Une initiative unique pour prévenir le harcèlement

Villeneuve est la seule commune du département à avoir créé une cellule de médiation autonome, l'Adosphère, à proximité du collège. Des médiateurs y offrent écoute et conseils

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Mathilde Tranoy Publié le 10/12/2018 à 05:26, mis à jour le 10/12/2018 à 05:26
Le rôle des médiateurs de l'Adosphère de Villeneuve-Loubet, surveiller et sécuriser les abords du collège Romée, qui compte 700 élèves. Océane et Lola y trouvent une oreille attentive mais aussi un rappel des règles qui sécurisent.
Le rôle des médiateurs de l'Adosphère de Villeneuve-Loubet, surveiller et sécuriser les abords du collège Romée, qui compte 700 élèves. Océane et Lola y trouvent une oreille attentive mais aussi un rappel des règles qui sécurisent. Eric Ottino

Ecouter, accompagner, conseiller, désamorcer les conflits, rappeler les règles et les expliquer. Telles sont les missions, multiples, des médiateurs de l'Adosphère, ou cellule de médiation autonome. Une structure inédite dans le département, imaginée il y a 4 ans, et qui a fait ses preuves.

Dans un préfabriqué installé à proximité du portail du collège Romée, Nathalie Strack, Martial Di Martino, épaulés par deux « service civique » (1) Hugo et Thibaud, reçoivent les collégiens qui souhaitent se confier ou attendre au chaud et en toute sécurité leur bus ou leurs parents. Jouer au baby-foot ou au billard.

Chaque jour, y compris le week-end, les médiateurs à la parka rouge font aussi des rondes derrière l'établissement, autour du stade, du parc des sports, de l'éco parc, du pôle Auguste-Escoffier, de l'école des Plans.

Main courante quotidienne

« Parfois des collégiens s'y rassemblent. Nous leur suggérons d'aller plutôt faire leurs devoirs au calme à la médiathèque, ou de venir à l'Adosphère, jouer au baby-foot. Au skate park, nous veillons à ce que tous portent un casque, et nous les excluons si ce n'est pas le cas », explique Nathalie, éducatrice spécialisée de formation, et médiatrice à l'Adosphère.

Quotidiennement, les médiateurs retranscrivent heure par heure leurs interventions via une main courante informatique qu'ils transmettent en fin de semaine au maire.

En cas de problème important, l'information est communiquée à la conseillère principale d'éducation (CPE).

Depuis la rentrée, le dispositif est renforcé par la présence d'un référent de la brigade de prévention de la délinquance juvénile de la gendarmerie de Cagnes-sur-Mer.

« Cette transmission d'informations nous permet d'avoir des résultats et d'être efficaces », précise Stéphane Gaudel, chef du service jeunesse.

Deux signalements la semaine passée

Absences, fugue, harcèlement, consommation de produits illicites, présence d'adultes extérieurs au collège tentant d'aborder les jeunes, « 40 à 50 problèmes sont réglés chaque semaine », estime la commune.

« Cette année, nous avons constaté une recrudescence des cas de harcèlement. L'an dernier nous avions plus de bagarres », note encore Stéphane Gaudel.

Moqueries, insultes, bousculades. Les médiateurs recueillent les confidences des collégiens, tentent de nouer le dialogue avec l'élève « harceleur » et alertent la CPE qui convoque l'élève à son tour.

« Le jeune sait que nous tous sommes au courant et se dit qu'il y a le même discours à l'intérieur et à l'extérieur du collège, expose Nathalie. Nous lui demandons pourquoi il agit ainsi et nous lui proposons de venir se défouler au billard par exemple plutôt que sur un camarade ».

Rien que la semaine dernière, deux nouveaux cas leur ont été signalés.

« Le harcèlement peut être très traumatisant pour l'adolescent et peut avoir des répercussions dans sa vie d'adulte » insiste Nathalie.

« Il y a une vraie souffrance, constate le maire Lionnel Luca. L'Adosphère, c'est vraiment un dispositif dont on ne peut pas se passer. C'est l'interface pour sauver les jeunes, ajoute Lionnel Luca qui a imaginé ce concept à partir d'une idée de la précédente municipalité qui avait mis en place des médiateurs à mi-temps, mais sans structure.

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