Je le répète, la Principauté ne fait pas l'objet de menaces. Cela ne veut pas dire pour autant que le risque zéro n'existe pas, on ne peut pas faire comme si on était dans un monde idéal. Il faut prendre en compte un certain nombre de possibilités et de risques et, compte tenu de la configuration de Monaco, de sa situation et du niveau de surveillance d'une manière générale, prendre des mesures qui permettent de rehausser le niveau de vigilance et de sécurité des écoles. Sans pour autant tomber dans une angoisse et avoir une lourdeur de pensée. Il ne faut pas donner ce sentiment qu'il peut arriver un drame à tout moment dans n'importe quel endroit. » Bannir toute psychose et agir selon le bon sens - fort d'une assise sécuritaire reconnue -, voilà en résumé le propos du conseiller de gouvernement - ministre de l'Intérieur, Patrice Cellario, à l'aube de la rentrée des classes à Monaco.
En somme, faites-nous confiance sur le fond et aidez-nous sur la forme, soyez juste vigilants. Un raisonnement de bon père de famille applicable à toute une Principauté et naturellement déclinable à ses écoles par des « dispositions raisonnables et complémentaires aux dispositions classiques ».
Doit-on s’attendre à de nouvelles dispositions sécuritaires pour cette rentrée?
On prend des mesures qui, pour certaines, existaient déjà, mais auxquelles on apportera peut-être plus d’attention qu’on pouvait y apporter précédemment.Comme sur le stationnement aux abords des établissements ou les personnes qui rentrent dans les écoles, sachant que toutes les personnes extérieures à la communauté éducative n’ont déjà pas à rentrer. Il y aura une vigilance plus importante de manière à ce qu’il n’y ait pas de relâchement, ou d’erreurs, dans le contrôle des identités ou la visualisation des effets personnels.
Les rentrées seront-elles échelonnées pour maîtriser les flux aux entrées?
C’est un dispositif qui existe déjà et notamment pour le premier jour. Les élèves sont appelés à des horaires échelonnées, année par année, ne serait-ce que pour des questions pratiques, pour qu’ils prennent connaissance de leurs emplois du temps. Le reste de l’année scolaire, les élèves ne rentrent pas tous en même temps, sauf les sixièmes.On continue à réfléchir à d’éventuelles modulations plus grandes de cet échelonnement, tant des horaires de travail que des classes.Cette fois, pour des raisons de circulation et d’embarras.Sachant qu’il n’est pas toujours très facile de concilier horaires des parents et horaires des enfants.
Avez-vous reçu des demandes particulières du corps enseignant ou de parents ces dernières semaines?
Non, nous n’avons pas reçu de demandes ou d’inquiétudes particulières.Peut-être aussi parce que c’était la période des vacances.Ce qu’on a constaté en revanche, c’est que chaque fois qu’on a pris des mesures de bon sens, leur mise en œuvre a toujours été très bien comprise et accueillie par toute sorte de population.On l’a vu pour le Grand Prix, au Grimaldi Forum, au stade : même si ça crée une certaine gêne par rapport à la libre circulation qu’on avait précédemment, tout le monde l’admet et en est plutôt satisfait.On s’inscrit dans la même logique de fonctionnement avec une vigilance rehaussée sur les écoles.
En France, une certaine confusion des genres s’est instaurée à la rentrée avec des directeurs d’école chargés de vérifier des sacs. Ces prérogatives de “police” sont-elles applicables en Principauté ?
Chacun son rôle mais c’est plutôt au personnel éducatif de faire ça, pas aux enseignants. L’enseignant accueille les enfants à l’intérieur de l’établissement, pas à l’extérieur.Les directions des établissements qui mettent cela en place savent aussi qu’on a une présence policière à proximité de leurs établissements et qui peut intervenir si besoin et par rapport à quelque besoin que ce soit.
Outre ces forces de police et un maillage de caméras de surveillance, disposez-vous de dispositifs anti-intrusion voire d’autres moyens techniques?
Les établissements de la Principauté disposaient déjà d’une sécurité passive prise en compte lors de leur construction et de leur gestion. Les issues sont surveillées et le principe de base dans nos écoles, c’est qu’une personne étrangère ne doit pas y pénétrer.Et, apriori, un quidam moyen ne peut rentrer que par la porte.
Quid des entreprises amenées à intervenir dans les murs?
Avant, une entreprise qui devait intervenir, ou un colis qui devait être livré, on les attendait et on ne se posait pas plus de questions.Maintenant, au-delà de l’attente, on procède à un certain nombre de vérifications à la demande de la direction de l’établissement.
Comptez-vous, comme en France, instituer un nouvel exercice “alerte attentat” ?
Nous avons déjà, dans le cadre de l’activité scolaire, un certain nombre d’obligations, trois exercices annuels [incendie, séisme, confinement] de mise en sécurité dans les établissements scolaires.La problématique “attentat” est peut-être un terme violent mais, en tous les cas, l’intrusion est une sorte de variante du plan de confinement.
Au final, les éléments de ce plan “attentat” sont déjà pris en compte dans le schéma du confinement qui nécessite juste une adaptation mineure.
La grande différence étant que, dans un plan particulier de confinement, la menace est externe au bâtiment et donc on se confine.Dans un plan “attentat”, c’est un peu la même chose mais la menace n’est plus externe à la totalité du bâtiment, mais externe à une pièce ou un lieu.
L’application est imminente?
L’adaptation oui, mais l’exercice ne sera peut-être pas imminent puisque, classiquement, la première des choses que l’on demande c’est l’exercice évacuation – notamment parce que les élèves redécouvrent le bâtiment – car il faut reconnaître les cheminements. Mais peut-être qu’on arrivera à combiner les deux exercices.
C’est possible, on est en train de regarder la chose mais c’est aux établissements eux-mêmes que reviendra le soin de les organiser.
Tous les établissements sont-ils logés à la même enseigne?
Aux adaptations de situation près, les règles et principes sont les mêmes. Il y a des établissements par exemple qui n’ont qu’une seule entrée; d’autres en ont plusieurs et on demande systématiquement à ce qu’une seule entrée fonctionne. Il faut s’adapter mais ce sont des choses très marginales.
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