Vadim Repin et son ami , un Stradivarius de 1733

Le grand violoniste jouera ce soir et dimanche à l'Auditorium Rainier-III, avant de partir en tournée, la semaine prochaine, avec le Philharmonique de Monte-Carlo à Salzburg

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André PEYREGNE Publié le 12/10/2018 à 05:17, mis à jour le 12/10/2018 à 05:17
L'enfant prodige revient à Monaco pour deux concerts.
L'enfant prodige revient à Monaco pour deux concerts. Jean-François Ottonello

Le grand, l'illustre, le légendaire violoniste Yehudi Menuhin a dit de lui : « C'est le plus parfait violoniste qu'il m'ait été donné d'entendre. » On ne saurait imaginer plus beau compliment !

Vadim Repin fut, en effet, cet enfant prodige qui remporta à 11 ans le concours international Wieniawski en Pologne, qui joua pour la première fois au Carnegie Hall de New York à 15 ans, et qui fut, à 17 ans, le plus jeune vainqueur dans l'histoire du grand concours Reine Elisabeth de Belgique en 1989.

Depuis, sa carrière a été mondiale - passant plusieurs fois par notre région, au festival de Menton en particulier.

Comme chez lui à Monaco

Arrivé de Moscou hier après-midi, il s'est aussitôt rendu à l'Auditorium Rainier-III pour répéter avec le Philharmonique de Monte-Carlo les deux concerts qu'il donnera ce soir et dimanche : une première répétition dans l'après-midi pour le concert de ce soir, une seconde hier soir pour le concert de dimanche.

Car - chance suprême pour le public monégasque - il ne donnera pas un mais deux concerts en Principauté : ce soir avec le 2e concerto de Prokofiev et dimanche avec le concerto de Bruch - sans parler de deux œuvres du compositeur estonien contemporain Arvo Pärt avec lesquelles il ouvrira chacun des deux concerts.

Après quoi il partira la semaine prochaine avec le Philharmonique de Monte-Carlo et son chef Kazuki Yamada à Salzburg en Autriche où les deux concerts seront redonnés mercredi et jeudi.

Vadim Repin se sent chez lui à Monaco. Il a résidé en Principauté pendant vingt ans, il y a une vingtaine d'années. Il a aujourd'hui une double résidence à Moscou et à Vienne.

Ce qu'il tient dans sa main est une pièce de musée, un témoin de l'Histoire de la musique : un violon de Stradivarius datant de 1773, dont il a fait l'acquisition il y a trois ans. Cet instrument fut, au début du XIXe siècle, entre les mains du grand violoniste Pierre Rode. Lorsqu'on sait que Beethoven a composé pour Rode sa célèbre 10e sonate, on peut imaginer que ce violon a été entre les mains de Beethoven lui-même ! Cela donne le vertige.

« Ce violon est mon ami », confie Vadim Repin en français, en insistant sur les syllabes comme pour donner du poids à son affirmation. Un ami comme celui-ci mérite en effet bien des égards. Il faut le voir, blotti sur son épaule, cajolé par sa joue. La relation instrumentiste-instrument est portée ici à son point sublime. Tout le monde ne peut s'honorer d'une telle « amitié »…

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