Ils étaient entre quatre cents et cinq cents. Autant de manifestants qui se sont retrouvés, hier après-midi à Nice, à l'appel d'un collectif de partis de gauche, syndicats et associations réunis autour de la Ligue des droits de l'homme (1), pour défiler contre la prolongation de l'état d'urgence et la déchéance de la nationalité.
Partis de la place Garibaldi, ils se sont rendus jusqu'au palais préfectoral du Vieux-Nice où une délégation de cinq personnes a été reçue par le préfet Adolphe Colrat et lui a remis un mini-mémoire détaillant les inquiétudes soulevées par la réforme constitutionnelle.
« Insupportable »
Les récents ajustements du gouvernement sur la déchéance de nationalité n'ont, en effet, pas eu l'heur de convaincre les manifestants. « Nous nous opposons toujours fermement à cette déchéance, sous ses avatars successifs. Cette logique-là nous paraît insupportable d'un point de vue démocratique », soulignait Bruno Della Sudda, au nom d'Ensemble !
« Nous ne savons pas encore ce que les débats parlementaires vont donner, mais nous ne voulons de toute façon pas d'une mesure qui opposerait les Français et qui les classerait en plusieurs catégories, alors qu'il faut au contraire plus que jamais rassembler à l'heure actuelle », renchérissait Christian Masson, responsable départemental du MRAP.
Au-delà des revendications liées à l'actualité immédiate, les manifestants n'ont pas manqué, chemin faisant, de raviver diverses propositions chères à la gauche de la gauche, comme la régularisation des sans-papiers ou le droit de vote pour les étrangers aux élections locales.
Devant le préfet, Sefen Guez Guez, avocat, a notamment évoqué plusieurs cas de personnes assignées à résidence, sans raison a priori valable. Adolphe Colrat, de son côté, a assuré à ses visiteurs travailler en étroite collaboration avec le parquet, pour une approche aussi fine que possible.
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