Une Monégasque à Rio

Lisa Debatty, attachée olympique de la délégation monégasque pour les Jeux Olympiques, partage sa vie entre Monaco et le Brésil. Rencontre

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Publié le 18/08/2016 à 05:02, mis à jour le 18/08/2016 à 05:02
Lisa Debatty, ici au stade olympique d'athlétisme : « J'ai un amour inconditionnel pour Rio et le Brésil. »
Lisa Debatty, ici au stade olympique d'athlétisme : « J'ai un amour inconditionnel pour Rio et le Brésil. » Stéphan Maggi / COM

Du Rocher au pied du Christ Rédempteur de Corcovado ou des fameuses plages de Copacabana et d'Ipanema, il n'y a qu'un pas - ou plutôt plus de 9 000 kilomètres - que Lisa Debatty n'a pas hésité à franchir.

« J'ai un amour inconditionnel pour ce pays, avec sa joie de vivre. Depuis la première fois que je suis venue ici, j'ai toujours su que j'allais y revenir. »

À 32 ans, cette Monégasque, spécialisée en conseil en communication, singulièrement pour le développement et la stratégie d'image de marque, partage sa vie entre Monaco et Rio de Janeiro. « Je fais des allers retours en fonction des opportunités que je peux trouver dans mon travail. »

Après une scolarité en Principauté, au collège Charles-III et au lycée Albert-Ier, des études à Sophia Antipolis et à Paris au sein d'une école de publicité du groupe Insec, Lisa Debatty a commencé sa carrière dans la capitale. Pendant huit ans, elle était responsable du pôle image dans une agence événementielle, spécialisée dans le marché du luxe (pour de grands groupes comme Vinci, Areva, LVMH…).

Pour ces Jeux Olympiques, elle endosse le rôle d'attachée olympique. « C'est merveilleux de se retrouver avec le Comité olympique de mon pays, à vivre cet événement-là, sur place. C'est l'occasion pour moi d'accompagner la délégation "rouge et blanche" dans une ville que je connais très bien. Il est vrai que ce n'est pas évident de s'y retrouver quand on vient de si loin. »

L'image de la Principauté ? « Monaco est très connu ici. Avant tout au travers de la Formule 1 car les Brésiliens adorent ce sport. Ils ont également une passion pour la France. Il leur arrive de venir sur la Côte d'Azur, alors forcément ils connaissent notre pays. Il y a une image très positive de Monaco. Ici, je suis vraiment surprise de voir leur réaction quand je leur dis que je suis Monégasque, ils sont très enthousiastes. »

Au quotidien, pour son travail, elle reconnaît avoir dû s'adapter. « Notamment dans la manière que les Brésiliens ont d'appréhender les relations professionnelles. C'est une approche très différente. Psychologiquement par exemple, on ne demande pas les choses comme on a l'habitude chez nous. Moi qui viens de l'événementiel, en plus, j'ai été surprise au début. À Paris, j'étais habituée à une autre vitesse de travail. Ça peut être assez frustrant, de temps en temps, ici. Mais au final, c'est toujours compensé par leur immense générosité et gentillesse. Quoi qu'il arrive, ils sont toujours très accueillants et on arrive à faire en sorte que tout se passe pour le mieux. »

À Rio, elle s'est installée avec son compagnon Gaspard, un Français. « Les Brésiliens sont très friands de tout ce qui fait et est français. La communauté tricolore est encouragée à développer tout ce qui fonctionne bien en France. Mon copain a commencé par un food truck et développe à présent une chaîne de restaurants. »

Souriante et dynamique, Lisa Debatty ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. « Mon souhait serait de continuer à voyager, à être mobile et pourquoi pas aider au rayonnement de la Principauté à l'étranger. »

Quant on lui parle les favelas avec leurs dangers, Lisa Debatty la « carioca » coupe court : « Je suis sortie de Monaco assez rapidement, dès que j'ai eu 18 ans. J'ai toujours été confrontée à une réalité qui était un peu plus "crue" qu'à Monaco. En tant que femme, à Paris, je sentais plus le danger, si l'on peut dire, qu'ici. Les favelas côtoient certains quartiers riches à Rio. Mais il y a eu un gros travail de pacification qui, à ce jour, est positif. Au quotidien, je ne vis pas avec cette hantise permanente. À partir du moment où l'on vit dans cet environnement familier, on ne se pose pas ce genre de questions en fait. Il m'arrive d'aller dans des favelas, voir des amis qui y habitent. C'est même très convivial comme endroit : il y a des soirées… Les médias sont pour beaucoup dans ce genre de clichés. Quand on les fréquente, ça n'a rien à voir. Les gens sont très accueillants, prêts à vous recevoir chez eux, à vous faire découvrir leur univers. Ils sont assez fiers. Tout est une question d'équilibre, il faut savoir s'adapter dans le pays dans lequel on se trouve. »

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