Fidèle à sa réputation de lieu d'accueil des célébrités et autres personnalités qui ont marqué la vie de la cité, la villa Maria Serena a servi de théâtre à la cérémonie de départ du commandant de gendarmerie Céline Maumy, lundi. En présence de (très) nombreux représentants des forces de l'ordre. Policiers et militaires français, monégasques et italiens, main dans la main, pour saluer quatre ans de travail appliqué à la tête de la compagnie de gendarmerie de Menton.
Posté au cœur du jardin, le lieutenant-colonel Gaël Rastout - représentant le patron des gendarmes des Alpes-Maritimes - est le premier à prendre la parole. Soucieux d'insister sur les particularités de la compagnie de Menton (avec « ses charmes, ses contraintes, sa douceur de vivre, ses montagnes qui tombent dans la mer ») et, surtout, sur la manière dont Céline Maumy se l'est peu à peu appropriée.
Entre rigueur et courtoisie
Son arrivée a certes été « difficile », note l'officier. Mais la jeune femme a « repris rapidement le dessus ». Tissant des « liens amicaux » avec les autres corps de métiers tournés vers la sécurité. Traitant des dossiers aussi variés que la gestion des supporters de foot en Principauté, l'organisation du rallye de Monte-Carlo aux côtés de l'ACM, ou encore, bien sûr, la thématique migratoire à la frontière franco-italienne. Sans oublier les affaires traitées par la brigade de recherche, que la responsable a remise en place en 2 017.
Céline Maumy a su « mener un commandement humain, avec bienveillance et fermeté ». A su « poser les bonnes questions, prendre les bonnes décisions, avec un sens de l'à-propos », reprend Gaël Rastout. Allant jusqu'à affirmer que la gendarme a démontré une capacité à « dénouer des situations par des coups de baguette magique ». Des qualités reconnues par l'ensemble des officiers du secteur. À l'instar du patron de la gendarmerie dans la région Paca, Marc Lévêque, dont Gaël Rastout transmet les félicitations. En guise de conclusion.
« Nous avons eu avec Céline Maumy une parfaite incarnation de ce que le gendarme laisse dans le subconscient de tous les Français : quelqu'un qui vous approche avec courtoisie mais applique avec rigueur les lois et règlements », enchaîne le maire de Menton, Jean-Claude Guibal. Soulignant combien « dans un pays de machos », placer une femme à la tête d'une compagnie a pu susciter quelques interrogations. Aussitôt évacuées.
« Société violente »
« Ce n'est pas une mince affaire, par les temps qui courent, de maintenir l'ordre. Mais - notamment pour la question migratoire - vous avez su traiter la situation avec subtilité et rigueur. Sans en rajouter aux tensions. Nous allons vous regretter sur le plan personnel et professionnel. Même si vous allez, de votre côté, gérer des choses encore plus sensibles, telles que la lutte anti terroriste ». Et pour cause : la quarantenaire, originaire de Limoges, sera désormais affectée à la direction générale de la gendarmerie. À Paris. Extirpant un papier soigneusement plié, Céline Maumy, très émue, veut quant à elle se souvenir de « quatre années difficiles, exigeantes, passionnantes ». Quatre années durant lesquelles on l'a accueillie, d'abord, puis soutenue.
À ce titre, elle remercie personnellement chacune des personnes présentes. Chacune des personnes qui l'ont aidée à exercer un métier lourd en contraintes, « dans une société qui change. Une société individualiste, dangereuse et violente ».
Le poste de commandant ? « Il faut avoir l'œil sur tout et à la fois une distance pour tout appréhender ». Céline Maumy dit avoir essayé de le faire avec « humilité, courage intellectuel, loyauté ». Comme on le lui a appris tout le long de son parcours.
Épaulée par ses équipes, à qui elle adresse également quelques mots : « Vous avez tous mouillé le maillot. Un chef n'est rien sans la force collective ». Ses dernières paroles vont à son compagnon. Contraint au « célibat géographique » pendant quatre ans. Désormais révolus.
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