Que reste-il d'Horizon Monaco ?

« Bien sûr que le groupe Horizon Monaco ne va pas bien ; mais ne dites pas que c'est moi qui vous le dis.

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Joelle Deviras Publié le 02/12/2015 à 09:34, mis à jour le 02/12/2015 à 09:34
Daniel Boéri.
Daniel Boéri. archives M. A.

« Bien sûr que le groupe Horizon Monaco ne va pas bien ; mais ne dites pas que c'est moi qui vous le dis. »

Dans la profession, on appelle cela le « off ». Les gens parlent, mais ne veulent surtout pas être cités. Et quand il est question de la situation actuelle et à venir du groupe de la majorité du Conseil national, nombreux sont ceux qui s'expriment… discrètement.

Avant les divergences qui se sont exprimées lundi soir dans l'hémicycle, il y a eu le lundi 16 novembre. Lors de la dernière réunion Horizon Monaco, plusieurs élus sont partis avant la fin ; et Laurent Nouvion se serait dit « prêt à démissionner » (lire sa position ci-dessous).

Le doyen du Conseil national - Daniel Boéri - explique calmement son analyse de la situation. « Je crois que, pour l'instant, le groupe politique n'est pas fédéré. Chacun grommelle de son côté. J'ai proposé que nous nous réunissions pour débriefer l'épisode du budget rectificatif. Mais j'attends encore un rendez-vous. C'est pourtant nécessaire après ce qui s'est passé… »

Début octobre se profilait un vote défavorable du budget rectificatif 2 014 par la majorité, qui s'était mise d'accord, depuis septembre, en raison de tensions avec le gouvernement après la signature du contrat sur l'extension en mer le 30 juillet. Mais de vote « contre » il n'y a pas eu. Les élus Horizon Monaco se sont finalement montrés très divisés avec 12 voix « pour », 1 « contre » et 7 abstentions. Un revirement de dernière minute qui fut d'abord celui de Laurent Nouvion, président du Conseil national. Dans l'hémicycle, les élus de la majorité furent nombreux à grincer des dents…

Et depuis, rien à faire, la tension entre les élus de la majorité ne faiblit pas (tandis que celles entre le gouvernement et le conseil national semblent passées). « Un groupe, c'est un humain. Il a ses forces et ses faiblesses », pondère Daniel Boéri.

Et actuellement, ce sont plutôt les faiblesses qui font parler… Certains évoquent même le prochain vote du président du conseil national en avril, qui pourrait être compliqué pour Laurent Nouvion en raison d'une situation jugée difficile. Ils murmurent qu'il y a des « pointages », et que, pour l'heure, « rien n'est sûr ».

Si le président actuel devait céder son fauteuil à un des « poids lourds » de l'hémicycle (Christophe Steiner, Marc Burini, Jean-Charles Allavena, Jean-Michel Cucchi…), ce serait une première dans l'histoire du Conseil national. Mais personne ne semble vouloir le poste… Sous couvert d'anonymat, un élu explique : « L'institution est au plus bas. Elle n'existe plus. Il faut travailler pour remettre le Conseil national à sa place. Aucun n'ira parce qu'il a envie d'être président. Mais il y en a un qui va s'y coller si on continue comme ça. »

« On est en état d'anomie, poursuit Daniel Boéri. Quelles sont les règles de fonctionnement ? Comment travaille-t-on ensemble ? Il y en a qui sont en colère. Le groupe fonctionne mal, c'est clair. L'UP n'était pas là lundi 16 novembre. »

De son côté, Jean-Charles Allavena, qui fut, rappelons-le, le premier de la majorité à pointer du doigt les difficultés, réitère ses propos : « Il reste le fan-club. Mais les fans sont de moins en moins nombreux. Cette majorité est cassée et se casse un peu plus chaque jour. Après l'extension en mer, nous aurons le retour du projet de l'esplanade des Pêcheurs : c'est encore un autre camouflet pour Laurent Nouvion qui se vantait d'avoir fait stopper le projet. Le projet se fera. Le message du Souverain est clair. »

De son côté, le doyen explique : « Je ne suis pas sûr que Laurent Nouvion partage. Je comprends qu'on ne dise pas tout, tout le temps. Mais je pense qu'il n'a pas compris qu'il doit être moins personnel. »

L'Union pour la Principauté (UP) préfère en dire le moins possible. « Pas de commentaire à faire », lancent Patrick Rinaldi et Jean-Michel Cucchi, le « poids lourd » du groupe au sein de l'hémicycle, à la tête de la commission Logement.

Dans ce contexte, comment se dessine le budget primitif à partir de lundi prochain ?

« Du point de vue comptable, il n'y a rien à dire », notent Daniel Boéri, Jean-Charles Allavena et d'autres élus de la majorité qui s'expriment sous couvert d'anonymat. « En revanche, en politique générale, je parlerai de ce qui s'est passé sur le rectificatif, poursuit le doyen de la Haute assemblée. On ne peut pas faire l'économie de cela. »

Ça promet de l'ambiance…

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