Pourquoi un tel retard dans le calendrier?
Le retard de cinq années accusé pour la phase 1, dont l’achèvement est désormais prévu pour 2026, est dû à des "difficultés géotechniques et de configuration du terrain", selon les dires de Jean-Luc Nguyen.
"On a, accessoirement, quelques tunnels qui passent en dessous du chantier. On a l’un des cylindres du parking dont les pieux se situent de part et d’autre du tunnel descendant (Albert II, N.D.L.R.). Sur papier, on l’avait prévu mais à l’exécution, c’est toujours plus complexe."
Une dérogation pour travailler de nuit aurait été accordée par le gouvernement pour ne pas accuser plus de retard.
La particularité du bâtiment
"C’est une enveloppe extrêmement protectrice, détaille l’architecte. On a imaginé une ombrière pour positionner le bâtiment à l’abri du soleil et limiter les consommations de froid. On a de grandes failles pour faire pénétrer la lumière. Le jardin pour les patients est en étage avec vue mer. Le hall d’accueil sera très peu médicalisé avec du confort et du bien-être: pourquoi pas un piano, des expositions." Il a aussi été décidé d’utiliser l’énergie thermique marine, via des pompes à chaleur et un réseau adéquat, pour refroidir et réchauffer les immeubles.
Là aussi, une prouesse quand on connaît la différence d’altitude entre l’immensité bleue et le nouvel hôpital.
Quelles contraintes pour la direction de l’actuel hôpital?
N’étant pas maître d’ouvrage, la direction de l’hôpital monégasque s’épargne le stress et les imprévus inhérents à un chantier aussi contraignant. Toutefois, la directrice, Benoîte de Sevelinges, surveille de près l’évolution des travaux.
Elle a dévoilé, hier matin, les difficultés qui naissent d’une reconstruction en site occupé.
Une poursuite du service
"Le CHPG étant le seul établissement public de la Principauté, à aucun moment on ne peut fermer un service. Il y a une continuité totale de l’ensemble des soins (21 spécialités médicales et les urgences, N.D.L.R.)."
Bruit, poussière et accessibilité
"La décision de reconstruire sur site entraîne un phasage inévitable du chantier, ce qui allonge la durée de celui-ci et qui engendre forcément des difficultés et des nuisances pour le bâtiment existant: le bruit, la poussière et également l’accessibilité. Cet hôpital est relié par l’avenue Pasteur en deux endroits. Si on coupe cette route, on ne peut plus accéder à l’hôpital. Quand elle est bouchée, on a dû mal à faire sortir les secours."
Pour les besoins du chantier, l’artère a d’ailleurs été dévoyée à plusieurs reprises. "On est extrêmement pénible avec le chantier car on a besoin que les patients puissent accéder à l’hôpital. Il y a davantage de rotations de bus aux heures utiles pour le personnel et les patients et il y a eu la mise en place d’un service de navettes de la gare ou d’un parking excentré jusqu’à l’hôpital", liste-t-elle.
Pour remédier aux nuisances acoustiques, un écran a été créé et un double vitrage a été installé sur l’ensemble des façades de l’hôpital et de la résidence attenante exposées au chantier.
"Pour la poussière, on a changé l’ensemble des filtres des centrales de traitement de l’air. Et une unité-tiroir nous a servis lors d’un empoussièrement. En deux heures, on a pu basculer toute une unité dans ce service-là."
commentaires
Tout contenu contraire à la loi (incitation à la haine raciale, diffamation...) peut donner suite à des poursuites pénales.