Une nouvelle division de la police de Monaco pour préserver le cadre de vie et (encore plus) anticiper les grands événements
La Division de l’Événementiel et de la Préservation du Cadre de Vie promet une transversalité inédite entre services, plus d’anticipation, d’agents sur le terrain et de nouvelles technologies à Monaco
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Thomas MichelPublié le 08/12/2020 à 08:56, mis à jour le 09/12/2020 à 12:14
Les "gilets bleus" veillent à la tranquillité dans l’espace public.J.-F. Ottonello
Née au cœur de l’été, la “DEPCV”, comme Division de l’Événementiel et de la Préservation du Cadre de Vie, plonge un peu plus la police monégasque dans la modernité et fait tomber les cloisons entre services. "C’est une division totalement transversale", dévoile le directeur de la Sûreté publique, Richard Marangoni.
Dotée de 42 fonctionnaires, la dixième Division de la Sûreté publique a en effet pour vocation d’optimiser le déploiement des forces sur le terrain, notamment en anticipant l’organisation des services d’ordre autour d’événements sportif, culturel, associatif, institutionnel… "L'événementiel est international, très médiatisé, important et exponentiel à Monaco. Aujourd'hui, il n’y a pratiquement pas de temps morts sur une année et cela nécessite de plus en plus de sécurité", révèle Richard Marangoni.
Autre grande idée derrière l’émergence de la DEPCV, la préservation, et pourquoi pas l’amélioration, de la qualité de vie. Un vaste sujet qui englobe aussi bien la gestion de la fourrière, que celui des nuisances sonores sur la voie publique et les chantiers. "C’est la priorité du souverain. Que le civisme à Monaco soit quelque chose de respecté, d'intégré et de pratiqué. Il faut s'assurer que ces règles sont appliquées tout en étant une force de proposition. En cela, l’élément le plus visible, c’est l’UPCV."
Lancée en février 2020, la fameuse Unité de préservation de qualité de vie - les "gilets bleus" à vélos électriques, fait désormais partie intégrante de la DEPCV, comme trois autres services détaillés par son responsable, le commandant Fabien Vachetta (lire ci-dessous).
"On va frapper fort sur certains fléaux"
En fait, le vaste champ d’action de la DEPCV implique potentiellement toutes les forces de police. Chère au directeur Marangoni, la mobilité interne va ainsi s’accentuer. Pour répondre à des besoins identifiés en amont, chaque service sera amené à coopérer sous l’égide de la DEPCV.
"Grâce à la DEPCV on a les moyens maintenant de monter des opérations coup de poing où on va taper assez fort sur certains fléaux, comme les voitures avec des bruits d'échappement démesurés. Au lieu d'en verbaliser trois ou quatre dans l'après-midi, on aura la possibilité d'en faire un certain nombre. C’est une force de frappe beaucoup plus efficace et efficiente, dont on verra les résultats dans des délais réduits."
Et le commandant Vachetta, dont les hommes ont été en première ligne du dispositif anti-Covid, se félicite déjà des bienfaits de cette politique de proximité. "On a fait 10 % de contraventions par rapport au nombre d'observations sur le Covid, on ne réprime que les comportements marquants ou outranciers. On retombe toujours sur la prévention."
Des résultats "probants" sont aussi observés sur le respect des places de stationnement, les jeunes qui utilisent des pots d’échappement trafiqués et bruyants, ou encore les poubelles mal entretenues de restaurateurs qui régalaient les gabians sur la Darse Sud, et créaient pollutions visuelle et olfactive. "Notre objectif est d'être toujours plus intégré dans la population", résume Richard Marangoni. Pour mieux en cerner les dérives.
"Que tout soit en 3D"
Côté événementiel, la présence policière sur le terrain sera mécaniquement amplifiée. "La police urbaine pourra plus se concentrer sur le terrain parce qu'on lui enlève des tâches administratives", assure le directeur, prônant un "esprit de corps" décuplé. "Le personnel en tenue pourra passer en civil, et inversement", confie ainsi le commandant Vachetta.
De quoi casser un peu plus la routine interne, d’autant que de nouveaux moyens technologiques sont en approche pour projeter le policier dans sa mission en amont. "Un fonctionnaire prévu le dimanche sur un service d’ordre pourra, en quelques clics, pendant son repas de famille du samedi, savoir où il sera le lendemain, et quelles seront ses missions grâce à des vidéos et photos." Richard Marangoni décrivant les prémices de la police du futur. "C'est un grand projet, on va numériser ces services d'ordre qui sont des documents papier, que tout soit en 3D."
Virtuel mais bien réel.
Parmi les incivilités chassées par l’UPCV, les stationnements sauvages.Sûreté publique.
42 fonctionnaires répartis dans quatre entités
Émanation de la police urbaine, la DEPCV regroupe quatre entités et 42 fonctionnaires de la Sûreté publique
1. UPCV L’unité est composée de dix agents et un gradé qui ont pour mission de fluidifier la circulation routière aux heures critiques. Leur vocation est de lutter contre toutes formes d’incivilités dans l’espace public (du respect des aires de livraison aux jets de mégots de cigarettes).
2. Centre de gestion des manifestations"Il permet d’élaborer les services d’ordre, comme le nombre de personnels qu’il faut engager sur un match de football à risques.Ce service a un rôle d’expertise et de transversalité vis-à-vis des autres divisions", décrit le commandant Vachetta. Fonctionnaires de la police urbaine en uniforme et effectifs habituellement en civil pourront être détachés sur des missions de préservation de l’ordre public selon les besoins identifiés par ce centre. Une cellule similaire existe au Conseil de l’Europe et à l’ONU. Les échanges de bons procédés seront d’ailleurs de mise à l’international. "On a vrai savoir-faire, avance le directeur Marangoni. Comme sur la sécurité du Grand Prix, en coproduction avec l’Automobile Club de Monaco et d’autres corps, un événement qui impressionnent toujours les collègues venus de l’extérieur. Notre objectif est de professionnaliser ça."
3. Secrétariat de l’Officier du ministère public près du Tribunal de simple police "Il recouvre et enregistre les procès-verbaux, rappelle le commandant Vachetta. On traduit les personnes qui ne veulent pas s'acquitter devant le tribunal de police. Ça participe au cadre de vie car il y a un dialogue permanent avec la population, des transactions pour essayer d'éviter de passer devant cette juridiction."
4. Section du contentieux judiciaire des transports routier, maritime ou ferroviaire Une unité de cinq enquêteurs est désormais dédiée aux incidents et accidents. En collaboration avec l’UPCV et la police urbaine, la section mènera des campagnes pour réduire l’accidentologie. "Des opérations de sensibilisation autour de certaines prescriptions du Code de la Route, car on s'est aperçu, statistiques à l’appui, que certains automobilistes ne mettent pas le clignotant ou ne marquent pas le stop."
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