Une bien belle Bohème salle Garnier

Ce que l’on retiendra d’abord de la Bohème présentée en ce moment en la Salle Garnier ?

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André PEYREGNE Publié le 26/01/2020 à 10:02, mis à jour le 26/01/2020 à 10:02
Le chef d’œuvre de Puccini est présenté dans une magnifique mise en scène de Jean-Louis Grinda.
Le chef d’œuvre de Puccini est présenté dans une magnifique mise en scène de Jean-Louis Grinda. Alain Hanel/OPMC

Ce que l’on retiendra d’abord de la Bohème présentée en ce moment en la Salle Garnier ? La beauté de la mise en scène signée Jean-Louis Grinda. Il y a là une succession de tableaux qui pourraient servir de décor à un film. Tout y est esthétiquement pensé, théâtralement réussi, intelligible et intelligent. Voilà une façon exemplaire d’être classique dans le moderne - ou moderne dans le classique, suivant comment on considère les choses.

Par les temps qui courent dans le monde de l’art lyrique, ces façons-là ne courent pas les rues ! Au gré des tableaux, on voit les toits de Paris, les immeubles haussmanniens, la fête qui bat son plein, la neige qui tombe, les artistes bobo qui vivent sans le sou, et la pauvre voisine Mimi qui, au milieu d’eux, vient mourir de tuberculose. L’action se situe après-guerre. Un drapeau français flotte, frappé de la croix de Lorraine. Jean-Louis Grinda a surpris le monde de l’art lyrique en annonçant, le mois dernier, son départ de la direction de l’Opéra de Monte-Carlo. Qu’il continue à réaliser d’aussi belles mises en scène et on lui pardonnera !

Pour accompagner ce spectacle, nous avons un chef et un orchestre précieux : Daniele Callegari et le Philharmonique de Monte-Carlo. Ils font du beau dans la Bohème. On aime.

De l’amour à la mort

Nous serons moins enthousiaste sur le ténor Andeka Gorrotxategi, lequel semble sans cesse chanter en forçant sa voix. Le trio d’hommes qui gravite autour de lui est de premier ordre, et notamment l’excellent baryton Davide Luciano mais aussi les deux autres voix graves Boris Pinkhassovitch et Nicolas Courjal.

Côté femmes, on attend, bien sûr, Mimi et ses airs qui vous fendent le cœur. Dans ce rôle intervient la soprano russe Irina Lungu. Belle voix, beau style. On aimerait pourtant dans son expression quelque chose de plus fragile, de moins guerrier, pour incarner un personnage qui glisse de l’amour à la mort. A côté d’elle, on applaudit la belle Musette de Mariam Battistelli.

Les enfants de l’Académie de musique qui participent joyeusement à la fête sont heureux sur scène. Nous aussi dans la salle.

“Rhôooooooooo!”

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