Depuis vendredi, la traque au(x) tireur(s) de l'école maternelle Ariane-Mûriers à Nice est lancée. Hier matin, les enquêteurs de la Sûreté départementale, qui ont l'affaire en mains, se sont rendus sur les lieux.
Ils travaillent notamment avec les éléments et les témoignages recueillis sur place dès le premier jour. Hier matin, ils ont poursuivi l'enquête de voisinage.
Il était 13 h 45, vendredi [nos éditions d'hier], dans la cour de récréation de la maternelle située au 1, avenue Georges-Picard, quand les tirs ont éclaté. Les enfants venaient de prendre le déjeuner à la cantine et jouaient dans la cour.
Une adulte remarque alors qu'une enfant de 4 ans présente une plaie saignante au cuir chevelu. La fillette vient d'être atteinte par un projectile, tiré par une carabine ou un pistolet à plombs. Sur une autre écolière de 5 ans, le personnel éducatif découvre une trace rouge au niveau du dos. Les vêtements ont amorti l'impact.
Mise en sécurité dans le calme
Immédiatement, les enseignants ont placé les enfants en sécurité à l'intérieur de l'école, selon le Plan particulier de mise en sûreté (PPMS) qui prévoit justement ce type d'agression extérieure, ainsi que d'autres scénarios. Les PPMS viennent d'être adaptés à la suite des attentats du 13 novembre, et répétés dans l'ensemble des établissements. L'école maternelle Ariane-Mûriers n'avait pas fait exception à la règle.
C'est peut-être ce qui a permis l'absence de panique.
C'est le directeur lui-même qui a activé le plan et donné l'alerte en attendant l'intervention des forces de l'ordre. Police municipale et nationale sont arrivées très rapidement sur les lieux.
Les deux petites victimes blessées très légèrement, ont été conduites à l'hôpital Lenval par mesure de précaution. L'assistance des sapeurs-pompiers n'a pas été nécessaire.
Des images vidéo saisies
Qui peut être à l'origine des tirs ? Est-ce l'œuvre d'un fou, d'un ou de plusieurs jeunes désœuvrés cherchant à « s'amuser », ou y avait-il intention réelle de blesser, voire de tuer ? Cette dernière hypothèse semble moins probable, compte tenu de la nature des projectiles retrouvés sur place.
Une dizaine de tirs ont été effectués. Les plombs ont été retrouvés au pied de l'escalier de la cour d'école, dans un secteur d'une dizaine de mètres carrés maximum. Les enquêteurs de la Sûreté disposent également, pour mener leurs investigations, de quelques images de vidéo surveillance, « exploitables » selon nos sources, et qui ont été immédiatement saisies aux fins d'enquête. Elles ont peut-être capturé le moment des tirs, mais vraisemblablement pas le lieu d'origine. Ils proviendraient de l'extérieur de l'établissement, peut-être d'un immeuble voisin.
Plusieurs dépôts de plainte devraient renforcer le dossier. A commencer par celui du directeur de l'école primaire et du rectorat. Les parents des deux victimes pourraient également se rendre dans les heures qui viennent au commissariat pour en faire autant.
Demain matin, dès l'ouverture, le rectorat installera une cellule d'aide psychologique dans l'école, qui compte 115 élèves. Le recteur sera présent pour échanger avec les familles.
Police nationale et municipale seront présents sur les lieux pour sécuriser la zone et rassurer les parents d'élèves et la communauté éducative, tous particulièrement choqués par ces faits.
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