PHOTOS. Les adieux de Monseigneur Barsi au diocèse de Monaco lors de sa dernière Sainte-Dévote

Après cinquante ans de sacerdoce, et vingt ans à la tête du diocèse de la Principauté, l'archevêque a dit "au revoir" à ses fidèles. Une journée singulière, suivie heure par heure

Joëlle Deviras Publié le 28/01/2020 à 09:11, mis à jour le 28/01/2020 à 09:25
L’archevêque Bernard Barsi, désormais "émérite" a fait des adieux émouvants à ses fidèles. Photo Jean-François Ottonello

"C’est ma dernière vraie messe." Est-ce que Monseigneur Bernard Barsi se sentait bien ce lundi matin ? "Serein", a-t-il fini par dire. Mais aussitôt de rajouter : "J’appréhende un peu la troisième partie de la matinée au musée océanographique."

Après cinquante ans de sacerdoce et vingt ans à la tête du diocèse de Monaco, l’archevêque a du métier ! Il est même devenu "émérite", depuis la nomination par le Pape François, le 21 janvier, de Mgr Marie-Dominique David qui lui succédera officiellement le 8 mars.

Alors Mgr Bernard Barsi savait, ce lundi matin à l’archevêché, que la messe d’action de Grace donnée en la cathédrale devant le couple princier et quelque huit cents fidèles à l’occasion de la Sainte-Dévote, se déroulerait comme du papier à musique. Mais après la cérémonie religieuse et la procession des reliques de la patronne de Monaco dans les rues du Rocher, tous les regards se sont portés sur lui seul, lui pour qui le prince Albert II et le maire Georges Marsan ont prononcé un discours dans la salle de conférences du Musée océanographique. Des mots pour dire "au revoir"

Et pas d’adieux donc, puisqu’"un évêque n’est jamais retraité. Je n’ai plus de charge. Mais le travail est toujours là."

"Vous encourager à progresser dans la foi"

Et en ces deux jours de Sainte-Dévote, les journées ont été denses. "Dimanche soir, nous avons fini un peu tard après le dîner. Une dizaine d’évêques et de vicaires ont dormi à l’archevêché tandis qu’habituellement, nous sommes trois." Mais Mgr Barsi, connu pour son caractère jovial et chaleureux, semble aimer recevoir tout ce monde en calotte de soie violette. "Messieurs les évêques français, accueillez les évêques italiens. Buongiorno !" Quelques mots échangés, et l’heure de la messe approche : "Bon, eh bien écoutez, habillez-vous."

Dans la sacristie où sont alignées les chasubles rouges (couleur quand on célèbre une martyre), chacun enfile son aube, sa chasuble, sa croix épiscopale et sa mitre. Ferxel, chargé du protocole et de la communication et le vicaire général Guillaume Paris donnent les dernières explications logistiques. "On va se mettre en place." L’archevêque émérite de Monaco accueille le couple princier, les hautes autorités et personnalités du pays et s’installe au cœur du chœur.

Dans son homélie, il évoque le martyre de Sainte Dévote. Puis ses propos deviennent plus personnels. "Au terme de mes vingt années d’épiscopat à Monaco, je voudrais vous redire, une fois encore, quelques-unes des convictions qui m’ont animé. Je souhaite surtout vous encourager à progresser dans la foi. Frères et sœurs, mettons Jésus-Christ, le Fils de Dieu, au centre de nos vies. "En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes, qui puisse nous sauver." (Ac 4,12). Jésus a les paroles de la vie éternelle. Il est notre rocher, notre force, notre joie. Avec lui, nous sommes inébranlables comme le fut sainte Dévote."

Dorénavant, l’histoire de Mgr Barsi est liée pour toujours à cette jeune martyre, patronne pour laquelle les Monégasques et amis de la Principauté, ont un attachement à la fois sincère et authentique.

9 h 15 : "La ceinture, je sais la mettre sur moi. Mais sur les autres, je ne sais pas trop." Dans la chambre de son appartement qu’il quittera définitivement le mois prochain, l’archevêque plaisante avec Fabrice Gallo, qui fut, avant Mgr René Giuliano et Mgr Guillaume Paris, son vicaire général de 2000 à 2007, et à qui il prête l’indispensable accessoire. Photo Jean-François Ottonello.
9 h 20 : "Ne regardez pas trop le désordre ; je suis en train de faire le tri dans mes affaires." Dans son bureau, Mgr Barsi traite les dossiers du diocèse. Mails, internet... L’ordinateur n’a pas de secret pour lui. "Je commence la journée par lire Monaco-Matin. Je remarque que les jeunes ne lisent plus le journal. C’est un vrai problème." Photo Jean-François Ottonello.
9 h 30 : les évêques arrivent un à un dans le séjour de l’archevêché, accueilli par Mgr Barsi et son vicaire général Mgr Guillaume Paris. Cafés et viennoiseries sont proposés. Alors, en attendant ses homologues et les vicaires généraux, Mgr Christophe Dufour, archevêque d’Aix-en-Provence et d’Arles, lit le journal. Photo Jean-François Ottonello.
9 h 40 : l’heure de la messe approche. Mgr Barsi vérifie l’aube, la chasuble rouge et la croix épiscopale - tenue qui lui a été préparée par l’archidiacre Daniel Deltreuil pour sa "dernière vraie messe". Photo Jean-François Ottonello.
9 h 45 : aux côtés de son vicaire général, Mgr Guillaume Paris, Mgr Barsi enfile l’aube et donne les ultimes consignes pour la cérémonie. Derrière lui, Mgr Olivier de Germay, évêque d’Ajaccio. Photo Jean-François Ottonello.
En début de matinée, Mgr Barsi avait lancé : Photo Jean-François Ottonello.

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