Quarante manifestants devant le restaurant Bagatelle

Hier, l'Union des syndicats de Monaco a mobilisé une quarantaine de personnes, notamment issues du syndicat des HCR, pour soutenir un plongeur licencié selon l'article 6, donc sans motif

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J.D. Publié le 21/06/2018 à 05:15, mis à jour le 21/06/2018 à 05:15
Manifestation hier midi devant le restaurant Bagatelle pour soutenir le salarié licencié.
Manifestation hier midi devant le restaurant Bagatelle pour soutenir le salarié licencié. J.D.

Mohammed travaillait au restaurant Bagatelle depuis un an comme plongeur. Il a été licencié selon les termes de l'article 6, c'est-à-dire sans motif.

Hier, une quarantaine de personnes rattachées à l'Union des syndicats de Monaco (USM), et plus spécifiquement au syndicat des hôtels-cafés-restaurants (HCR), se sont rassemblées à deux pas de la place du Casino, devant l'entrée du restaurant en question, pour soutenir le salarié, absent quant à lui.

Licencié sans motif

Pour les représentants de l'Union des syndicats de Monaco, qui lutte depuis de nombreuses années pour faire disparaître l'article 6 du Code du travail monégasque, la procédure de licenciement n'aurait, de surcroît, pas été respectée.

Jean-Marc Bénichou, secrétaire général adjoint des HCR : « Mohammed a été viré sans ménagement, sans entretien ni préavis. Les conditions de travail se dégradent. Les patrons ne respectent plus aucune loi. » À ses côtés, Jean-Pierre Messy, secrétaire général du syndicat des cuisiniers, souligne : « On ne pouvait pas descendre plus bas. Ce salarié a reçu une lettre manuscrite le dispensant de travailler. Ce cas symbolise à lui seul une dérive scandaleuse qui existait dans les petits établissements et qui touche toute la profession aujourd'hui. »

Les syndicats sont formels. Dans les tracts distribués dans la rue, devant la mine quelque peu étonnée des passants, ils indiquent que Mohammed s'est fait « injustement licencier », « de manière brutale, sans entretien préalable, sans préavis et surtout sans aucun motif, du jour au lendemain. »

Du côté de la direction, l'explication est tout autre. « Je comprends que cela puisse heurter les syndicats, mais l'article 6 fait partie du cadre juridique du droit du travail à Monaco, explique Maxime Bureau, directeur de Bagatelle. Nous lui avons envoyé une lettre RAR pour le convoquer à un entretien préalable. Le salarié n'est pas venu. Puis il a été convoqué de nouveau et nous avons eu une discussion. Je lui ai donné congés de son préavis d'un mois mais il a été payé. Tout comme il a reçu les indemnités prévues par la loi. Pour moi, le dossier est clos. »

Mohammed était retenu hier pour des raisons familiales. Joint par téléphone, il remercie les représentants de l'USM pour leur mobilisation. « Ça fait du bien. Je fais la plonge depuis cinq ans. À Bagatelle, on fait jusqu'à cent couverts par jour. C'est très dur. J'ai été payé et je veux maintenant trouver un nouvel emploi. »

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