Une Monégasque fête ses 100 ans en famille sur le Rocher

Adoptée par la Principauté depuis qu’elle s’y est réfugiée en 1939, Dina Maccario a fêté, ce jeudi, ses 100 ans sur le Rocher. Rencontre avec une arrière-arrière-grand-mère "formidable"

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Sarah Ciampa Publié le 30/08/2019 à 09:49, mis à jour le 30/08/2019 à 09:49
Un repas d’anniversaire a été organisé, ce jeudi midi, au restaurant L’Aurore à Monaco-Ville. Photo Jean-François Ottonello

Dina avait 20 ans quand elle est arrivée à Monaco avec son mari pour fuir la guerre en Italie, en 1939. Depuis, elle n’a plus jamais quitté son Rocher. À l’occasion de son centième anniversaire, amis, famille et voisins se sont réunis pour souffler avec elle ses bougies, hier au restaurant L’Aurore à Monaco-Ville.

"La famille est soudée grâce à elle"

Une chose est sûre, elle ne fait pas 100 ans ! Il est vrai qu’on rencontre rarement des personnes d’un tel âge mais c’est étonnant tant Dina paraît plus jeune et surtout, en forme.

"Cela fait un an qu’elle vit à A Qiétüdine mais avant, elle était encore seule chez elle, elle préparait toujours à manger pour tout le monde. Avec l’âge elle commençait un peu à perdre l’équilibre et puis c’est plus rassurant maintenant de la savoir entre de bonnes mains", confie Gabrielle, une de ses petites-filles.

Avant la maison de retraite, Dina habitait impasse des Carrières dans un appartement qui rappelle bon nombre de souvenirs aux invités présents.

"Je suis un ami d’enfance d’un de ses fils, je me souviens quand j’arrivais elle nous faisait à manger des gnocchis. Elle insistait. Je l’ai vue un paquet de fois préparer la pâte… Ça date d’au moins 45 ans", se souvient Hugues. "C’est la reine des gnocchi et des ravioli", poursuit-il.

Mère de trois enfants (deux fils et une fille), Dina est aussi une grand-mère comme on en fait plus ou presque. "C’est une mère et une grand-mère formidable. Elle demande toujours des nouvelles de tout le monde. Jamais un mot de travers. Je suis convaincue que la famille est soudée grâce à elle", avoue Gabrielle. "Son appartement était le quartier général de tout le monde".

Dina fête ses 100 ans JFO.

Une vie au travail

Si elle a toujours pris soin de sa famille, elle n’était pas pour autant femme au foyer. "Elle a toujours travaillé", insiste sa petite-fille. À son arrivée, elle a commencé par des ménages.

Puis, jusqu’à la fin de sa carrière, elle a tenu une boutique de souvenirs au Jardin animalier. "Quand l’entrée principale se faisait encore au niveau du rond-point", précise Gabrielle.

Des changements, Dina en a connu. Mais la centenaire avance avec son temps. À la question, vous préférez le Monaco d’hier ou d’aujourd’hui? Elle répond, "Les deux! avant d’ajouter, c’est normal que ça ait beaucoup changé mais c’est aussi bien".

Elle se souvient de ses premiers jours en Principauté. "La ville m’apaisait énormément mais au début, les Italiens n’étaient pas les bienvenus… C’était malheureux".

Aujourd’hui tout ça n’est que mauvais souvenirs, les Monégasques ont su accueillir et intégrer le couple à la vie du pays. "Au final, tout s’est bien passé car je ne suis jamais partie".

Dina se verra accorder la nationalité monégasque en 1977 lors de son mariage avec son deuxième époux, Fernand.

Dina fête ses 100 ans

Cinq générations réunies

Sa plus grande fierté ? Être la doyenne de cinq générations. "Dès qu’elle peut le placer, elle le fait", rigole sa petite-fille. Alors quand elle a vu que toute la famille, même celle de Rome, avait fait le voyage pour célébrer son anniversaire, elle n’a pu retenir son émotion.

Ses arrières-arrières petits enfants avaient même préparé des dessins qu’elle pourra bientôt afficher dans sa chambre. On ne tarit pas d’éloges sur Dina. "C’est que du bonheur de l’avoir parmi nous", se réjouit Jean-Claude, son fils cadet.

Comment se sent-on à 100 ans? "Plus vieille qu’hier", lâche-t-elle dans un éclat de rire. Impossible de connaître son secret de longévité bien que l’amour de sa famille doive y être pour beaucoup.

Entourée de sa fille et de ses amis, Dina était très émue de la surprise organisée pour elle. Photo Jean-François Ottonello.

l'histoire d'un coup de foudre

Son histoire avec Monaco commence par un coup de foudre pour Second, celui qui deviendra son mari. Un jeune homme italien qui vivait à Beausoleil. Venu passer des vacances en Italie, il tombe sous le charme de Dina. "Trois mois après leur rencontre ils étaient mariés", raconte sa fille.

Avec la Seconde Guerre mondiale, qui débute en 1939, la jeune femme préfère fuir l’Italie et se réfugie à Monaco avec son époux. Son village niché dans les Dolomites finira rasé par la guerre. "Je me suis tout de suite dit que c’était une belle ville", se souvient-elle.

Plus de vingt ans après, en 1963, son mari décède. Après des années de veuvage, la désormais centenaire rencontre Fernand Maccario, ancien champion sportif et entraîneur de Louis Chiron, seul Monégasque à avoir remporté le Grand Prix de Monaco de Formule 1. Les deux se marient en 1977. Elle prendra la nationalité du pays à cette occasion.

"Monaco est sa ville de cœur, elle est profondément attachée à la famille souveraine", glisse Gabrielle Maccario, sa petite-fille.

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