Bac S (lycée Albert-Ier), prépa maths sup - maths spé (MPSI et MP) à Masséna (Nice), trois années d'école d'ingénieur en génie civile à l'Ecole spéciale des Travaux Publics à Paris (ESTP), une année de master spécialisé Petroleum Engineering à l'Institut français du pétrole (IFP School - Paris) : Jean-Baptiste Cellario a un très solide bagage. Et à 28 ans, ce Monégasque a déjà un parcours hors du commun. Embauché dès la fin de ses études par le groupe Total, il est envoyé en Argentine pour travailler sur un projet de forages, mais se retrouve finalement à Singapour. « La plateforme de forage était en construction là-bas. »
Direction ensuite les bureaux de Total Austral à Buenos Aires, comme superviseur des opérations de nuit. « La plateforme était située tout au Sud de l'Argentine, en Terre de feu, à 80 km au large des côtes Rio Grande sur la côte Atlantique (entre la Terre de Feu et les îles Malouines), à 150 km au nord-ouest d'Ushuaia. »
« J'ai passé Noël avec les papoues »
Un an et demi de travail offshore, pour forer des puits d'exploration et de développement, et on le retrouve du côté de la Papouasie Nouvelle-Guinée, « au milieu de la forêt équatoriale papoue. Une super expérience, mais difficile à cause des conditions plutôt précaires sur chantier. Travailler dans cet environnement restera un souvenir extraordinaire. J'ai passé six mois là-bas, dont un Noël au milieu de la forêt avec mes collègues papoues. »
La firme Total le rapatrie ensuite au centre technique de Pau « à cause de la baisse d'activité et du manque de postes en opérations ». Un an et demi au service géo-mécanique : « Pas la meilleure expérience, à cause du travail mais aussi de la vie paloise qui, pour un jeune, n'est pas vraiment très excitante, à part la gastronomie ! »
« Excessifs, mais très attachants »
Avant donc un départ pour l'Argentine. Ses premières impressions sur Buenos Aires ? « Ici, ce n'est pas aseptisé, il y a de la vie, les gens sont chaleureux, excessifs, mais très attachants. Très italiens aussi, cela me rappelle aussi parfois chez nous. » Il a été rapidement mis à la sauce locale : « Le premier soir, mon chef m'a emmené manger un asado (barbecue argentin) dont un bife de chorizo gigantesque, et un bon vin argentin ! »
Jean-Baptiste Cellario s'est fait à cette grande métropole : « C'est une ville très dynamique, ma vie est assez rythmée et le temps passe très vite ! Travail la semaine, sport et/ou sorties le soir (Buenos Aires, surnommée la « Furia », ne s'arrête jamais, du lundi au dimanche…). Le week-end, j'essaie de plus en plus de sortir de Buenos Aires, pour visiter le pays. Si je reste à Buenos Aires, je vois souvent mes amis, et je fais pas mal d'asado. »
« La mer me manque…»
Il goûte aussi à l'envie l'offre culturelle : théâtre Colon (référence mondiale), musées, expositions, festivals… « On ne peut pas s'ennuyer à Buenos Aires. Il y a beaucoup de fiestas, les Argentins sont très fêtards. Et il y a aussi de jolies filles ! », glisse-t-il le sourire en coin. « Ce qui manque en revanche c'est la mer. Pour nous, les Monégasques, c'est quelque chose d'important. » Pas question en effet de piquer une tête ici : « L'embouchure du Rio est très sale et pas très agréable. »
Cela ne freine pas pour autant ses envies de prolonger dans ce pays : « Je suis censé y rester jusqu'en 2020, mais j'aimerais bien m'inscrire plus longtemps. »
« Un grand honneur et un bonheur»
L'espace d'une soirée, Jean-Baptiste Cellario était aux côtés de la délégation monégasque des 3e Jeux olympiques de la jeunesse d'été : « Ça m'a fait très plaisir de voir des personnes de Monaco en Argentine. Via l'Association Monaco Argentina (AMA), qui œuvre dans le caritatif en collaboration avec des associations argentines, et qui a organisé cette manifestation, j'avais déjà retrouvé un peu de cela. Mais ce fut totalement différent de rencontrer le prince Albert II et la délégation olympique rouge et blanche, ainsi que quelques connaissances ici à Buenos Aires. Un grand honneur et aussi un bonheur immense de pouvoir partager cela un peu avec des personnes de mon pays. C'était pour moi très émouvant de voir le souverain et de pouvoir discuter avec lui, si loin de Monaco, là où je vis. » Dans l'hémisphère sud, à 11000 kms de la Principauté.
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