Prières dans les écoles de Nice: comment la polémique s'est enflammée en quelques jours

Les affaires de prières à l’école se multiplient dans un contexte ultra-tendu alimenté par le conflit israélo-palestinien, la recrudescence des actes antisémites en France et les alertes à la bombe. Emballement politique, médiatique. Et des gamins derrière. Retour sur les faits.

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La rédaction Publié le 21/11/2023 à 10:40, mis à jour le 21/11/2023 à 10:27
Accusés d'avoir prié, deux élèves de l’école Saint-Sylvestre à Nice-Nord ont reçu un avertissement. Des accusations réfutées par les enfants et leurs familles. Photo Nice-Matin

Lundi 13 novembre

Un communiqué tombe dans toutes les rédactions: Christian Estrosi et la rectrice de l’académie de Nice, Natacha Chicot, dénoncent, ensemble, "une atteinte à la laïcité dans une école niçoise": des enfants auraient "organisé une prière dans l’enceinte de leur école". Il s’agit de Saint-Sylvestre, à Nice-Nord, où des atteintes à la laïcité avaient déjà été signalées en juin, comme dans d’autres établissements.

Dans la soirée, l’adjoint en charge de l’Éducation, Jean-Luc Gagliolo, sollicité par Nice-Matin, précise: "Deux enfants de CE2 ont été surpris en train de faire une prière [pendant le temps méridien]. Nous n’étions pas présents mais les agents municipaux [responsables pendant le temps de cantine] et les équipes enseignantes nous ont alertés. Les parents ont été immédiatement contactés. Ils ne sont pas obstinés sur leurs idées, ils nous ont expliqué que leurs enfants n’ont pas été élevés comme ça [...]. Ces petits ont eu une réaction d’enfants qui ont fait une bêtise. Il faut en discuter, qu’ils comprennent. Ils auraient 5 ou 10 ans de plus, il faudrait sanctionner. Là, ils ont 8 ans. Il faut parler."

Mardi 14 novembre

Les parents de Saint-Sylvestre sont reçus en mairie et par la directrice. "Nous avons rappelé les valeurs de la République, la laïcité, la nécessité de ne pas mélanger école et religion, explique Jean-Luc Gagliolo. Nous avons eu en face de nous des familles raisonnables, intelligentes, très surprises de ce qui s’était passé, car dans leur esprit il n’y a aucune volonté de mélanger." Les enfants reçoivent un avertissement.

Jeudi 16 novembre

La Ville révèle à la presse "trois nouveaux cas de prières à l’école". Encore des élèves de CE2. Christian Estrosi "a convoqué les parents", précise un porte-parole du maire. Il s’agit, cette fois, de l’établissement Pierre-Merle, au port.

Vendredi 17 novembre

Nouveau communiqué intitulé: "Prières à l’école: Christian Estrosi a rencontré les parents d’élèves". Le maire y salue "l’esprit de responsabilité de ces trois familles toutes conscientes des principes et des enjeux de la laïcité, socle fondamental de notre République (et) des échanges très constructifs qui ont eu lieu. Il apparaît clairement que les cellules familiales n’ont démontré aucune volonté d’enfreindre les principes de laïcité et de la République. Cependant, notre devoir est de rester particulièrement vigilants face aux incitations d’enfreindre la laïcité, qui se manifestent de plus en plus sur les réseaux sociaux."

Puis les langues se délient: les enfants concernés n’ont pas prié affirment plusieurs sources. Ils ont joué à la dame blanche autour d’un arbre. Des proches, un père et un grand-père témoignent.

La mairie et le rectorat maintiennent leur version et leur attachement à la loi de 2004.

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