PHOTOS. On a visité le chantier de l’extension à Monaco, où la terre a pris le pas sur la mer

Depuis début juin, les ouvriers de l’extension en mer peuvent accéder au site par la voie terrestre. Les opérations de génie civil ont débuté et la ceinture de caissons sera fermée courant juillet

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Thibaut Parat (tparat@nicematin.fr) Publié le 25/06/2019 à 09:00, mis à jour le 25/06/2019 à 09:01
Entre 500.000 et 600.000 tonnes de remblai technique vont être déposées.S’y ajoutera une couche de sable. Photo Thibaut Parat

Derrière le mur antibruit de cinq mètres de hauteur s’échappe le bruit étouffé des engins de chantier. Difficile, derrière cet écran acoustique, de zieuter l’évolution de l’extension en mer. Pour voir la terre grappiller six hectares sur la Grande bleue, il faut soit prendre un brin de hauteur, soit dénicher un angle de vue dans le tunnel Louis-II.

Ou mieux, se rendre sur cette terre ferme nouvellement créée. Car, depuis un mois, LE chantier pharaonique de la Principauté – qui pèse tout de même 2 milliards d’euros – ne se visite plus uniquement d’une embarcation maritime.

L’entrée des "acteurs" se fait par les escaliers du Ni Box.Là, en sous-terrain, dans ce qui accueillait jadis les noctambules, une vie souterraine s’est formée.Ouvriers, compagnons, sous-traitants et autres personnels de bureau s’y croisent.

Il faut montrer patte blanche et, surtout, arborer une tenue adéquate de protection: casque, lunettes, gants et boules-quies obligatoires. On accède au fameux chantier après avoir "bipé" et franchi un tourniquet métallique. Ce jour-là, l’activité n’est pas à son apogée.

À peine 100 personnes sur site quand celui-ci pourra en compter jusqu’à 300 avec les étapes, tout juste amorcées, de génie civil. Cet été, d’ailleurs, 50 à 60 ateliers vont coexister sur le chantier.

La ceinture de caissons fermée fin juillet

Ici, les crocs métalliques suspendus à une grue "recrachent" d’imposants enrochements au fond de l’eau, sous les fenêtres du Fairmont, formant ainsi la carapace des caissons contre la houle. A noter que 40.000 tonnes d’enrochements enlevées sur le littoral actuel sont réutilisées pour faire des récifs artificiels et combler le talus des caissons.

Plus loin, on observe les écrans antiturbidité protégeant les deux réserves naturelles du Larvotto et des Spélugues. Là-bas, des ouvriers coulent une dalle de béton sur l’un des dix-huit caissons délimitant le périmètre de l’extension en mer. Une ceinture protectrice encore orpheline de cinq de ces parpaings géants, pesant 10.000 tonnes à la balance.

La ceinture protectrice du nouveau quartier, encore orpheline de cinq caissons, sera fermée courant juillet. Deux sont stockés à Monaco et seront positionnés prochainement.Trois sont encore en attente à Marseille, lieu de leur fabrication. Photo Thibaut Parat.

Deux, déjà à Monaco, seront positionnés ce jeudi et la semaine prochaine. Les trois restants patientent sagement à Marseille, lieu où ils ont accouché du caissonnier répondant au nom de Marco Polo.

"On envisage toujours de fermer la ceinture au mois de juillet, annonce Christophe Hirsinger, directeur de Bouygues Travaux Publics Monaco. On a laissé délibérément un trou pour faire rentrer et sortir les navires de l’enceinte de cette ceinture. Ceux-ci travaillent soit pour enlever les enrochements existants, soit pour continuer à mettre du remblai technique."

C’est d’ailleurs ce dernier qui efface, doucement mais sûrement, la vue de l’eau. Entre 500.000 et 600.000 tonnes de matériaux de carrières acheminées de Toulon par voie maritime.

"On a ensuite 450.000 m3 de sable, dragués par 150 mètres de profondeur au large de la Sicile, qui seront transportés jusqu’ici [par la plus grande drague du monde, la Leiv Eiricksson, N.D.L.R.] pour créer toute la plateforme, poursuit Christophe Hirsinger. Au fur et à mesure qu’on va mettre du sable, on va pomper l’eau retenue dans ce bassin de façon à ce qu’il n’y ait pas de phénomène de surverse. L’opération débutera à l’automne pour s’achever en novembre."

De 2,2km² à… 2,8km²!

Conformément au calendrier fixé, Bouygues Travaux Publics livrera l’infrastructure maritime au 1er avril 2020. Ce ne sera pas fini pour autant.

"Une fois que la plateforme sera créée, on aura finalement deux axes majeurs pour terminer notre portion de chantier : l’amélioration de sol qui va durer jusqu’en novembre 2020 puis toute la superstructure des caissons, pas la partie bâtimentaire mais la promenade qui va être sur le caisson et les murs chasse-mer", détaille Christophe Hirsinger.

Des ouvriers coulent une dalle de béton sur l’un des caissons de l’extension en mer. C’est le démarrage des travaux de génie civil, destinés à couvrir ces parpaings géants de 10 000 tonnes. Photo Thibaut Parat.

La fin de quatre années de travaux titanesques qui laisseront place à la réalisation du quartier à proprement parler. A savoir les 60.000 m² d’immeubles et de villas de front de mer, 3.000m² de commerces, l’extension du Grimaldi Forum, un port d’animation de trente anneaux, un parking…

Ainsi naîtra, à l’horizon 2025, le nouveau quartier de l’ Anse du Portier. La Principauté ne fera alors plus 2,2km² mais… 2,8km². Elle aura gagné 3% de son territoire actuel.


le calendrier du chantier

Actuellement
Début des travaux de génie civil.

Fin juillet
Fermeture de la ceinture de caissons.

1er avril 2020
Livraison de l’infrastructure maritime par Bouygues Travaux Publics et démarrage de la construction du nouveau quartier.

2022
Fin de la construction des premières villas.

2024
Fin de la construction du port et de l’extension de 9000m² du Grimaldi Forum.

2025
Livraison de l’ensemble du quartier.

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