Une navette autonome circule sur le Rocher

Le véhicule qui peut transporter une dizaine de personnes a été mis en service dans les rues de Monaco-ville. Une première incursion dans le pays de ce nouveau mode de mobilité

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CEDRIC VERANY Publié le 05/07/2019 à 10:10, mis à jour le 05/07/2019 à 10:10
Quatre arrêts ont été matérialisés avec des totems dans les rues de Monaco-ville.
Quatre arrêts ont été matérialisés avec des totems dans les rues de Monaco-ville.

Il n’y avait plus de transport en commun dans les rues de Monaco-ville depuis les années 50. Depuis mercredi, une petite navette électrique et autonome circule toute la journée, sur le Rocher. Une nouveauté, à l’expérimentation pour l’été, qui entre dans le champ du développement de la smart city à l’échelle de la Principauté.

« Nous sommes dans une phase de test. On a une certitude, la mobilité de demain sera autonome. D’abord pour des questions de sécurité, car plus les véhicules seront autonomes, plus les routes seront sûres » souligne Frédéric Genta, délégué interministériel à la transition numérique, dont les équipes ont développé le projet de cette petite navette déjà éprouvé dans une trentaine de pays. « On est conscient que ça peut paraître un peu gadget, mais nous sommes à un premier niveau d’une aventure qui va changer la mobilité ».

Tous les jours jusqu’au 8 septembre, la navette embarquera donc des usagers pour effectuer en une quinzaine de minutes, une boucle d’un kilomètre dans les rues du Rocher. Avec une pause contrainte entre midi et deux : relève de la garde et rechargement des batteries obligent.

À l’intérieur, une dizaine de personnes peuvent prendre place. Assises de préférence. Car le véhicule climatisé est encore en phase de familiarisation dans les ruelles du Rocher. Et a du mal encore à faire la différence entre un obstacle sans danger et un piéton. Ce qui implique quelques freinages intempestifs, secouant les passagers dans l’habitacle.

Un rail virtuel

S’il n’y a certes pas besoin de pilote, la navette ne roule pas sans la présence d’un opérateur - - quatre chauffeurs de la CAM ont été formés - pour veiller au bon déroulé du parcours. Il peut aussi intervenir en cas de problème en prenant les commandes via un écran tactile ou une manette semblable à celle d’une console de jeux.

Pour autant, la technologie est précise. Techniquement, le parcours de la navette est enregistré dans son programme et elle navigue dans un rail virtuel. À chaque mètre, elle reconstitue son environnement avec des faisceaux lasers et calcule les différences. Ces différences, ça peut être un véhicule qui passe, un piéton qui traverse, un obstacle sur la voie. Des capteurs sur l’ensemble de l’habitacle permettent la géolocalisation au centimètre près. Là où un téléphone par exemple, est relié à 3 ou 4 satellites pour avoir une position GPS, la navette en convoque trois, voire quatre fois plus. Une façon de garantir la géolocalisation la plus affinée.

« Pour nous, le parcours du Rocher est intéressant pour tester la mobilité, car il est caractéristique des voiries de la Principauté », souligne Georges Gambarini qui a accompagné le projet pour le gouvernement.

Le choix des rues de Monaco-ville a aussi été déterminé car la circulation y est relativement fluide et réglementée. Conçue et produite par la société française Navya, la navette est exploitée par Keolis en partenariat avec la CAM.

Mobilité de demain ?

Si cette expérimentation estivale est un test, le gouvernement croit à cette nouvelle technologie. « C’est un nouveau mode de déplacement, une variété dans les moyens de transport de qualité, dans le cadre du déplacement doux qui représente la mobilité de demain pour réduire l’utilisation de la voiture personnelle », détaille Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouvernement-ministre pour l’Équipement, l’Urbanisme et l’Environnement.

À la réflexion, deux nouvelles utilisations de cette navette seraient possibles : cet automne sur l’avenue Princesse-Grace, pour transporter des congressistes. Et éventuellement pour offrir un service de transport en commun de nuit complémentaire. Pour l’heure, l’expérimentation sur le Rocher est en place jusqu’au 8 septembre.

La navette fabriquée par la société française Keolis est en phase de test jusqu’au mois de septembre.
La navette fabriquée par la société française Keolis est en phase de test jusqu’au mois de septembre. Jean-François Ottonello.
Même si la navette ne dépasse pas les 15 km/h, un opérateur est nécessaire à chaque déplacement. Quatre chauffeurs de la CAM ont été formés.
Même si la navette ne dépasse pas les 15 km/h, un opérateur est nécessaire à chaque déplacement. Quatre chauffeurs de la CAM ont été formés.

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