmètre relevant de la maîtrise d'ouvrage de l'ANAS en charge des travaux du tunnel de Tende ».
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